Affaire Griveaux : les atrocités de Piotr Pavlenski par son ex

Oksana Shalygina a vécu les mutilations, le sexe, le sang, les violences, la brutalité au côté de Piotr Pavlenski, responsable de la révélation des vidéos intimes de Benjamin Griveaux. L'ex-compagne de l'artiste russe raconte horreurs et "perversités" dans son nouveau livre choc...

Affaire Griveaux : les atrocités de Piotr Pavlenski par son ex
© Capture d'écran Facebook - Oksana Shalygina

"C'est fini, il est temps de faire tomber le masque ; Piotr est cent fois pire que Griveaux, un hypocrite capable de toutes les perversités". Ces mots, c'est Oksana Shalygina, ex-compagne de Piotr Pavlenski, qui les a prononcés, dans Paris Match. Dans son livre Sous Emprise, désormais disponible en librairies, elle raconte le calvaire qu'elle a vécu avec l'artiste russe qui pratique la nudité et l'automutilation pour faire passer ses messages.
L'homme qui est l'artisan de la chute spectaculaire de Benjamin Griveaux, Oksana Shalygina l'a rencontré en 2006 lors d'une soirée dans un bar et s'est séparée de lui en 2018. Entre temps, elle a vécu 12 ans à ses côtés, a assisté à ses performances artistiques controversées, et a eu deux filles avec lui.
Elle l' accompagnée lorsqu'il s'est fait clouer le scrotum sur la Place Rouge en Russie, ou le jour où il s'est cousu la bouche en 2012 pour protester contre l'emprisonnement en camp de travail des Pussy Riot, qui s'opposaient à la politique de Vladimir Poutine.

Piotr Pavlenski, un "tyran domestique"

"C'était un tyran domestique qui m'a tenue en laisse pendant des années", a-t-elle décrit. Et pour cause, Oskana Shalygina était prête à tout pour lui. Jusqu'à se cisailler le doigt "pour expier une infidélité". Sa petite fille l'a même aperçue, pleine de sang, et lui a demandé innocemment : "Qu'est-ce que tu fais maman ?". En guise de réponse, elle a reçu l'ordre de se recoucher.

En 2016, il a quitté la Russie, criant à qui voulait l'entendre qu'il était en danger et que les autorités russes voulaient sa peau. 

"En réalité, le pouvoir russe a toujours été étonnamment complaisant. Avec tout ce qu'il a fait, il n'a été condamné qu'à sept mois de prison, bien moins que les vrais opposants. Piotr n'a jamais été une menace pour Poutine", a expliqué son ex-compagne à Paris Match.

Piotr Pavlenski a alors obtenu le statut de réfugié politique en France. Oksana Shalygina, elle, l'a suivi "comme un robot".

Violences, "cri de guerre", insultes

"Ses lois étaient strictes : interdiction de fumer, de boire, de faire du sport, de lire, de se maquiller, pour laisser apparaître 'ton vrai visage hideux'. Il y avait aussi les coups, les séances quasi quotidiennes de fellation. Et ce cri de guerre, avant ou après : 'On n'est pas des puritains'", raconte le magazine hebdomadaire.

Oksana Shalygina a bien essayé de quitter l'artiste controversé. Plusieurs fois, elle a claqué la porte... avant de revenir, comme une prisonnière atteinte du syndrome de Stockholm.

Il lui parlait comme à un objet, une soumise. "Tu es une petite bourgeoise, idiote, hédoniste, mais c'est décidé, je vais continuer à te baiser", lui disait-il, selon ses souvenirs.

Aujourd'hui, elle dénonce des violences quotidiennes de la part de l'artiste russe, mais elle a longtemps mis sous boisseau ces agissements. 


Oksana Shalygina : sa libération physique et mentale

En octobre 2017, elle participé à l'incendie perpétré dans une agence de la Banque de France par son compagnon. En prison, il lui aurait alors déclaré : "Maintenant, c'est chacun pour soi". Un déclic pour Oksana Shalygina, qui réalise peu à peu son statut de victime. 

Après presque trois mois d'incarcération, elle est sortie de prison, mais Piotr Pavlenski a refusé de la suivre. Il n'imaginait pas qu'elle aurait l'audace de le quitter pour de bon. Pourtant, c'est ce qu'elle a fait, ce jour de novembre 2018. "C'est fini. J'ai viré Piotr parce que j'en avais assez de tout ça", avait-elle déclaré sur Facebook.

Ce n'est qu'après une longue hésitation qu'elle a décidé de contacter l'avocate l'avocate Marie Dosé, afin de penser à porter plainte. "J'hésite encore. D'une certaine manière, j'étais consentante. Et Piotr m'a tellement répété que les juges étaient des vendus", a-t-elle soufflé à Paris Match.

Désormais, elle a pu retrouver ses filles et espère qu'elle réussira un jour à se libérer totalement de l'emprise de Piotr Pavlenski...