Les époux Muller, tués dans leur chambre : un meurtre mystérieux

Les époux Muller ont été sauvagement assassinés dans leur chambre, à Izon, en Gironde, un soir de décembre 2019. C'est leur fille qui a découvert la scène d'horreur. Un an après, les pistes se multiplient et les indices se raréfient. Qui a bien pu tuer ce couple de quinquagénaires sans histoire ?

Les époux Muller, tués dans leur chambre : un meurtre mystérieux
© Sylviane et Jean-Claude Muller - Capture d'écran

Elle n'oubliera jamais la scène d'horreur qu'elle a découverte. Alors qu'elle n'a plus de nouvelles de ses parents, le 15 décembre 2019, la fille de Jean-Claude et Sylviane Muller décide de se rendre à leur domicile à Izon, en Gironde. Elle réalise étonnée, que la porte du portail n'est pas fermée, avant d'apercevoir Miss, le bouledogue du couple, tout affolée, qui la conduit jusqu'à la chambre de ses parents. Atrocité sans nom. La fille de Jean-Claude et Sylviane Muller, âgée de 23 ans, découvre les corps de ses parents dénudés sur leur lit, lardés de blessures indescriptibles et baignant dans une mare de sang. Pétrifiée par cette vision d'horreur, la jeune femme est hospitalisée à l'hôpital de Libourne. 
Quelques jours plus tard, les autopsies rapportent des informations d'autant plus glaçantes : l'homme de 58 ans a été poignardé à une vingtaine de reprises, notamment au cœur. Son épouse, elle, a subi de multiples blessures au cœur, à la gorge et au visage et a visiblement été violée avec un objet. Rarement a-t-on vu une scène de crime d'une telle violence. 

Qui étaient Jean-Claude et Sylviane Muller ? 

Une information judiciaire est rapidement ouverte, mais l'enquête s'annonce compliquée. Les indices manquent. Le couple était sans histoire. Jean-Claude était un électricien qui vivait à Izon depuis une vingtaine d'années. Sa femme, elle, possédait un élevage de bouledogues français.

"Qui a bien pu faire ça à nos parents et surtout pourquoi ?", s'interroge son autre fille, âgée de 29 ans, dans Le Parisien. L'incompréhension est totale. 

Les enquêteurs remarquent toutefois que le tueur a tenté de déclencher un incendie dans la maison des Muller afin de camoufler ses traces à jamais, mais sans succès. Les flammes ont ravagé une partie de la cuisine, mais elles ne se sont pas propagées et n'ont pas fait explosé la gazinière.

Alors, les membres de l'institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont pu retrouver un ADN sur place. Mais cette piste n'est pour l'instant pas concluante. Les enquêteurs ne sont pas parvenus à déterminer à qui appartenait cet ADN. 

Un embroglio de pistes non concluantes

L'absence d'effraction permet également d'écarter la piste d'un cambriolage qui a mal tourné. Le tueur a-t-il pu se faufiler au sein du domicile du couple sans se faire remarquer ? Ou pire, est-ce Jean-Claude et Sylviane Muller qui lui ont ouvert la porte sans se douter qu'ils faisaient entrer la mort dans leur logement ? Les questions demeurent en suspens. 

"Le double meurtre des époux Muller est une affaire aussi sordide que complexe. De très nombreuses hypothèses sont sur la table sans qu'aucune d'entre elles ne s'impose par rapport aux autres. Il n'y a aucun mobile évident. Face à ce nœud, il faut tirer sur tous les fils et espérer trouver un jour le bon, celui qui conduira jusqu'au (x) coupable(s). Certaines enquêtes sont rendues compliquées par l'absence d'aspérités dans le profil des victimes. Ici, c'est l'inverse", a expliqué une source proche du dossier au Parisien.

Un voisin meurtrier, une hypothèse à envisager ? 

Le meurtrier pourrait-il être l'un de leurs voisins ? Peu probable. Les Muller n'avaient pas d'histoire avec les habitants de leur quartier. Certes, ils avaient assigné en justice les propriétaires des domiciles de la rue située derrière leur résidence pour une affaire de canalisation d'eau. Mais ils avaient ensuite abandonné les procédures et réglé le problème en réalisant des travaux. 

La plupart des voisins ont dû se soumettre à des analyses génétiques. Certains ont aperçu des éléments troublants le soir du meurtre. "A la sortie de chez les Muller, il y a un lampadaire qui en temps normal éclaire une partie de la rue. Et bien, ce soir-là, dans la nuit du 14 au 15, je peux assurer qu'il ne fonctionnait pas", a raconté un voisin. S'il pourrait s'agir d'une simple coïncidence, elle n'en reste pas moins glaçante… 

"Un lourd secret industriel" ? 

Leur logement n'était pas protégé par un dispositif de sécurité. Pourtant, Jean-Claude Muller, bricoleur dans l'âme, s'y connaissait particulièrement bien en alarmes et était doué en installation de caméras thermiques et infrarouges, selon le quotidien local.

À tel point que dans les années 2000, il avait travaillé avec les casinos du groupe Partouche, la Banque de France et même la Monnaie de Paris à Pessac. Selon le Parisien, il aurait pu être "détenteur au moment de sa mort d'un lourd secret industriel ou d'un code ouvrant les portes d'un lieu stratégique", lit-on. C'est en tout cas la piste avancée par un proche du couple… Et l'une des nombreuses dont disposent les gendarmes à l'heure actuelle. 

La lettre anonyme sur la tombe

L'hypothèse d'un amant jaloux ou d'une maîtresse vengeresse n'a pas non plus été écartée, mais elle semble également peu solide. Le couple paraissait heureux, "inséparable" et allait fêter ses 30 ans de mariage.

En juin dernier, un courrier anonyme a été retrouvé sur la tombe des époux. Mais il n'a pas permi aux enquêteurs d'en apprendre davantage. Un an après cette nuit de l'horreur, l'enquête est toujours au point mort...