Yanis, puni à mort d'avoir fait pipi au lit : son beau-père condamné à 25 ans de prison

Yanis, 5 ans, est décédé à la suite d'une sévère correction infligée parce qu'il avait fait "pipi au lit", en février 2017. Son beau-père, principal accusé dans l'affaire, a été reconnu coupable de l'homicide. La mère de l'enfant est également condamnée à de la prison ferme car elle a laissé faire...

Yanis, puni à mort d'avoir fait pipi au lit : son beau-père condamné à 25 ans de prison
© Capture d'écran YouTube France 3 Hauts-de-France

Julien Masson, le beau-père de Yanis tué dans la nuit du 5 au 6 février 2017 2017 à l'âge de 5 ans, a été jugé puis condamné par la Cour d'Assises de Saint-Omer (Hauts-de-France) le 20 novembre.
L'homme de 34 ans a écopé d'une peine de 25 ans de réclusion criminelle pour "meurtre et violences régulières" et de cinq ans de suivi socio-judiciaire avec injonction de soins.
Il a été reconnu coupable dans le décès du petit Yanis, le fils de sa compagne, qui avait trouvé la mort après une punition à Aire-sur-la-Lys, dans le Pas-de-Calais.
La mère de l'enfant, âgée de 23 ans au moment des faits, a été condamnée à quatre ans de prison, dont deux ans de sursis, accompagné de trois ans de sursis probatoire, sans mandat de dépôt pour ne pas avoir empêché l'homicide.

Tué pour un "pipi au lit"

Julien Masson avait contraint le garçonnet à courir plusieurs kilomètres au bord du canal en pleine nuit sous une température de 5 degrés après un "pipi au lit", non loin du cabanon "sinistre et effrayant" où le couple passait le week-end. Une "punition", assortie à de nombreux coups et une immersion dans l'eau, provoquant une grave hypothermie.

De son côté, Emilie Inglard, la mère de Yanis, ne s'était pas opposée à ce supplice, estimant que ça "remettrait les idées en places" à son fils.

L'enfant avait été retrouvé sur une veste, trempé, et couvert d'une trentaine de contusions par les secours quelques heures plus tard. Selon l'autopsie pratiquée, Yanis serait décédé d'un traumatisme crânien suite à un choc violent.

Un "accident" selon l'accusé

A la barre, l'homme a évoqué sa non-attention de donner la mort, affirmant que c'était un accident tout en reconnaissant une "responsabilité".

En larmes, celui-ci a souhaité "qu'on accepte que j'ai pas voulu le tuer", relatant "plusieurs chutes" et un "coup de lampe" de poche. 

Face à ces déclarations, l'avocate des parties civiles, Anne Simar a réclamé la vérité. "Ce qu'il nous dit ne correspond pas, (...) n'explique pas la moitié des plaies", a-t-elle assuré.

Quelques heures avant le crime, le petit garçon aurait dit à son beau-père qu'il voulait habiter chez son père biologique, d'après l'avocat de l'association Enfance et partage, Jean-Philippe Broyart.

Ce dernier a ajouté que "ce pipi au lit n'était qu'un prétexte", en rappelant des tensions au sein du couple, dans lesquelles Yanis "pouvait être encombrant".