60 personnes placées en garde à vue pour pédophilie

Mobilisation... et sidération. La police judiciaire a arrêté, en trois jours, une soixantaine de personnes soupçonnées de pédopornographie dans plusieurs départements français.

60 personnes placées en garde à vue pour pédophilie
© delcreations/123RF

L'opération des forces de l'ordre intitulée Police2Pédo pour lutter contre la pédophilie a porté ses fruits : une soixantaine de personnes soupçonnées de télécharger du contenu pédopornographique ont été interpellées par la police judiciaire d'après l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP).
Plus de 220 fonctionnaires de police ont été mobilisés pour ce gigantesque coup de filet qui a débuté dès le 5 octobre.

Une trentaine de départements français sont concernés : Le Tarn-et-Garonne, le Val-de-Marne, la Loire-Atlantique, l'Ain, le Pas-de-Calais, l'Isère ou encore l'Hérault selon les informations du Parisien.

Les perquisitions ont permis de saisir plus de 67 ordinateurs, téléphones ou tablettes, une centaine de disques durs externes et 120 clés USB, DVD ou CD contenant des photos et vidéos sordides d'abus sexuels d'enfants.

Un des suspects était même équipé d'un "serveur avec refroidissement à eau avec 176 terraoctets de données téléchargées", a rapporté Eric Berot, le chef de l'OCRVP.

Des profils très différents 

Agés de 28 à 75 ans, les pédophiles présumés sont des "hommes à 99%", a déclaré le commissaire. "Il n'y a pas de profil unique. Tous les milieux sociaux sont concernés", a-t-il précisé.

Un père de famille qui a révélé violer sa fille de 14 ans depuis ses 9 ans, un informaticien, un cadreun imam, un professeur retraité, plusieurs individus au contact d'enfants comme un éducateur sportif et même un couple repéré au Havre, ont été placés en garde à vue entre lundi et ce jeudi matin.

Parmi les prévenus, treize d'entre eux avaient déjà été condamnés par la justice et inscrits au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles, et quatre autres ont été mis en cause pour des faits de viols sur mineurs après les saisies de leurs matériels informatiques.

Traqués via un logiciel américain

Pour parvenir à leurs fins, les personnes arrêtées auraient toutes utiliser un système de téléchargement en pair-à-pair, qui permet d'échanger des fichiers entre les utilisateurs sans passer par des serveurs intermédiaires.

Les enquêteurs, quant à eux, auraient eu recours à un logiciel américain employé par le FBI afin de retracer les adresses IP des suspects, et remonter jusqu'aux téléchargements illégaux.