Photos dégradantes, moqueries... : des malades d'Alzheimer, ridiculisés dans un EHPAD

Plusieurs aides-soignants sont soupçonnés de maltraitance dans un Ehpad de l'Aveyron. Alors qu'une information judiciaire a été ouverte, six victimes auraient été identifiées d'après "Le Parisien".

Photos dégradantes, moqueries... : des malades d'Alzheimer, ridiculisés dans un EHPAD
©  Katarzyna Białasiewicz/123RF

Quatre anciens salariés de l'Ehpad La Rossignole à Onet-le-Château (Aveyron), licenciés au mois d'août pour faute grave, sont aujourd'hui visés dans une information judiciaire ouverte le 25 septembre pour "violence sur personne vulnérable" et "non assistance à personne en danger" selon Le Parisien.
Ces derniers partageaient photos et commentaires désobligeants sur les 28 résidents atteints de la maladie d'Alzheimer dans un groupe Messenger via Facebook.

Des clichés humiliants

C'est à la fin juillet 2020 que Frédérique Modolo, l'ex-directrice qui a depuis démissionné de son poste, est alertée. 

Pas de violences physiques constatées par l'ancienne directrice mais la révélation d'une messagerie compromettante en ligne depuis novembre 2019 et réunissant les onze membres du service des "unités protégées".

Après avoir entendu différents témoins, qui soupçonnent privation de nourriture et contention des patients avec des draps, puis la convocation de l'un des salariés en question qui lui donne les accès au groupe, elle découvre des photos "dégradantes et humiliantes".

De nombreux clichés terribles ont circulé ; une dame âgée avec une couche-culotte sur la tête et un aide-soignant faisant un V avec ses doigts, une autre femme en lingerie au milieu d'une pièce commune, un résident déguisé en œuf de Pâques ou encore un vieux monsieur avec un doigt dans le nez d'après les informations du Parisien.

Le tout accompagné de commentaires haineux, moqueurs, parfois sexuels...

Consternée, choquée, Frédérique Modolo porte plainte au commissariat de Rodez, la ville la plus proche de l'Ehpad.

Une piètre défense

De leur côté, les auxiliaires de vie et aides-soignants limogés affirment et répétent "qu'ils ne voulaient pas rire aux dépens des résidents, mais seulement rire avec eux".

Deux d'entre eux ont été placés en garde à vue après l'ouverture d'une enquête préliminaire le 4 août,

Les autres personnes, moins actives dans le groupe Messenger, ont eu droit à un avertissement.

Six victimes présumées ont été identifiées d'après le Parisien et quatorze plaintes déposées par les malades, leurs familles et d'autres employés de l'établissement. 

"Les investigations ne se limitent pas aux actes mis en évidence par les supports découverts sur la messagerie", a déclaré une source judiciaire, qui continue d'enquêter sur cette affaire.