J.K. Rowling accusée de transphobie : les acteurs de Harry Potter lui répondent

[Mis à jour le 11 juin 2020 à 15h41] Nouveau rebondissement dans le monde des sorciers. Depuis quelques jours, l'auteur de la saga Harry Potter, J.K. Rowling, est en conflit avec les internautes, qui l'accusent de tenir des propos 'transphobes' dans ses tweets. Après Daniel Radcliffe, Emma Waston, Evanna Lynch et Eddie Redmayne ont pris la parole à leur tour pour défendre les droits des personnes transgenres.

Emma Watson, Eddie Redmayne et Evanna Lynch taclent J.K. Rowling

"Les personnes trans sont ce qu'elles disent être et méritent de vivre leur vie sans qu'on leur dise constamment qu'elles ne sont pas ce qu'elles sont", lâche Emma Watson, dans un tweet posté le 10 juin. Pour l'actrice britannique, très engagée pour les droits des femmes, la reconnaissance des droits trans est essentielle : "Je veux que mes followers trans sachent que moi et tant d'autres personnes dans ce monde vous voyons, vous respectons et vous aimons pour qui vous êtes".

La question a aussi posé problème à Evanna Lynch, qui incarne la farfelue Luna Lovegood dans la saga,  Dans un long texte publié sur Twitter, la jeune femme a expliqué : "J'imagine qu'être trans, apprendre à s'accepter et à s'aimer est déjà un défi. En tant que société, nous ne devrions pas en ajouter à cette douleur".

L'actrice de 28 ans a néanmoins pris la défense de J.K. Rowling, même si leurs avis semblent différer : "En tant qu'amie et admiratrice de Jo (Joanne ou J.K. Rowling, ndlr), je ne peux pas oublier à quel point elle est généreuse et aimante. Je suis triste de voir les fans la réduire à ses tweets et rejeter son incroyable travail philanthropique ainsi que sa détermination à aider l'humanité".

Eddie Redmayne : "Je ne suis pas d'accord !"

Si la plupart des acteurs n'ont pas voulu afficher d'hostilité envers la créatrice de la saga, ce n'est pas le cas d'Eddie Redmayne,  l'interprète de Norbert Dragonneau dans Les Animaux fantastiques : "Je ne suis pas d'accord avec les commentaires de Jo. Les femmes trans sont des femmes, les hommes trans sont des hommes et les identités non binaires sont valides. Je ne voudrais jamais parler au nom de la communauté mais je sais que mes chers amis et collègues transgenres sont fatigués de ce questionnement constant de leur identité, qui entraîne trop souvent de violence et abus", a conclu froidement l'acteur londonien.

Daniel Radcliffe : "C'est entre vous et le livre"

Le 9 juin, Daniel Radcliffe, l'interprète du sorcier dans les sept films Harry Potter avait été le premier à prendre part au débat dans un essai posté sur le site The Trevor Project : "Les femmes transgenres sont des femmes", déclare Daniel Radcliffe dans son essai. "Toute déclaration contraire va à l'encontre de leur identité et leur dignité (...)".

L'acteur avait également tenu à rassurer les fans de la saga, dont bon nombre boudent l'auteure des livres : "Si ces livres vous ont appris que l'amour est la plus grande force de l'univers, capable de tout surmonter (…) Si vous pensez qu'un personnage est trans, non-binaire, ou de genre fluide, ou qu'ils sont gays ou bisexuels., si vous trouvez quelque chose dans ces histoires qui résonnent avec la vôtre et ce quelque chose vous a aidé à un moment de votre vie, alors c'est entre vous et le livre, et c'est sacré". 

J.K. Rowling, en désaccord avec un mouvement qui cherche à "éroder" la femme

Dans une série de tweets publiés le 6 juin dernier, l'auteure britannique avait tweeté : "Les personnes qui ont leurs règles'. Je suis sûre qu'on avait un mot pour désigner ces personnes, avant. Que quelqu'un m'aide. Fammes ? Fommes ? Fimmes ?", au-dessus d'un article titré "Créer un monde post-Covid-19 plus égalitaire pour les personnes qui ont leurs règles". De nombreux internautes lui avaient alors reproché d'associer les règles aux femmes uniquement, alors que les hommes transgenres peuvent aussi en avoir.

Après avoir tenté de mettre les choses à plat dans plusieurs posts, l'écrivaine a finalement opté pour un long texte explicatif posté le 10 juin, dans lequel elle précise également avoir été victime d'agressions sexuelles et de violence conjugale.

"Il est clair pour moi depuis un certain temps que le nouveau militantisme trans a un impact significatif sur de nombreuses causes que je soutiens, car il pousse à éroder la définition légale du sexe et à la remplacer par le genre", explique la mère de famille de 54 ans dans son essai.

"Je refuse de m'incliner devant un mouvement qui offre une couverture à des prédateurs"

J.K. Rowling y évoque vouloir que "les femmes trans [soient] en sécurité", mais "d'un autre côté, je ne veux pas que les filles et les femmes natales se sentent moins en sécurité".

"Quand vous ouvrez la porte au fait que des toilettes ou des cabines d'essayage puissent être utilisées par des hommes se croyant ou se sentant comme des femmes, alors vous ouvrez la porte à n'importe quel homme qui veut entrer dans ces endroits. C'est la simple vérité", déclare l'auteure la mieux payée du monde en 2019.

Et d'ajouter : "Je refuse de m'incliner devant un mouvement qui, à mon avis, fait un tort démontrable en cherchant à éroder la 'femme' en tant que classe politique et biologique et en offrant une couverture à des prédateurs".