Mort du Dr. Jacques Leibowitch, ex-époux de Carole Bouquet et pionnier du combat contre le Sida

Après avoir vu son premier amour Jean-Pierre Rassam mourir, Carole Bouquet est désormais confrontée au deuil de l'un de ceux qu'elle a aimés. Jacques Leibowitch, qui fut son époux dans les années 1990, est mort à 77 ans des suites d'un cancer, le 4 mars, a annoncé Libération.  Le médecin s'était grandement impliqué dans la recherche sur le Sida et fut d'ailleurs l'un des pionniers dans la lutte contre la maladie. "Membre de notre comité scientifique de 1994 à 1997, passionné et entier, nous n'oublierons pas ses contributions très importantes à la connaissance du virus et à la qualité de vie de ses patients", a précisé le Sidaction sur le compte Twitter de l'association de lutte contre le sida.

Né à Massy, dans l'Essonne, en 1942, Jacques Leibowitch mène de brillantes études de médecine à Paris, dans les années 1960, et choisit la spécialité immunologie. Passionné et déterminé, il se forme à l'immunologie cellulaire dans le cadre d'un stage au sein de l'ultra-prestigieuse université de Harvard. Une fois son parcours universitaire achevé, il rejoint l'équipe de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches en tant que maître-assistant en immunologie.

Au début des années 1980, alors que les premiers cas de sida se déclarent aux États-Unis, Jacques Leibowitch s'implique dans la recherche. Il se donne pour mission d'analyser de près les cas qui surviennent en France. Il émet l'hypothèse (correcte) qu'il s'agit d'un rétrovirus et découvre le principe de la contamination par le sang, permettant ainsi d'éviter que les séropositifs ne procèdent à des transfusions. Quelques années après avoir alerté la population sur les dangers du sida dans son ouvrage Un virus venu d'ailleurs, en 1992, le brillant médecin épouse l'actrice de renom, Carole Bouquet. Toutefois, ils se séparent quatre ans plus tard.

En 2003, il est à l'origine de l'étude clinique ICCARRE  (Intermittent, en Cycles Courts, les Anti Rétroviraux Restent Efficaces) et montre qu'il est possible pour un malade de voir son état de santé s'améliorer tout en réduisant la fréquence de la prise de médicaments. La force de caractère et de conviction du médecin impressionne, mais dérange également... "C'était un homme brillant, passionné par son métier. Mais c'était aussi un militant, très à gauche, ce qui effrayait l'école de médecine. Dans le travail, il ne négociait rien, il allait au bout de ses convictions", a raconté François Hebel, directeur de la fondation Henri Cartier-Bresson, dans L'Obs.