La mère de Vanille, placée en détention : portrait de la meurtrière présumée

La mère de Vanille a été mise en examen pour "meurtre sur mineur de moins de 15 ans". Selon "Le Parisien", elle aurait étouffé sa fille le jour de son premier anniversaire, avec ses mains et du scotch et prémédité son sinistre acte quelques mois à l'avance. Les enquêteurs ont brossé un portrait psychologique de la femme de 39 ans...

La mère de Vanille, placée en détention : portrait de la meurtrière présumée
© milacroft/123RF

La mère de Vanille, 1 an, a été mise en examen pour "meurtre sur mineur de moins de 15 ans" et a été placée en détention provisoire. La fillette a été tuée le jour de son anniversaire, a révélé le procureur de la République d'Angers Eric Bouillard lors d'une conférence de presse donnée le 10 février. Après que le corps de Vanille a été retrouvé dans une benne à vêtements, le 9 février, Nathalie Stephan, mère de la fillette, avait été placée en garde à vue, qui a pris fin le matin du 11 février. Celle-ci aurait prémédité son acte, selon les propos d'Eric Bouillard. "Le 3 décembre est le jour à partir duquel elle a décidé par divers moyens de donner la mort à son enfant. Le départ du centre était fixé au 10 février. L'anniversaire de Vanille était le 7 février, jour qu'elle a mis à profit pour passer à l'acte", a-t-il expliqué.
En effet, Nathalie Stephan aurait décidé de tuer son enfant le jour où elle a dû quitter le centre maternel d'Angers dans lequel elle résidait depuis un an, c'est-à-dire le 3 décembre. "Elle s'est dit qu'elle ne verrait plus sa fille, que celle-ci n'aurait plus personne et que sa seule solution était de la tuer", a expliqué une source policière au Parisien. Auprès des services de l'Aide Sociale à l'Enfance, qui avaient placé Vanille dans un foyer, elle aurait mis en scène un scénario laissant penser à une véritable "évolution positive" et se serait "investie de plus en plus" dans l'éducation de sa fille, afin de ne pas soulever les soupçons. Toutefois, derrière cet épais écran de fumée, un "désœuvrement complet" et une atroce volonté de mettre fin aux jours de la petite Vanille se seraient dissimulés.

La mère de Vanille : un profil troublant

Atteinte de troubles psychiatriques, la mère infanticide pourrait être ensuite placée en détention ou hospitalisée "selon son état de santé", comme le précise Eric Bouillard. Elle encourrait aujourd'hui la prison à perpétuité si elle est pénalement responsable.

Selon le procureur de la République, la femme présenterait des "troubles psychiatriques importants". Après des recherches au domicile de la mère, un mot étrange a été découvert sur lequel l'on pouvait lire : "Je vous aime".

Le président du conseil général du Maine-et-Lore Christian Gillet a brossé un portrait un peu plus détaillé de la mère de Vanille : "Elle vient d'une fratrie de trois enfants, un frère plus âgé et un pus jeune. Ses deux parents étaient sourds et muets. Elle a vécu à Angers puis dans la région de Bordeaux. Après des problèmes familiaux, elle a été placée à l'Aide sociale à l'enfance à ses 16 ans, jusqu'à sa majorité, ainsi que son petit frère".

Elle était en couple entre 2003 et 2014. De cette relation, est née une petite Illona en 2008, dont le père a eu la garde lorsque la mère a décidé de quitter le domicile familial, six ans plus tard, selon BFM TV. Après une longue période à vivre "en errance", la femme est retournée à Angers et a été accueillie dans un foyer où elle bénéficiait d'un "suivi psychologique" et "prenait des médicaments".

En février 2019, la petite Vanille est née, mais le père de la fillette ne connaissait pas, jusque là, l'existence de son enfant. Elle aurait eu un passage suicidaire il y a plusieurs mois et aurait déjà tenté d'enlever son autre fille, l'aînée.

Mort de Vanille : un drame inattendu

Le corps de Vanille, 1 an, avait été identifié dans une benne à vêtements, près d'Angers, dans le Maine-et-Loire, le 9 février. La petite fille avait été enlevée le 7 février après-midi, entraînant la mise en place du dispositif d'alerte enlèvement et le message de recherche sur les chaînes de télévision, sur les ondes des radios et sur la Toile. Sa mère, retrouvée le 9 février au matin, dans un hôtel à Nantes, sans la petite Vanille, avait été placée en garde à vue avant d'avouer les faits.

Nathalie Stephan avait fini par avouer aux enquêteurs avoir donné la mort à sa fille par étouffement, en utilisant du scotch et ses mains, selon le Parisien, (comme cela a été confirmé à la suite de l'autopsie) le jour même de l'enlèvement, entre 13 et 15h. Elle a également révélé l'endroit où elle avait laissé le corps de Vanille, après une "après une longue mise en confiance" et "des explications diverses et parfois fantaisistes".

Vanille, entre "une famille d'accueil et un foyer maternel"

"L'enfant était hébergée actuellement entre une famille d'accueil et un foyer maternel, qui recevait sa mère et qui lui permettait de s'occuper de sa fille pendant un temps donné. Il était de 48h dans la semaine, au moment où la fillette a disparu", a précisé le procureur de la République Eric Bouillard au micro de France Info. La mère aurait dû ramener Vanille aux services de l'aide sociale à l'enfance au plus tard vendredi à 17h30.

Avant de lancer le processus d'alerte enlèvement, les autorités ont attendu 24h. "Il y a d'abord des recherches qui sont faites à partir des points de chute que l'on pouvait connaître et parce que la maman n'avait pas nécessairement de moyens de locomotion. Elle n'utilise généralement que les transports en commun. Devant le caractère vain des recherches locales, il a été décidé de déclencher le plan alerte enlèvement", a expliqué le procureur de la République.

C'est la première fois qu'un enfant est retrouvé mort après le déclenchement de l'alerte enlèvement.

Ingrid Chauvin, dévastée par la mort de Vanille

Bouleversée par le drame, l'actrice Ingrid Chauvin, qui essaye d'adopter un enfant depuis des années, a dit sa peine et sa colère sur son compte Instagram : "Je suis horrifiée et tellement en colère par le décès de la petite Vanille... Combien de vies brisées faudra-t-il attendre pour que la protection de l'enfance agisse dans un réel bon sens. Quand arrêterons-nous de privilégier les liens du sang à tous prix ! "

Et la mère de Tom, 3 ans, né de son union avec le réalisateur Thierry Peythieu, d'ajouter : "Quand je pense que cette petite fille aurait pu ce soir s'endormir en toute sérénité au sein d'une famille aimante, comme la nôtre et comme bien d'autres si l'adoption avait été possible... Quand je pense que l'on a osé nous dire que nous aurions beaucoup de mal à adopter parce que nous sommes déjà parents."