Elle a démembré sa collègue de travail : procès de l'horreur à Toulouse

Le procès de Sophie Masala s'est ouvert le 21 octobre à la Cour d'Assises de Toulouse. Cette mère de famille de 55 ans est accusée d'avoir tué et démembré sa collègue de travail, Marilyne Planche en 2016. Verdict attendu le 25 octobre.

Elle a démembré sa collègue de travail : procès de l'horreur à Toulouse
©  ikiryo/123RF

"Comment un ressentiment, basé sur un désaccord banal, peut-il aboutir à une telle haine ?", a déclaré le président de la Cour d'Assises de Toulouse, lors du premier jour de procès de Sophie Masala, ce 21 octobre. Cette mère de famille de 55 ans est accusée d'avoir tué puis dépecé sa collègue Maryline Planche, âgée de 52 ans, à la suite d'un différend au travail,
Sophie Masala se serait introduite au domicile de sa consœur, le 12 mai 2016. Une violente dispute aurait éclatée avant qu'elle ne fracasse le crâne de Maryline Planche à coups de bouteille. Découpant le corps à l'aide d'une scie, elle aurait dispersé les membres dans le canal du Midi, tout en gardant la tête, retrouvée enterrée non loin de chez elle. Si elle a reconnu les faits, elle nie toute tentative d'homicide volontaire. Le verdict est attendu le 25 octobre. 

Procès de la démembreuse : un passé lourd et traumatisant

Costume sombre contrastant avec sa chevelure rousse, Sophie Masala a passé plusieurs heures à entendre les juges retracer les traumatismes de sa vie lors de cette première journée. Originaire de Valencienne, dans le Nord de la France, elle est l’aînée d'une fratrie de sept enfants. Très tôt, elle est abusée par son grand-père et est confrontée à la mort : son père se suicide par pendaison alors qu'elle n'a que dix ans. Sa mère, volage, s’absorbe dans une double vie, enchaînant les amants, laissant ainsi sa plus grande fille s'occuper de ses frères et sœurs. Sophie Masala entretient des rapports "détestables" avec sa mère, rate sa scolarité, est contrainte d'accepter un beau-père violent. 

A 20 ans, elle part dans le sud de la France, où elle y rencontre son mari. Sophie Masala devient mère à son tour, d'une fille en 1988 puis d'un garçon en 1994. Si elle a coupé les ponts avec sa famille, cette jeune maman a un problème avec l'argent, qu'elle dépense sans compter. Elle détourne plus de 35 000 euros alors qu'elle est employée à la fac de médecine de Montpellier, et se fait prendre. Pas de prison mais un placement à domicile sous contrôle d'un bracelet électronique. Croulant sous les dettes, Sophie Masala choisit la prostitution pendant un temps, avec l'accord de son conjoint.

Finalement, elle reprend ses études à 47 ans, et décroche un bac professionnel puis un BTS. Elle est engagée par l'Agefiph, une association qui oeuvre pour l'insertion des handicapés : elle obtient une place de conseillère en prestations à Toulouse en 2015, aux côtés de Maryline Planche

Procès de la démembreuse : "absence de troubles mentaux"

Selon la défense de l'accusée, Sophie Masala aurait vu en Maryline Planche, l'incarnation de sa mère : "On arrive petit à petit à l'idée fixe, à l'immense colère, à l'image de la mère qu'on veut détruire", a expliqué Me Georges Catala, avocat de la famille de la victime. De son côté, l'experte-psychiatre est formelle : "Maryline, c'est une image d'autorité maternelle, tout l'énerve chez elle, elle ne la supporte pas comme elle ne supporte pas sa mère, car il y a des conflits qu'elle n'a pas réglés. Elle reproche à Maryline ce qu'elle reprochait à sa mère: une fausse image, une image falsifiée aux yeux des autres".

Cependant, l'expert-psychologue a relevé une "absence de troubles mentaux" dans son analyse, malgré une personnalité "obsessionnelle" et un "égocentrisme maladif"