Élections européennes : où sont les femmes ?

Les Français éliront leur députés européens le 26 mai. En France, Nathalie Loiseau, tête de liste du parti Renaissance qui apparaît parmi les favoris, et Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) sont les seules femmes qui tirent leur épingle du jeu. Il est temps de se demander où est la place de la gent féminine au sein de l'Union Européenne...

Élections européennes : où sont les femmes ?
©  seregalsv

Les élections européennes battent leur plein. Qu'en est-il de l'égalité hommes-femmes au sein de l'Union et de ses députés ? Il est évident que des efforts ont été entrepris depuis la fin des années 1970, où la part des eurodéputés femmes ne s'élevait qu'à 15,2% contre 36,4% entre 2014 et 2019, soit 273 femmes sur un total de 751 sièges. Toutefois, quid de la situation au sein des partis des pays membres ? Sont-ils tous à la page en matière d'égalité ? Que font les femmes au Parlement européen ? 

Une disparité énorme entre pays membres

Si l'on observe de plus près le nombre d'eurodéputés femmes au sein de chaque pays membre de l'U.E, il est clair que la parité n'est pas le combat de tous. La Finlande (avec 77% d'eurodéputés femmes), l'Irlande (54,5%) et la Croatie (54,5%) sont les trois nations les plus paritaires, suivies de la Suède et Malte (50%) et de l'Espagne (48,1%). L'Estonie et Chypre (16,7%) et la Bulgarie (17,6%) sont loin derrière.
Ces écarts s'expliquent tout simplement par l'absence, ou non, de quotas de candidates pour les élections européennes. En effet, chaque nation est libre de choisir de fixer, ou non, un taux assurant la parité dans les listes électorales. Ainsi, la Roumanie a interdit les listes 100% masculines, l'Espagne, la Slovénie et la Croatie demandent un taux minimum de 40% de femmes, la Pologne l'élève, quant à elle, à 35% et le Portugal à 32%. La Belgique et la France ont été, en 2002 et 2003, les premières à viser la parité lors de leurs élections nationales européennes.  

Que font les femmes au sein des institutions européennes ? 

Historiquement, il n'y a eu que deux présidentes du Parlement européen et, cocorico, elles sont françaises ! De 1979 à 1982, c'est Simone Veil qui a tenu les rennes de cette haute institution. Puis, de 1999 à 2002, Nicole Fontaine lui a succédé. Sur 14 vice-présidents, on compte seulement 5 femmes, et sur 11 présidents et co-présidents de groupes politique, deux membres de la gent féminine en 2018.
Dans un rapport sur l'égalité hommes-femmes au Parlement européen paru en janvier 2019, il est dit que les femmes ne représentaient que "11 % des cadres supérieurs du Parlement (directeurs généraux et directeurs) nommés en 2016 et seulement 33 % de ceux nommés en 2017"La grande majorité des femmes (59%) tiennent des postes d'assistantes parlementaires ou sont rattachées au Secrétariat général du Parlement européen et des groupes politiques, tandis que seulement 36% d'entre elles sont députés.  

Bientôt une femme à la tête de la Commission ?

Face à ces chiffres, le Parlement européen a pour objectif de mettre en avant les femmes et les LGBTQI pour stopper les discriminations et dans un souci d'égalité et de droit pour tous. Dans son bilan portant sur la parité cité plus haut, l'organisme appelle tous les partis à faire des efforts pour que les élections européennes de 2019 (et leurs résultats) soient plus égalitaires.
La finalité des élections européennes est aussi la succession de Jean-Claude Juncker, vice-président de la Commission depuis 2014. Parmi les "Spitzerkandidaten" ou tête de liste des partis européens, on retrouve trois femmes en lice : l'Allemande Ska Keller, membre des Verts/Alliance libre européenne, élue en tandem avec le Néerlandais Bas Eickhout ; Slovène Violeta Tomic du parti de la Gauche européenne, elle aussi élue avec un homme, le syndicaliste Belge Nico Cué et enfin la Danoise Margrethe Vestager, membre du Partis social-libéral. L'avenir nous dira si une femme sera enfin élue à la tête de la Commission européenne...