Donald Trump déclare (déjà) la guerre à l'avortement

A peine arrivé dans le bureau ovale, Donald Trump a réaffirmé sa position anti-IVG : le président américain a signé lundi 23 janvier un décret interdisant le financement des ONG internationales soutenant l'avortement.

Donald Trump déclare (déjà) la guerre à l'avortement
© Evan Vucci/AP/SIPA

A peine investi, Donald Trump tient ses promesses. Le quatrième jour du mandat du nouveau président américain a été marqué par la signature de plusieurs décrets : retrait des Etats-Unis du traité transpacifique, fin de l'Obamacare.... mais c'est encerclé de hauts responsables opposés à l'avortement (masculins, évidémment) qu'il en a interdit le financement par des ONG étrangères. Une décision inquiétante pour les associations de défense des droits de la femme.  

En désignant Mike Pence comme vice-président et bras droit, Donald Trump avait souligné sa prise de position anti-avortement. L'ancien gouverneur de l'Indiana est connu pour avoir fait passer une loi permettant aux entreprises de refuser de fournir des services dans le cadre de mariages homosexuels en 2015. Se définissant comme "un chrétien, conservateur et républicain", l'homme politique a signé en mars dernier une loi empêchant les femmes de l'état de l'Indiana d'avoir recours à l'avortement en cas d'anomalie chromosomique. Pour lui, la place de la femme est au foyer avec ses enfants.

Donald Trump signe ce décret longuement contesté partout dans le monde quelques jours seulement après que des millions de femmes ont manifesté pour leurs droits aux Etats-Unis. De manière plus symbolique, le 23 janvier marque le lendemain du 44e anniversaire de "Roe V. Wade" ; l'arrêt déterminant de la Cour suprême légalisant l'avortement en 1973. Cette restriction était déjà mise en place en 1984 par le républicain Ronald Reagan avant d'être annulée par Bill Clinton quelques années plus tard. George W. Bush l'avait remise en vigueur avant qu'elle ne soit annulée par le président démocrate Barack Obama.

La signature de ce décret a provoqué un raz de marée de critiques véhémentes sur les réseaux sociaux. Et les réactions ne se sont pas fait attendre ; Cecile Richards, directrice du Planning Familial aux USA appelle au combat : "les femmes les plus vulnérables dans le monde vont souffrir de cette politique qui va saper des années d'efforts en faveur de leur santé". Selon elle, "cela va provoquer des fermetures de cliniques dans le monde entier, avec pour corollaire une augmentation des grossesses non désirées et des avortements dangereux". Le gouvernement néerlandais a réagi à la signature de ce décret en créant un plan de financement pour aider les ONG soutenant l'avortement.