Daesh : des esclaves sexuelles racontent l’enfer

Le "New York Times" a publié un article de Rukmini Callimachi sur les conditions de vie des esclaves sexuelles de Daesh en territoire irakien. Elles sont non seulement vendues et forcées au rapport sexuel, mais aussi obligées de prendre des contraceptifs.

Daesh : des esclaves sexuelles racontent l’enfer
© Hassan Ammar/AP/SIPA

La journaliste Rukmini Callimachi, du New York Times, est partie à la rencontre de plusieurs femmes ayant réussi à échapper à l'organisation terroriste après avoir été faites esclaves. Issues de la communauté des Yézidis, cible principale de l'Etat Islamique en Irak, elles se sont livrées sur le calvaire qu'elles ont enduré. Non seulement les viols sont pleinement autorisés et ce, même sur les enfants, mais ces victimes sont aussi forcées de prendre des contraceptifs, oraux ou par injection, parfois les deux pour écarter tout risque de grossesse. "Tous les jours, je devais avaler un comprimé devant lui. Il me donnait une boîte par mois. Quand il n'y en avait plus, il la remplaçait. Lorsque j'ai été vendue d'un homme à un autre, la boîte de pilules m'a accompagnée", déclare une jeune Yézidie de 16 ans. Car oui, les passes d'esclaves entre combattants font partie du quotidien. Et avant chaque rapport sexuel, l'homme doit être sûr que la femme n'attend pas d'enfant, auquel cas il enfreindrait la loi interdisant aux célibataires en captivité de tomber enceinte et l'identité du père serait difficile à établir. D'où la contraception et les avortements pratiqués : la double peine pour ces abusées.
En effet, elles ne souhaitent pas porter le bébé de l'ennemi, mais ce dernier leur "assurerait" d'échapper au viol. Coincées, le seul moyen de mettre fin à leur supplice reste donc de s'enfuir, quand elles le peuvent…
Un constat qui ne fait que rendre encore plus réaliste la vidéo postée par deux jeunes femmes sous l'emprise de Daesh à Raqqa, en Syrie.

© Hassan Ammar/AP/SIPA