Agressée dans le métro, dans l'indifférence

À Lille, une femme a été victime d'une agression sexuelle pendant une trentaine de minutes sous les regards de passants, qui n'ont rien fait pour l'aider.

30 minutes de calvaire. Voilà ce qu'a vécu Cécile, une jeune femme de 29 ans mardi 22 avril au soir.
Il est 22h30 lorsqu'elle s'engouffre dans le métro lillois, seule. Elle se fait alors aborder par un jeune homme très insistant, qui décide de la suivre dans la station. Manifestement alcoolisé, avec une bouteille de vodka à la main, il aborde sa victime qui, selon une source policière, avait l'air de chercher son chemin. L'homme se rapproche, lui met la main sur la joue, la tient par les épaules, tente de l'embrasser, l'insulte, menace à plusieurs reprises de la violer. La jeune femme, qui se précipite sur le quai dans l'espoir de trouver de l'aide, n'en trouve pourtant aucune.
Le quai était-il vide ? Non. Cinq personnes évitent même de monter dans la même rame que la jeune femme à l'arrivée du métro.
L'homme menace de la frapper, lui touche la poitrine et les fesses, lui crache dessus, lui met des claques.
La jeune femme finit par sortir du métro, essaie d'arrêter les voitures. Un conducteur s'arrête, elle parvient à se jeter dans son véhicule avant qu'une bagarre n'éclate entre le conducteur et l'agresseur, finalement maîtrisé par deux agents du métro puis remis à la police.
La scène, filmée par les caméras de surveillance du métro, aura duré une demi-heure. "Personne ne m'a aidée ! Je me suis défendue toute seule, je criais au secours. Les gens se sont écartés. Ils avaient sans doute peur comme moi, mais c'est anormal et malheureux. Je me suis mise à côté d'un homme, il n'a rien fait", raconte la jeune fille à La Voix du Nord.
Qu'en est-il des passants qui n'ont pas réagi face à cette agression ? Pourraient-ils aussi être poursuivis par la justice pour non-assistance à personne en danger? Un commandant de la DDSP59, interrogé par Le Figaro, explique : "Pénalement, c'est bien sûr quelque chose qui existe. Ici on resterait dans le domaine de la correctionnelle, puisqu'il y a eu agression sexuelle et non viol".
L'agresseur a écopé jeudi 24 avril de 18 mois de prison ferme. Placé sous mandat de dépôt, il a été condamné pour agression sexuelle par une personne en état d'ivresse ainsi que pour violences avec usage d'une arme par destination.
Cécile, elle, est sous le choc : "J'ai encore l'image de son visage et le son de sa voix dans la tête (...). Il disait que j'étais belle, que j'étais une pute et qu'il appellerait son cousin pour me violer". 

 

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