R. Kelly : une autre femme l'accuse de manipulation

Le chanteur R. Kelly, auteur du tube "I Believe I Can Fly", est accusé de séquestrer des jeunes filles dans ses garçonnières et de les réduire en esclaves dans une sorte de "secte". Une autre jeune femme accuse le chanteur de l'avoir manipulée.

R. Kelly : une autre femme l'accuse de manipulation
© Rover Kyle/Startraks/ABACA

"I'm The World's Greatest", fredonnait R. Kelly en 2003. Sauf qu'il semblerait que le chanteur ait pris ses désirs pour des réalités. Buzzfeed révèle que l'artiste de 50 ans retiendrait plusieurs jeunes femmes contre leur gré dans ses multiples maisons transformées en "temples sexuels" dans des conditions "sectaires".

Un nouveau témoignage accablant

Une nouvelle jeune femme s'est confiée au site américain TMZ  pour raconter son calvaire vécu au côté de R. Kelly. Alors âgée de 20 ans, celle-ci aurait rencontré le chanteur après l'un de ses concerts. Il lui aurait proposé de l'aider dans sa carrière d'actrice/mannequin, avant de la convier dans sa maison dans l'état de Géorgie et l'inviter à porter "quelque chose de sexy". Aucun téléphone ne serait autorisé dans l'enceinte de sa demeure. R. Kelly l'aurait ensuite convaincue de prendre des photos coquines et lui aurait donné 200 $ pour qu'elle s'achète de la lingerie et du maquillage. Lorsque la jeune femme est revenue chez le chanteur, ce dernier serait devenu de plus en plus agressif et manipulateur : il l'aurait même contrainte à poser nue. Elle aurait coupé les ponts au moment quand le chanteur lui aurait fait parvenir un aller simple pour Los Angeles. 

"Monsieur Kelly dément fermement ces accusations et s'emploiera assidûment et énergiquement à poursuivre ses accusateurs et à laver son nom", a affirmé l'agent de la star dans un commmuniqué. Les parents de l'une des victimes, Jocelyn Savage, ont donné une conférence de presse pour exprimer leur inquiétude. La jeune femme de 21 ans a démenti les accusations dans une vidéo relayée par TMZ, dans laquelle elle explique être "heureuse" et qu'elle ne subit "aucun lavage de cerveau", sans pour autant mentionner ses conditions de vie.

Un "harem de marionnettes"

Des ex-captives et leurs parents, ainsi que des anciens assistants de l'artiste, se sont livrés sur le sujet au média américain. Selon eux, Robert Sylvester Kelly, de son vrai nom, retiendrait 6 jeunes femmes – qui souhaitaient toutes faire carrière dans la musique – dans ses propriétés de Chicago et Atlanta. "Il faut demander la permission pour de la nourriture. Il faut demander la permission pour aller aux toilettes… R.Kelly est passé maître dans l'art de la manipulation. Il a un harem de marionnettes", commente la mère de l'une des victimes.

Celui qui est comparé à un "gourou" aurait défini des règles de savoir-vivre pour mieux exercer sa domination sur elles et en aurait même fait ses esclaves sexuelles : "Il contrôle tous les aspects de leur vie : leur dictant quoi manger, comment s'habiller, quand se baigner, quand dormir et comment se livrer à des relations sexuelles qu'il enregistre." Les six femmes de 18 à 31 ans seraient forcées de porter des joggings pour que l'on ne puisse pas voir leurs formes et doivent faire face au mur lorsque celui qu'elles appellent "papa" reçoit de la visite.

Habitué aux scandales sexuels

R. Kelly n'en est pas à son coup d'essai. En 1996, il a épousé Aaliyah, alors âgée de 15 ans. La famille de la défunte chanteuse est parvenue à obtenir l'annulation des noces. R. Kelly aurait même étouffé l'affaire et les accusations d'agression sexuelle sur une mineure de 15 ans avec un gros chèque de 250.000 euros.

Dix ans après ce scandale, une sex-tape de l'interprète de Fiesta avec une mineure de 14 ans a fait des vagues, mais il a finalement été acquitté en 2008 après plusieurs années de procès pour "pédopornographie". De plus, dès le début des années 2000, deux reporters du Chicago Sun-Times ont publié un article relatant des accusations d'abus sexuels sur une dizaine de mineures. Les familles de trois des six femmes captives ont porté plainte, mais les autorités considèrent qu'il s'agit de "relations consentantes entre personnes majeures" et ne peuvent donc pas agir.