Fabienne Carat : "Je suis arrivée à Paris avec ma valise en carton"

Fabienne Carat irradie l'écran dans la 14e saison de la série Section de Recherches, sur TF1, le jeudi soir. La comédienne de 41 ans nous explique son départ de "Plus Belle La Vie" et se confie sur l'amour, son expérience dans DALS, ses débuts compliqués...

Fabienne Carat : "Je suis arrivée à Paris avec ma valise en carton"
© Jean-Marc HAEDRICH/SIPA

Fabienne Carat campe la mystérieuse commandante Jeanne Lorieux, dans la saison 14 de la série Section de Recherches, sur TF1, dont de nouveaux épisodes sont disponibles dès le 18 février. Un véritable changement de décor pour l'actrice de 41 ans, qui a habité le rôle de la Marseillaise Samia, pendant plus d'une décennie, dans le feuilleton à succès de France 3, Plus Belle La Vie. La comédienne nous explique les raisons de son départ de la série, nous raconte cette nouvelle étape de sa vie, ses débuts dans un foyer de bonne sœur, le harcèlement qu'elle a vécu, l'amour, Danse Avec Les Stars....

Vous êtes à l'affiche de Section de Recherches, sur TF1. Comment avez-vous appréhendé cette aventure ? 
Fabienne Carat :
Cela s'est formidablement bien passé! Tout le monde était d'une gentillesse incroyable sur les plateaux, j'ai bizarrement eu la sensation d'avoir toujours été là, comme un poisson dans l'eau. C'est génial de se glisser dans la peau d'un nouveau personnage. 

Si une quinzième saison était annoncée, vous rempileriez sans hésiter ?
Fabienne Carat :
Bien sûr ! Ce serait avec grand bonheur!

Était-ce un changement rafraîchissant par rapport à Plus Belle La Vie ?
Fabienne Carat :
A cette époque, je tournais entre les deux séries, c'était une période très intense mais galvanisante. J'étais très heureuse d'arriver sur un nouveau décor, avec de nouveaux acteurs, une nouvelle équipe… 

Comment avez-vous vécu le départ de Plus Belle La Vie ?
Fabienne Carat :
Je n'ai pas arrêté Plus Belle La Vie parce que j'en avais marre, mais parce que j'avais passé le cap des 15 ans et je voulais me lancer dans de nouvelles aventures. Je remercie le public même si je sais qu'une grande partie est triste, j'ai reçu plein de messages adorables de la part de fans, ils sont très compréhensifs. Je leur dis que je suis toujours là, je ne suis pas morte (rires). Et l'aventure continue sur d'autres projets ! Rien n'est rompu. 

"J"adorerais jouer dans un film comme La La Land"

Jeanne Lorieux ou Samia Nasri : de quel personnage vous sentez-vous le plus proche ?
Fabienne Carat :
Je me reconnais dans le côté parfois introverti de Jeanne. Sur scène, je fais ressortir mon aspect extraverti, mais je suis plutôt portée sur l'introspection. Mais son caractère est assez éloigné du mien et je pense que j'ai côtoyé Samia pendant tant d'années que je suis plus proche d'elle. Ce que j'adore chez Jeanne Lorieux, c'est qu'elle se moque complètement de ce que l'on pense d'elle, et c'est le contraire de l'artiste… qui a envie d'être aimé! 

Préférez-vous vous glisser dans la peau de personnages qui ne vous ressemblent pas ?
Fabienne Carat :
Pas forcément. J'adorerais jouer dans un film à la Lalaland, un rôle de chanteuse ou comédienne. J'ai beaucoup aimé ce film! Le parcours d'un artiste est tellement riche, triste, heureux… Nos émotions sont des montagnes russes, nous sommes d'une extrême sensibilité. Nous sommes des éternels enfants! 

"Je suis une heureuse célibataire"

Parlez-nous de votre spectacle L'Amour est dans le Prêt, qui est sorti en DVD, et qui aborde les thèmes délicats de cette période : l'amour, le logement...
Fabienne Carat :
L'Amour est dans le Prêt, c'est un mix de ma vie personnelle et de ce que j'ai pu observer chez des copines, dans mon entourage… Effectivement, en ce moment, on est au cœur du sujet, même si j'avais enregistré mon spectacle bien avant la pandémie, la sortie du DVD tombe à pic! Sur la question du logement, certains se sont trouvés soit à améliorer leur intérieur pendant qu'ils étaient enfermés chez eux. C'est ce que j'ai fait avec ma sœur Carole, durant le premier confinement. Elle a lancé un projet baptisé "déco chez toi". Les gens lui ont envoyé des photos de leur logement, et elle leur proposait à distance des projections 3D, des idées, pour améliorer leur intérieur avec peu de frais.
Quant au sujet de l'amour, pour ceux qui sont entrés dans le confinement célibataires, c'était un enfer (rires). Pas de rencontres, pas de vie sociale, peu de possibilités de se projeter… 

C'est votre cas ?
Fabienne Carat :
En ce qui me concerne, je suis une heureuse célibataire (rires)!

"Connecter ma tête et mon corps, ce n'est pas mon fort"

Dans votre livre, vous avez fustigé certaines méthodes de DALS. Regrettez-vous d'y avoir participé ?
Fabienne Carat :
Avec le recul, je ne retiens que le positif. J'ai eu une énorme chance de participer à cette aventure, d'avoir été jusqu'aux quarts de finale, alors que je ne savais pas du tout danser! Mais il est vrai que j'aurais aimé que la production ait plus confiance en moi, moi qui en manque déjà beaucoup… Je mets beaucoup de temps avant de me sentir à l'aise, et connecter ma tête et mon corps, ce n'est pas vraiment mon fort (rires)!
Mais j'ai appris énormément, cela m'a initié à faire du sport plus régulièrement, j'ai développé ma mémoire… Je suis riche de cette aventure, qui m'a permis de me surpasser.

Vous avez connu la célébrité presque instantanément avec votre rôle dans Plus Belle La Vie. Les lumières des projecteurs ne vous ont-elles jamais fait perdre pied ?
Fabienne Carat :
Pas vraiment, je suis extrêmement fière de mon parcours. Je viens d'un petit village de 100 habitants, je ne connaissais personne dans le métier, et je suis arrivée à Paris avec ma valise en carton, rien dans les mains. Les premiers mois, j'étais logée dans un foyer de bonnes sœurs, puis j'ai réussi à avoir un petit appart' de 11m2… et j'étais la plus heureuse du monde. J'étais forte de mon BTS hôtelier et j'ai pu trouver du travail en claquant des doigts, cumuler plusieurs jobs dans le domaine pendant quelques mois, avant de commencer l'école de théâtre…

"Je me suis déjà retrouvée dans des guet-apens"

Avez-vous des regrets concernant votre parcours ?
Fabienne Carat :
Aucun! J'ai commencé en bas de l'échelle, j'y suis allée petit à petit, je n'ai marché sur personne, je n'ai jamais fait de trucs bizarres pour avancer, je peux me regarder dans une glace. Je suis restée la petite fille que j'étais.
J'ai commencé par des petits rôles au cinéma, mais je n'aurais jamais pensé que ce serait aussi long d'en refaire! En France, lorsque l'on est dans une série, il est compliqué de faire d'autres choses à côté. Je serais curieuse de savoir quel aurait été mon parcours si je n'avais pas joué dans Plus Belle La Vie

Vous racontiez dans votre livre Danse Avec La Vie le harcèlement dont vous avez été victime dans Plus Belle La Vie. Est-il difficile d'évoluer dans le milieu de la comédie en tant que femme ?
Fabienne Carat :
Dans Plus Belle La Vie, j'ai effectivement rencontré un réalisateur qui était très compliqué avec moi, mais Dieu merci, je n'ai pas vécu d'autres mésaventures de ce genre.
Lors de castings, je me suis déjà retrouvée dans des petits "guet-apens", mais j'ai réussi, grâce à mon instinct, à ne jamais tomber dans la gueule du loup. Je n'ai jamais cédé à de quelconques avances de gens haut placés pour décrocher un rôle. Ma carrière a peut-être avancé moins vite et j'ai perdu des rôles au cinéma, mais au moins, je peux en être fière!

Aucune chance que Samia ne revienne un jour au Mistral ?
Fabienne Carat :
Oui, je pense que je ne reviendrai pas! Cette aventure a duré 15 ans, la page est tournée pour moi. Mais je n'en garde que de bons souvenirs!