Chantal Ladesou : "Je ne veux pas être une belle-mère envahissante"

Chantal Ladesou rayonne et nous donne le sourire dans "Big Five", diffusé le 25 décembre à 21h05 sur France 2. L'actrice nous a raconté le tournage, sa vie de famille, son rôle de mère (et de belle-mère), son couple, les aspects cachés de sa personnalité... Confidences.

Chantal Ladesou : "Je ne veux pas être une belle-mère envahissante"
© Jacques BENAROCH/SIPA

Honnêteté, humour et tendresse sont certainement les mots qui décriraient le mieux Chantal Ladesou. La désopilante actrice de 72 ans s'illustre dans un rôle qui lui va à ravir, celui de la mère envahissante mais attachante, dans Big Five, le nouveau conte de Noël de Gilles de Maistre, qui se déroule en plein cœur de la savane africaine. Un film divertissant, également porté par les talentueux Élodie Fontan, Marc Ruchmann, Yasmine Lavoine, David Hecter, Neige de Maistre, Talima Cirilli et Esteban Hernandez-Sanchez, à ne pas manquer le 25 décembre à 21h05 sur France 2. En attendant, nous nous sommes entretenus avec la comédienne cocasse, qui nous raconte ses animaux, sa famille, son couple (qui dure, qui dure), ou encore les aspects cachés de sa personnalité...

Le Journal des Femmes : Comment vous êtes-vous retrouvée à tourner en plein cœur de la savane ?
Chantal Ladesou :
Après le confinement du printemps, j'avais envie de m'évader un peu et c'était l'occasion ! J'avais deux propositions de tournage : l'une en Seine-Saint-Denis, et l'autre au Sénégal… J'ai vite fait mon choix ! Nous avions le droit de tourner là-bas, car il y avait très peu de cas de Covid. D'autre part, l'enthousiasme de Gilles de Maistre était tel qu'il m'appelait tous les deux jours pour me demander de prendre part au projet... Et c'est toujours agréable de se sentir désirée (rires).

C'est un rôle avec lequel vous avez pu vous amuser…
Chantal Ladesou : 
Oui, j'ai adoré jouer avec Élodie Fontan. C'était un "tournage vacances" ! Cela va peut-être se décliner en série, mais nous verrons comment ça marche ! Je serais partante, c'est pas mal de se rendre de temps en temps au Sénégal (rires). 

Dans le film, vous tenez des lionceaux, vous jouez avec un singe... Quel rapport avez-vous avez les animaux ?
Chantal Ladesou : J'ai toujours eu des animaux chez moi, des chats, des chiens... J'ai même eu une mante religieuse dans ma chambre ! La présence des animaux est importante pour moi. Sur le tournage, les lionceaux étaient petits, une dame s'en occupait et les maternait toute la journée. Elle m'a appris à les prendre, à ne pas les affoler… Ce sont comme de gros chats, sauf que les griffes sont un peu plus grosses. J'ai adoré faire ça ! 

Si vous étiez un animal, vous seriez…
Chantal Ladesou : 
Un chat ! Il est très libre, indépendant. S'il n'a pas envie de se faire caresser, il s'en va !

Pourriez-vous vivre dans une réserve africaine ?
Chantal Ladesou : 
Je me suis posée la question ! J'ai longuement discuté avec une femme qui y habite, et qui a un peu sacrifié sa famille. Elle a été prise par la beauté des paysages, l'amour des animaux… Et elle ne peut pas revenir en ville, même si ses enfants le lui demandent ! Je ne pense pas que j'aurais pu avoir cette vie, il me manquerait quelque chose.

L'équipe de "Big Five" © Mamadou Diop - FTV - Mai Juin Production

Vous reconnaissez-vous dans la relation mère-fille entre votre personnage et celui d'Elodie Fontan ?
Chantal Ladesou : Un peu, je suis très attachée à ma fille, je suis une vraie maman poule... au point d'être peut-être trop présente parfois. Ma fille habite loin, donc nous nous appelons deux fois par jour… Avec mon fils, c'est un peu moins vrai parce qu'il ne me répond pas (rires)! Mais je suis très fusionnelle avec mes enfants. 

Quel genre de belle-mère êtes-vous ?
Chantal Ladesou : 
Je fais hyper attention à ne pas être envahissante ! Je sais qu'une belle-mère qui s'impose, c'est affreux. Donc, j'essaie de ne pas me mêler de la relation entre ma fille et mon beau-fils. Pareil avec ma belle-fille. Les limites sont placées. Il ne faut pas être un poids dans la vie des jeunes couples. Je préfère être la belle-mère sympa et drôle, qui arrive comme un rayon de soleil, plutôt que celle qui fait constamment des reproches ! 

"Big Five" est diffusé le soir de Noël. Que représente cette fête pour vous ?​​​​​​​
Chantal Ladesou : 
Noël, c'est une vraie tradition chez nous. Toute la famille se réunit, on est une quinzaine à table au moins. Je ne faisais jamais la dinde, c'était mon mari qui se mettait en cuisine car j'étais souvent au théâtre le soir du réveillon. Mais j'arrivais à temps pour la manger, donc c'est très bien (rires). Cette année, nous devions tous partir en Hollande, avec ma fille, et finalement, on divise le groupe en deux et l'on ne part qu'à six. Mais, on s'est promis de faire Noël un autre jour, lorsque la situation se sera calmée ! Nous allons choisir une date.

Que pensez-vous de la situation actuelle des cinémas et théâtre ?​​​​​​​
Chantal Ladesou : 
C'est un drame. J'ai eu la chance de tourner depuis septembre, mais pour les théâtres, c'est une catastrophe. J'y pense tout le temps. Je devais jouer une pièce en novembre, mais elle est reportée au printemps. Quand on voit que les Galeries Lafayettes et les trains sont bondés… Je trouve ça bizarre. On peut très bien jouer dans un théâtre en respectant la distanciation sociale. Personnellement, je fais très attention, pour moi, pour mon mari. Les risques sont là. 

Quel cadeau de Noël aimeriez-vous que l'on vous offre ? ​​​​​​​
Chantal Ladesou : 
Quand d'autres demandent des bagues ou des colliers, moi, j'ai demandé à mon mari de m'offrir un pyjama en pilou ! Je ne coûte pas cher, c'est peut-être pour ça qu'il reste avec moi (rires). 

​​​​​​​

Comme votre personnage dans le film, vous osez dire ce que vous pensez. Avez-vous toujours été ainsi ?​​​​​​​
Chantal Ladesou : 
Non, j'étais une grande timide. Par moment, j'ai encore des crises de timidité. D'un seul coup, je peux être angoissée à l'idée de faire une émission de télé ou une interview… Malgré tout, j'ai toujours eu cette audace des timides. Plus jeune, je pouvais aller frapper à la porte de quelqu'un de très important... et après je m'écroulais ! 

Dans "Big Five", vous poussez le personnage joué par Christophe Canard dans la piscine ! Oseriez-vous faire de même dans la vie ?​​​​​​​
Chantal Ladesou : 
Quand on m'énerve, oui je suis capable de faire des trucs comme ça ! J'ai pris un réel plaisir à le pousser dans la piscine, en plus j'avais déjà joué avec lui et je ne rêvais que de ça… (rires). 

Votre humour a-t-il été une sorte de carapace ? Un moyen de vous protéger des contrariétés de la vie ?​​​​​​​
Chantal Ladesou : 
Peut-être bien… Quand j'étais plus jeune, je me sentais inutile lorsque je ne faisais pas rire. Il fallait que je sois la chef de bande et que j'anime le groupe, surtout en présence des garçons, parce que je ne me sentais pas belle. En plus, j'avais une amie qui était très jolie…  (rires) ! J'avais l'impression de ne pas exister, je me suis donc dit : je vais les faire marrer ! 

​​​​​​​

Vous vivez avec votre mari (Michel Ansault, ndlr) depuis plus de 45 ans. Ce mélange d'humour et de franchise dont vous avez le secret, est-ce la recette d'un couple qui dure ?​​​​​​​
Chantal Ladesou : 
Oui, je pense que c'est ça ! Je m'étonne encore de voir mon mari rigoler à mes blagues ! Il n'est pas lassé. C'est très important de se surprendre au quotidien. Nous sommes deux bons compagnons, on rigole bien ensemble. On s'amuse, on est fusionnels, on s'engueule… On a envie d'être ensemble aussi : lorsque je ne le vois pas pendant une journée, on n'arrête pas de s'appeler. Je crois que je suis tombée sur le bon numéro ! Il y a quelque chose d'émouvant dans le fait d'être un couple qui dure. On se souvient de l'autre quand il était jeune… 

Comment réglez-vous vos disputes ?
​​​​​​​Chantal Ladesou : Nous réglons nos problèmes très rapidement, de façon un peu bourrue parfois, à cause de mon côté cash. Mais lorsque nous avons un différend, on se dit les choses une bonne fois pour toute, et l'on tourne la page ! Ce n'est pas toujours facile, car il a son bureau au fond de l'appartement et je le vois souvent. Mais j'aime bien m'échapper de temps en temps avec une amie d'enfance… Je suis fidèle en amitié et en amour !