Hippolyte Girardot, drôle de comédien : A l'intérieur... de sa vie atypique

Dans "À l'Intérieur", Hippolyte Girardot est magnétique. La nouvelle série de France 2, qui plante son décor dans une clinique psychiatrique secoué par un meurtre, dévoile une nouvelle facette de son jeu d'acteur, grâce à un rôle mystérieux et énigmatique. Retour sur le parcours atypique de ce comédien plein de surprises.

Hippolyte Girardot, drôle de comédien : A l'intérieur... de sa vie atypique
© Jean-Marc HAEDRICH/SIPA

Dans la nouvelle série évènement de France 2, À l'Intérieur, Hippolyte Girardot campe le directeur d'une clinique psychiatrique dans laquelle un meurtre soudain éveille les passions. Inquiétant, mystérieux, probablement détenteurs de lourds secrets : le personnage de Raphaël Santi (et de son épouse, incarnée par Judith El Zein) ne laisse pas indifférent. Avant de découvrir le programme en replay et d'apprécier la suite des épisodes dès le 2 septembre à 21h05 sur France 2, retour sur la carrière étonnante d'Hippolyte Girardot. 
Pour Frédéric Girardot, de son vrai nom, qui voit le jour le 10 octobre 1955 à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine, le métier d'acteur n'est pas une vocation. Le monde du cinéma le passionne, certes, mais ce diplômé de l'École nationale supérieure des arts décoratifs s'imagine plutôt exerçant un métier de l'ombre, derrière la caméra, comme réalisateur. À l'époque, il se fait encore appeler Frédéric. Comment alors, choisit-il son sobriquet ? L'acteur se souvient dans les Inrocks : "J'avais 12 ans. Je passais l'été à la campagne avec des copains et chaque jour on changeait nos prénoms, on en essayait d'autres, pour voir s'ils nous allaient. En fait, on apprenait à se nommer... Un jour, j'ai choisi Hippolyte, et à la fin de la journée tout le monde m'a dit que ça m'allait super bien, Hippo, et qu'il fallait que j'essaie encore demain de m'appeler ainsi. A l'époque, j'étais inconscient de ce qu'un tel choix signifiait : le théâtre, la scène..." Ce sera donc Hippolyte… Girardot !

Hippolyte Girardot : des débuts incertains

Il commence par suivre des cours de théâtre chez Robert Cordier et Andréas Voutsinas et fait ses gammes en réalisant plusieurs courts métrages, notamment sur les adolescents des banlieues. C'est un peu par hasard qu'il débute en tant qu'acteur dans le film de Yannick Bellon, qui n'est autre qu'une amie de sa mère. La scénariste a vraisemblablement déniché un véritable potentiel chez Hippolyte Girardot et lui donne donc sa chance : il campe le second rôle masculin de La Femme de Jean. Si ce rôle lui permet de goûter un tant soit peu aux émotions du métier d'acteur, ce n'est que des années plus tard que celui-ci se retrouve à nouveau devant la caméra.

En 1984, il se fait remarquer dans Le Bon Plaisir de Francis Girod, qui lui vaut d'être nommé aux César pour le meilleur espoir (sans pour autant remporter la désirée statuette). Deux ans plus tard, c'est son rôle dans Manon des Sources, de Claude Berri, qui achève de le consacrer acteur de cinéma. Il y incarne Bernard Olivier, l'instituteur du village, dont Manon (Emmanuelle Béart) tombe folle amoureuse.

Hippolyte Girardot, comédien polyvalent

Hippolyte Girardot rencontre à nouveau un succès fulgurant avec son rôle de jeune homme à la fois loufoque et nonchalant dans Un Monde Sans Pitié, d'Eric Rochant, qui retrace avec humour le climat d'une société post-soixante-huitarde où la jeunesse peut être à la fois perdue et compétitive. Le rôle lui permet d'être nommé une seconde fois aux César. Dès lors, l'acteur délaisse petit à petit son image de jeune premier pour révéler un caractère un brin plus aventureux et spontané.

ne nouvelle personnalité qu'il affirme dans le bouleversant Hors La Vie, de Maroun Bagdadi, où il interprète un photographe français devenu otage au Liban. Le film est récompensé au festival de Cannes du prix du jury et le sublime jeu d'acteur d'Hippolyte Girardot est applaudi par la critique.

S'il montre l'étendue de son talent au cinéma, le comédien excelle également sur le petit écran et joue dans de nombreux téléfilms : il campe Judas dans Jésus, réalisé par Serge Moati, en 1999, se glisse dans la peau d'un homme transformé en femme dans Si J'étais elle, de Stéphane Clavier, en 2004 et endosse l'habit de Valéry Giscard d'Estaing dans La Rupture de Laurent Heynemann, en 2013.

Hippolyte Girardot : sa vie en dehors des plateaux de tournage

Côté vie privée, Hippolyte Girardot est l'heureux père de l'actrice Ana Girardot, 31 ans, née de son amour avec la comédienne Isabelle Otero et de Lillah, Isaac et Sven, fruits de son union avec la productrice Kristina Larsen

Aujourd'hui, en plus de poursuivre avec brio sa carrière d'acteur (sur les planches comme sur les plateaux de tournage), ce féru du 7e art est chroniqueur cinéma chez France Inter dans l'émission Par Jupiter ! Voici donc un échantillon de sa gouaille au micro : "J'aimerais beaucoup voir un film réalisé par un homard victime de la surpêche et servi dans une résidence secondaire en Bretagne sud ! Je paierais cher pour voir un film écrit et réalisé par le peigne Donald Trump dont il se sert pour réaliser sa coiffure aérodynamique ! Mais je crois que le summum serait de voir un film réalisé par mon cerveau quand il écrit ce genre de chronique." Baisser de rideau.

Découvrez les deux premiers épisodes de la série événement À l'Intérieur en replay et ne manquez pas la suite lundi 2 septembre à 21h05, sur France 2.