Nicolas Sarkozy lâche tout sur Cécilia, les Macron, Ségo, Chirac...

Nicolas Sarkozy ne mâche pas ses mots dans son nouvel ouvrage surprise "Passions", aux éditions de l'Observatoire, dont les bonnes feuilles sont publiées dans "Le Point". L'ancien président de la République revient avec dynamisme sur son divorce houleux d'avec Cécilia Attias, la félonie de François Fillon, ses rapports tendus avec Ségolène Royal et son profond respect pour les Macron. Florilège des confidences de l'ex-chef d'Etat.

Nicolas Sarkozy lâche tout sur Cécilia, les Macron, Ségo, Chirac...
© Emma Prosdocimi/SIPA

Nicolas Sarkozy fait son grand retour… au moment où l'on s'y attendait le moins. Non, l'ancien chef de l'Etat ne se porte pas candidat à la présidence des Républicains, le 27 juin, il sort son autobiographie sobrement baptisée Passions, aux éditions de l'Observatoire. Le Point a sélectionné des extraits marquants de l'ouvrage.
Dans ce recueil de souvenirs et d'impressions, qui ne sont pas des "mémoires" comme il l'a précisé sur Twitter, l'ex-président de la République se livre sans fard sur ses relations avec les Macron, son divorce d'avec Cécilia Attias ou encore sur la trahison de François Fillon. Un ouvrage rédigé en secret, "en six mois, trois heures d'écriture par jour", nous apprend le Journal du Dimanche

Cécilia Attias : le divorce houleux 

Souvenez-vous, après la présidentielle de 2007, le divorce entre Nicolas Sarkozy et Cécilia Attias avait fait grand bruit. Une première dans l'histoire de la Ve République. Celle qui est restée première dame seulement quelques mois entretenait une liaison avec l'homme d'affaires Richard Attias, qu'elle a fini par épouser en mars 2008. "C'est peu dire qu'à l'époque l'attitude de Cécilia me stupéfia. Je n'avais rien anticipé. Je n'y avais rien compris. Je subissais sans pouvoir contrôler une situation, qui, chaque jour, devenait plus incompréhensible", lit-on. Toutefois, l'ex-chef d'Etat assure avoir trouvé une forme d'apaisement, une fois le divorce prononcé en octobre 2007 : "Alors que je m'étais tant battu pour sauver ma famille, le lendemain du divorce, je me réveillais au Portugal où je me trouvais pour un sommet européen avec un poids immense en moins. J'étais soulagé."

François Fillon, Alain Juppé, Jacques Chirac : orgueil et préjugés 

L'ex-président de la République ne prend pas de gants avec celui qui fut son Premier ministre tout au long de son quinquennat, François Fillon : "L'image qu'il renvoie est bien différente de ce qu'il est en profondeur. Il paraît calme, pondéré, discret. Or, il peut, dans certaines occasions, être cassant et rancunier (...) Rarement, je ne suis autant passé à côté d'une personnalité." Nicolas Sarkozy n'oublie pas non plus les trahisons et autres supposés coups bas et garde en mémoire le fameux déjeuner où François Fillon a supposément demandé à Jean-Pierre Jouyet, secrétaire général de l'Elysée sous François Hollande, d'accélérer les procédures judiciaires contre lui : "Je me suis fait raconter par ceux-là mêmes qui y participaient le 'fameux' déjeuner. Or, tous leurs propos concordent parfaitement. François Fillon a demandé que l'on accélère les procédures judiciaires à l'encontre de celui qui l'a nommé cinq ans durant à Matignon."
Nicolas Sarkozy, l'ancien balladurien, revient également sur son inimitié avec Alain Juppé, l'ex-chiraquien : "Je n'avais pas suivi son brillant cursus universitaire, je ne pouvais donc, par nature, qu'être intellectuellement inférieur. Et comme, de surcroît, la psychologie, les rapports humains et la souplesse de caractère n'étaient pas les points forts d'Alain Juppé, la rupture entre nous fut rapidement actée." Enfin, il s'autorise à balancer un petit tacle à celui qui fut son mentor, Jacques Chirac : "Je compris enfin pourquoi Jacques Chirac était le chef. Stoïque sous la charge. Plein de sang-froid. Au fond, tellement indifférent à tous et à toutes."

Ségolène Royal, sa meilleure ennemie

Il ne mâche pas ses mots lorsqu'il évoque sa rivale à l'élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal. L'ancien président de la République en veut à l'ex-compagne de François Hollande d'avoir fustigé son acquisition d'un Airbus A330 en 2010 : "Elle fit tous les plateaux de télévision pour expliquer que c'était dans le seul but de promener Carla dans le monde entier." Il faut dire qu'à l'époque, l'avion, trop luxueux selon l'opinion publique, était devenu l'emblème du bling-bling présidentiel. Et de poursuivre : "Or, quand son ancien compagnon François Hollande se servit abondamment de Sarko One, la donneuse de leçons ne trouva rien à redire à monter elle-même dans l'avion présidentiel afin d'effectuer le tour du monde". 

Emmanuel et Brigitte Macron : hommages et admiration

Si Nicolas Sarkozy n'est pas tendre avec François Fillon, il ne tarit pas d'éloges sur Emmanuel et Brigitte Macron. Il garde de bons souvenirs d'un dîner de juillet 2017 avec le couple présidentiel à l'Elysée. "Le dîner fut d'autant plus agréable qu'il commença par une déclaration de Brigitte Macron précisant : 'J'ai toujours eu de la sympathie pour vous et je ne le regrette pas'. J'ai été sensible à la sincérité et à la simplicité de Brigitte Macron. C'est une femme de qualité . J'apprécie son engagement auprès de son mari, et la conscience avec laquelle elle remplit son rôle", lit-on. Quant à Emmanuel Macron, l'époux de Carla Bruni-Sarkozy ne manque pas de souligner qu'il a été "touché" lorsque l'actuel président de la République a dépêché "deux motards de la police" lors des obsèques de sa mère Andrée Sarkozy, décédée en décembre 2017 à 92 ans.
Nicolas Sarkozy fait également le parallèle entre son élection au poste suprême à un relatif jeune âge (52 ans) et celle d'Emmanuel Macron, qui a été investi président de la République à seulement 39 ans : "Si la jeunesse est un grand atout pour conquérir le pouvoir, elle est une faiblesse au moment de l'exercer, le président Valéry Giscard d'Estaing, le président Emmanuel Macron et moi-même avons été confrontés à cette contradiction. Je souhaite au Président actuel de la résoudre mieux que ses prédécesseurs ont pu le faire, moi compris."