Nora Arnezeder, la nouvelle Angélique

"Elle a le tonus, la jeunesse et le courage d'Angélique". A 91 ans, Anne Golon, l'auteur de la célèbre saga "Angélique" semble enfin avoir trouvé en Nora Arnezeder, une héroïne qui comble ses attentes.

Elle s'était fait discrète après sa révélation dans Faubourg 36, elle revient avec un vrai rôle de femme. Une femme rebelle, une femme indépendante mais surtout une femme amoureuse. Rencontre.

Qu'est-ce qui vous a plu dans le personnage d'Angélique ?
Nora Arnezeder : Angélique est une véritable héroïne comme il y en a peu au cinéma finalement. Elle évolue tout le temps : rebelle, amoureuse, mère de famille... C'est enfin une "guerrière" qui protège l'homme de sa vie et ses enfants. Elle est mille visages et en même temps elle reste toujours fidèle à elle-même, à ce qu'elle est vraiment. Pour moi, Angélique est vraiment un exemple de femme.

Aviez-vous vu la version d'Angélique interprétée par Michèle Mercier ou lu le roman d'Anne Golon ?
Non, quand Ariel Zeitoun m'a proposé le rôle, je ne connaissais pas du tout Angélique. Je n'avais pas de référence, ni du livre, ni de l'interprétation de Michèle Mercier. Je me suis demandé si c'était une bonne idée et les arguments d'Ariel m'ont convaincue. Il m'a dit que c'était une libre interprétation du roman d'Anne et Serge Golon et que c'était un nouveau film. J'y suis allée avec plaisir et je ne regrette pas une seule seconde.

L'Angélique que vous interprétez à un côté "lionne", qui tranche par rapport à la première version d'Angélique qui était beaucoup plus glamour...  
Oui, ce que j'aime dans le personnage d'Angélique, c'est que c'est quelqu'un de séduisant, mais pas une séductrice. Elle tombe amoureuse de Peyrac pour ce qu'il est profondément. Elle n'attend pas le prince charmant, elle n'est pas dans le fantasme. Elle est ancrée dans la réalité avec des rêves d'envie de liberté. C'est un concept, Angélique et c'est ce qui fait la force du personnage.

angelique3
Image du film "Angélique, marquise des anges", en salles le 18 décembre. © EuropaCorp Distribution

Pourquoi l'histoire d'amour entre Angélique et Peyrac est-elle si belle selon vous ?
Au départ ça commence mal avec un mariage forcé. Mais Peyrac réussit finalement à charmer Angélique parce qu'il reste lui-même. Ce n'est pas un séducteur. Je trouve d'ailleurs qu'il n'y a rien de plus insupportable que les séducteurs. C'est quelqu'un qui respecte son esprit d'indépendance et qui a beaucoup voyagé. Il ne se vante pas. Il est dans le partage et elle charmée par ça. Et donc petit à petit, elle va tomber amoureuse. Je pense que, peut-être, ce n'est pas mal aussi de prendre son temps dans les relations amoureuses...

Et vous, êtes-vous une Angélique ? Romantique, passionnée...
J'ai des rêves de liberté aussi, comme elle. Je ne suis pas forcément romantique mais l'amour peut me rendre romantique. J'aimerais bien rencontrer l'Homme et qu'il y ait cette fidélité absolue, c'est-à-dire la fidélité des corps mais aussi la fidélité intellectuelle. Et le fait que quoi qu'il arrive, on est là, l'un pour l'autre.

Angélique n'a pas froid aux yeux. Et vous ?
Ça dépend des jours. Parfois j'ai des doutes et d'autres fois, j'ai l'impression que rien ne peux m'atteindre.

Pour tourner la scène où Angélique se jette dans la Seine, vous y êtes vraiment allée...
Oui, il y avait des rats partout, c'était dégoûtant... Mais je me suis dit : "si je ne le fais pas, je ne suis pas Angélique !". Et je l'ai fait et là je me suis sentie Angélique !

Etre la partenaire de Gérard Lanvin, c'est comment ?
Gérard est dans la vie, il partage, il a beaucoup de points communs avec Peyrac même s'ils sont différents. C'est un acteur formidable. C'est une bonne personne à l'écran et dans la vie et c'est hyper important de garder les pieds sur terre comme il le fait. Il est connecté avec lui-même et avec les autres. Il n'a pas peur de déplaire et en même temps il est dans le partage et dans la générosité et ça se ressent à l'écran. 

angelique2
Image du film "Angélique, marquise des anges", en salles le 18 décembre. © ilm "Angélique, marquise des anges", en salles le 18 décembre