Mort de Nagisa Oshima, cinéaste indécent

Nagisa Oshima, célèbre réalisateur de l'Empire des sens, est décédé aujourd'hui à l'âge de 80 ans. Le chef de file de la Nouvelle Vague japonaise été victime d'une infection pulmonaire.

Chacun de ses films a reçu un accueil médiatique mémorable au Japon et en Europe. Diplômé en droit, Nagisa Oshima devient assistant de réalisation aux studios de la Shochiku d'Ofuna jusqu'en 1959. En 1960, il fait scandale avec un de ses premiers films,"Nuits et Brouillard du Japon". L'histoire se passe la même année et fait état des événements politiques qui ont secoué le pays. Tourné à l'insu de la société de production Schochiku, le film est déprogrammé au bout de quatre jours. Le réalisateur décide alors de quitter la société, et la censure par la même occasion. Il se lance dans la production indépendante et réalise une quinzaine de films avant de connaitre la gloire avec "L'Empire des Sens" en 1976. Une œuvre aussi talentueuse que provocatrice qui défraye la chronique à cause de son caractère pornographique. L'œuvre est censurée au Japon mais est diffusée dans le monde entier grâce à la coproduction française. Elle recevra d'ailleurs en 1978 le Prix de la Mise en Scène au Festival de Cannes.

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Nagasi Oshima au Festival de Cannes en mai 2000 © Michel Euler AP SIPA

En 1983, Nagisa Oshima met en scène David Bowie dans Furyo, un drame sur un officier prisonnier de guerre britannique dans un camp de concentration japonais. Puis en 1986, énième film à scandale avec "Max mon Amour", l'histoire d'amour entre une femme (Charlotte Rampling)...et un singe.
Nagisa Oshima, un homme d'idée donc, qui n'a pas hésité à mêler ses convictions et ses interrogations à son amour du cinéma.