J'ai parcouru 2000 km pour lui dire que je l'aimais… et ne pas entendre la réponse que j'attendais ! 

Au bout de quelques mois, Elodie tombe sous le charme de Lars et débute une relation qui lui fera parcourir 2000 km…

J'ai parcouru 2000 km pour lui dire que je l'aimais… et ne pas entendre la réponse que j'attendais ! 
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J'ai rencontré Lars il y a maintenant 8 ans. A l'époque, je travaillais dans une agence de communication et j'étais chargée de le conseiller sur ses stratégies marketing. Je me souviens de la première fois où il est entré dans les locaux de notre cabinet de conseil. Je dois bien l'admettre, il était très séduisant. Un homme assez grand, de belle carrure, des yeux d'un bleu limpide, des costards toujours impeccablement taillés et un sourire éclatant. J'étais persuadée qu'il pouvait séduire n'importe qui. Sauf qu'il me parut aussi un peu prétentieux. Au cours de notre première entrevue, il m'a bien fait comprendre que s'il nous payait, c'était pour avoir les meilleurs résultats. J'étais évidemment habituée à ce genre de clients, mais je le trouvais particulièrement froid et imbu de sa personne.

"J'ai ressenti une forme d'ambiguïté"

Lors de sa seconde venue au bureau, je ne ressentais aucun enthousiasme à l'idée de le revoir. Sauf que cette fois-ci, il était ravi des premières retombées de notre collaboration. A la fin de notre échange, il me proposa d'aller manger au restaurant. Comme c'est une pratique courante et que je le trouvais bien plus aimable que la première fois, j'ai accepté. Ce n'est qu'une fois au restaurant que j'ai ressenti une forme d'ambiguïté. Certes, nous n'étions pas en rendez-vous galant, mais nos conversations dépassaient le cadre professionnel. Loin d'être d'une nature à mélanger travail et vie amoureuse, je réalisais au fil du repas qu'il ne me laissait pas indifférente. Il me raconta sa vie à Copenhague, son quotidien, les difficultés qu'il avait avec sa femme. De mon côté, je lui expliquais que ma vie de fraîche célibataire me convenait bien, sans trop me dévoiler. Il repartit deux jours plus tard, me laissant déjà un peu séduite. Les semaines suivantes, je pensais beaucoup à lui, mais m'empêchais de considérer la moindre possibilité d'une relation amoureuse. Avec le temps, je reprenais ma vie habituelle, ponctuée par mon travail très prenant, quelques soirées entre amis et de rares rendez-vous amoureux qui, la plupart du temps, avaient l'unique bénéfice de me distraire.

"La relation avec sa femme s'était empirée, il voulait la quitter"

Lars revint dans nos bureaux environ six mois plus tard. Cette fois, je dois bien l'avouer, j'attendais sa venue avec impatience. Après une journée bien chargée à discuter de nos meilleures stratégies de communication, il m'invita à nouveau au restaurant. Cette fois, nous n'avons même pas abordé le travail. Nous étions là pour profiter l'un de l'autre, pour discuter et passer du bon temps. La soirée fut encore plus belle que la première, nous avons passé des heures à rire et à nous confier, mutuellement cette fois. Au cours du dîner, il m'expliqua que la relation avec sa femme s'était empirée. Il souhaitait la quitter, mais n'arrivait pas à franchir le pas. Avant de nous quitter, il me proposa son numéro personnel d'un air charmeur. Inutile de préciser que j'étais déjà en train de fondre… Au cours des six mois qui suivirent, nous avions de fréquents échanges par textos ou par téléphone. Il était devenu un fantasme, tout autant qu'un confident. Tous les autres hommes me paraissaient fades, comparés à Lars. Il était trop beau, trop drôle et charmant pour que l'un d'entre eux lui arrive à la cheville. Mais pour moi, il ne se passerait rien tant qu'il était marié. Et puis, il restait mon client. Je ne pouvais décemment pas risquer de mettre à mal notre collaboration. J'étais franche avec lui : notre relation n'évoluerait pas dans ces conditions.

"Ça a duré comme ça pendant deux ans"

Il me répondait qu'il arriverait bientôt à quitter sa femme et que tout serait plus simple ensuite. Ça a duré comme ça pendant deux ans. Jusqu'au jour où Lars est venu pour finaliser notre collaboration. Le soir même, il m'annonçait aussi qu'il avait réussi à rompre. Les planètes s'alignaient enfin : nous pourrions vivre notre relation pleinement, sans aucune entrave. Nous avons passé la nuit ensemble et c'était fabuleux. Nous attendions ce moment depuis si longtemps que nous étions comme deux adolescents.

Il resta quelques jours de plus chez moi. J'allais au travail la journée et je le retrouvais le soir pour des nuits presque blanches, tant nous avions de choses à partager. Lorsqu'il repartit, j'eus l'impression qu'on m'enlevait un bout de moi. Pourtant, nous avions conscience que notre distance rendrait les choses compliquées. Nous avons décidé de prendre notre temps, même si nous avons passé les semaines suivantes collées à notre téléphone. Au bout d'un mois, les choses me paraissaient évidentes : malgré la difficulté, je ne voulais pas passer à côté de cette histoire d'amour.

"Le cœur joyeux, je parcourus les 2000 km qui nous séparaient pour lui faire une suprise"

Je décidais de poser un congé, qu'on m'accorda sans problème, car je n'en prenais généralement pas assez. En rentrant chez moi, je préparais ma valise et réservais un billet d'avion pour Copenhague. Le cœur joyeux, je parcourus les 2000 km qui nous séparaient, prête à lui annoncer que nous trouverions des solutions, que notre amour pourrait tout surpasser. Je ne connaissais pas son adresse précise, mais le quartier où il habitait. Je tenais aussi à lui faire la surprise. Je me suis donc rendue dans son quartier et je l'ai appelé. Il comprit rapidement que j'étais sur place et me retrouva une heure plus tard, euphorique. Alors que j'avais l'impression de faire quelque chose de fou, il ne sembla pas surpris de ma venue. Il en était juste enchanté et ne me posa pas plus de questions. Nous avons passé l'après-midi à nous balader dans cette ville magnifique, bordée de bateaux et de charmantes terrasses.

"Sa réponse me fit l'effet d'une décharge électrique"

Alors que la nuit tombait, il me proposa d'aller dans ma chambre d'hôtel. Etonnée, je lui répondis que je n'en avais pas réservée. Je n'avais même pas pensé à le faire, croyant que nous passerions la nuit chez lui. Il parut embêté et m'expliqua qu'il n'était pas prêt à ramener une autre femme dans son appartement. Sa réponse me fit l'effet d'une décharge électrique. Je réalisais que notre relation n'avait pas la même place pour lui que pour moi. Afin d'élucider tout quiproquo, je lui expliquais pourquoi j'avais parcouru tous ces kilomètres. Ce n'était pas dans l'unique but de le voir, mais pour construire quelque chose avec lui. Je vis immédiatement que nous n'étions pas sur la même longueur d'onde.

Lars parut confus et prit un air embêté. Il me répondit qu'il se sentait amoureux de moi, mais que son divorce n'était pas encore prononcé et qu'il n'envisageait pas de reconstruire une relation tout de suite. Il avait pensé que cette situation me convenait, à moi aussi. Que j'avais ma vie dans le sud de la France et qu'une relation sans engagement correspondait à mes attentes. Je tombais des nues, tant j'avais l'impression que nous n'avions pas vécu notre relation de la même manière. Je lui ai répondu que j'avais besoin d'être seule. J'ai passé le reste de la semaine à Copenhague, le cœur blessé et le cerveau en pleine réflexion. Nous nous sommes appelés plusieurs fois, mais il n'a pas cherché à revenir sur ses propos. C'était un fait que je devais accepter : il n'était pas capable de s'investir dans notre relation. Je ne sais même pas s'il avait vraiment quitté sa femme et je n'ai pas cherché à en savoir plus. J'ai mis cette histoire derrière moi. Et je crois que c'était la meilleure chose à faire, car après quelques semaines de tristesse, je me suis sentie soulagée. J'ai pu retrouver ma liberté et réapprendre à vivre sans attendre de ses nouvelles.

Avec le recul, j'ai pris conscience que je n'avais pas été assez claire sur mes attentes. J'ai joué le jeu de la femme décontractée qui voulait bien respecter son rythme et qui ne se projetait pas forcément avec lui. Alors que dans le fond, je n'attendais qu'une chose : qu'il quitte sa femme et qu'il se dédie totalement à notre relation. Pour autant, je sais aussi qu'il a profité de cette situation. Je pense que dans le fond, il connaissait mes attentes et qu'il a fait semblant de ne pas les comprendre. Le flou qui entourait notre relation l'arrangeait bien. J'ai finalement appris de cette expérience : j'ai rencontré quelqu'un l'année suivante et j'ai été très claire sur mon désir de construire quelque chose. Aujourd'hui, je ne regrette rien, car sans cette histoire, je n'aurais pas rencontré mon compagnon actuel, tout aussi merveilleux… et bien plus investi !