Mort de Graeme Allwright, chanteur humaniste et contestataire

Le chanteur folk Graeme Allwright est décédé dimanche 16 février à l'âge de 93 ans. Né en Nouvelle-Zélande et devenu français par amour, il était connu pour ses reprises d'artistes folk américains.

Mort de Graeme Allwright, chanteur humaniste et contestataire
© SADAKA EDMOND/SIPA

Le chanteur et musicien Graeme Allwright est décédé dimanche 16 février, a annoncé sa famille à l'AFP. L'artiste néo-zélandais, connu notamment pour avoir adapté de nombreuses chansons d'artistes folks américains en français, s'est éteint à 93 ans, au sein de la maison de retraite dans laquelle il résidait depuis un an. 
Né en 1926 à Wellington en Nouvelle-Zélande, Graeme Allwright fait carrière en important en France la "protest song" américaine (chanson contestataire). Le musicien adapte dans la langue de Molière des chansons de grandes figures de la folk comme Woody Guthrie, Pete Seeger ou encore Leonard Cohen, à qui il dédie une chanson intitulée Léonard, un an après son décès en 2016. Mais Graeme Allwright n'est pas un enfant de la musique.

Graeme Allwright, devenu français par amour

Il commence sa carrière comme acteur en Angleterre, après la Seconde guerre mondiale. Recruté par le prestigieux Royal Shakespeare Theatre, il décline la proposition pour venir s'installer en France avec celle qui a fait chavirer son cœur, Catherine Dasté, fille de Jacques Copeau, avec qui il a quatre enfants.

Dès son arrivée dans le pays, en 1948, il se lance dans la musique avec un premier disque en français intitulé Le trimardeur, adapté du célèbre "protest singer" Pete Seeger. 

Graeme Allwright, chanteur humaniste et porte parole de Mai 68

Chanteur engagé, protestataire et antimilitariste, Graeme Allwright se considère profondément humaniste, en marge du show-bizz et de ses travers. "C'était un chanteur engagé pour la justice sociale, un chanteur un peu hippie en marge du show-business qui a refusé des télés. Il a chanté jusqu'au bout, il a adoré être sur scène", déclare Christophe Allwright, l'un de ses fils.

A l'heure de Mai 68, le chanteur néo-zélandais connaît un succès fulgurant. Son troisième disque Le jour de clarté (un titre adapté du trio Peter, Paul and Mary) devient un hymne pour la jeunesse rebelle et contestataire de l'époque. Des chansons comme Petites boîtes, Il faut que je m'en aille, Petit garçon, Jusqu'à la ceinture, s'accordent avec les aspirations révolutionnaires des jeunes français." Il a donné des hymnes aux gauchistes, aux scouts, aux pochtrons, aux punks à chien, aux centristes de gauche", déclare sur Twitter le journaliste et auteur Bertrand Dicale. 

Graeme Allwright écrit sa propre version de l'hymne national français, La Marseillaise en 2005. Une version moins guerrière qui vient s'opposer aux paroles jugées "trop agressives" de Rouget de Lisle.