Mort de Pierre Mondy, commissaire Cordier et sergent-chef Chaudard de La 7e Compagnie

Inusable flic de la série de TF1 et héros de la fameuse comédie de Robert Lamoureux (1975), Pierre Mondy est décédé samedi à l'âge de 87 ans.

Le grand comédien et metteur en scène a tiré sa révérence après trois années de combat contre la maladie.
Pour beaucoup, il était "le commissaire Cordier", de la série télévisée "Les Cordier juge et flic", créée en 1992. Il y incarnait la sagesse et la sévérité, dans des histoires compliquées à souhait où sa fille (Charlotte Valandrey), journaliste imprévisible, et son fils (Bruno Madinier), juge exigeant, lui menaient la vie dure. Mais, comme dans sa vie, c'étaient toujours la sincérité et la tendresse qui l'emportaient. Sentiments encore, son épouse à la ville, l'Italienne Antonella Lualdi, l'était également dans la série, sous les traits de la blonde Lucia.
Vif, pétillant, attentif aux autres, Pierre Mondy avait mené de front durant plus de 60 ans une carrière d'acteur familier du grand comme du petit écran
 

Modèle

Avec son physique râblé, mais énergique, son oeil bleu malicieux et son souci de faire le bien, Pierre Mondy avait su établir, à travers les multiples aspects de sa carrière, au théâtre, à la télévision ou au cinéma, une joyeuse connivence avec le public. "La comédie, c'est un terrain de jeu où j'ai joué junior, senior et vétéran !" lançait-il. Pourtant, rien ne semblait prédestiner aux planches ce fils de directeur d'école né à Neuilly-sur-Seine le 10 février 1925. Il grandit à Albi, dans le Tarn, et commence sa carrière à Paris en 1949 dans "Rendez-vous de juillet", de Jacques Becker. Massif, le sourire généreux, louant la bonne chère et cultivant l'amitié, mais aussi très sensible, il ne s'est jamais connu d'ennemis et a fait son bonhomme de chemin, sans regrets.
 

Acteur

Pierre Mondy, de son vrai nom Pierre Cuq, a joué dans près d'une centaine de films, son plus grand rôle étant sans doute Napoléon Bonaparte dans "Austerlitz" d'Abel Gance (1960). Il s'est produit dans de très grands succès comme "Le comte de Monte-Cristo" de Claude Autant-Lara (1961), "Week-end à Zuydcoote" d'Henri Verneuil (1964) ou "Tranches de vie" de François Leterrier (1985). Il a aussi mis en scène un film ("Appelez-moi Mathilde" en 1969), mais la comédie était son genre de prédilection.
Son nom restera associé à "La 7e Compagnie" de Robert Lamoureux (1973, 1975, 1977), où il incarnait le sergent-chef Chaudard, et au populaire "Triporteur" de Jacques Pinoteau.
Pierre Mondy a également enflammé les planches et fait les belles heures d'au "Théâtre ce soir", notamment en dirigeant des monstres sacrés tels que Maillan, Poiret ou Serrault dans des pièces de Feydeau, Achard, Guitry, Francis Veber, Neil Simon.
Sous sa direction, "La cage aux folles", écrite par son alter ego Jean Poiret, a remporté un succès considérable. "L'ami Jean" et Michel Serrault l'ont interprétée plus de 1 500 fois.
 

Intarissable

Amoureux de son métier, Pierre Mondy n'avait jamais songé à déserter les plateaux. "Si j'arrête, je me rouille. Tant que vous avez la mémoire, l'énergie et l'envie, il n'y a pas de raison d'arrêter", expliquait récemment cet ancien élève du cours Simon, fier de jouer un policier à 80 ans sonnés.
En 2009, un malaise l'a pourtant obligé à abandonner le tournage à Marseille d'un téléfilm... On lui diagnostique alors un lymphome. C'est une récidive de ce cancer qui l'a emporté hier matin, après trois semaines d'hospitalisation à La Pitié-Salpêtrière.

Marié à quatre reprises, Pierre Mondy a eu deux enfants avec sa troisième femme : Laurent et Anne.

Funérailles

Les obsèques de Pierre Mondy seront célébrées jeudi à 14H30 à l'église Saint-Honoré-d'Eylau à Paris, a annoncé à l'AFP son attaché de presse. "Tous ceux qui souhaiteront lui rendre un dernier hommage, seront les bienvenus", a précisé la famille. Salut l'artiste !

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Pierre Mondy dans "Commissaire Cordier", en 2005. © TF1