Liane Foly "sexygenaire" : bien dans sa peau, elle assume ses 60 ans... "C'est un avantage de vieillir" (EXCLU)

Liane Foly repart sur les routes pour présenter "La Folle repart en thèse". Un spectacle où la jeune sexagénaire nous montre l'étendue de son talent mais aussi son petit grain de folie ! Nous avons rencontré cette artiste multicartes qui se dit très heureuse de retrouver son public et qui entend bien profiter de chaque instant.

Liane Foly "sexygenaire" : bien dans sa peau, elle assume ses 60 ans... "C'est un avantage de vieillir" (EXCLU)
© PINGOUIN

Cette année, Liane Foly fête ses 35 ans de carrière et retrouve son public avec une impatience assumée. Après La Folle parenthèse et La Folle part en cure, elle boucle sa trilogie théâtrale et musicale avec La Folle repart en thèse, un seule-en-scène qui retrace son parcours d'artiste et de femme et qui mêle comédie, humour et imitations. Bien dans sa tête et dans sa vie, la chanteuse, qui a fêté l'année dernière ses 60 ans, semble plus sereine que jamais même si elle dit préoccupée par le climat social tendu et les inégalités hommes femmes qui perdurent. Nous avons échangé avec cette artiste qui a fait de la formule latine carpe diem son crédo et qui sera à Paris au Théâtre des Variétés les 1, 2, 3 et 4 juin prochains ! Interview exclusive pour Le Journal des Femmes.

Vous présentez votre nouveau one woman show intitulé La Folle repart en thèse. Êtes-toujours aussi heureuse de retrouver votre public surtout après la pandémie que nous avons connue ?

Liane Foly. Comblée, la scène est ma maison et c'est grâce au public aimant et fidèle que je fête mes 35 ans de carrière. La pandémie fut une étape douloureuse pour tous et les retrouvailles sont d'autant plus fortes et appréciées réciproquement. Je pense que le "spectacle" en général est le véhicule de l'amour universel : il rassemble, apaise, efface toutes les différences et préserve nos âmes d'enfants. Quand un rideau se lève, que la salle est en suspend, plus rien d'autre n'existe. C'est une parenthèse magique, un remède essentiel, un rêve éveillé.

"Il n'y a plus de temps à perdre car il est précieux"

Votre seule-en-scène boucle votre trilogie musicale et théâtrale après La Folle parenthèse et La Folle part en cure. Quelle place occupe ce spectacle dans cette trilogie et en quoi se distingue-t-il des autres ?
Liane Foly. J'avais très envie de cette trilogie. Ce troisième show évoque une nostalgie heureuse sur mon parcours. Je suis sexygenaire, je l'assume et je divertis le public avec des incarnations de personnages. Cela fonctionne car le fond est bienveillant et sincère. Le public a totalement intégré ma pluralité dans l'artistique et ce spectacle est interactif : il participe et passe une bonne soirée ce qui est le but de mes représentations. Mes parents débordaient de joie, d'humour. C'est ce qu'ils m'ont transmis et je les remercie pour ça. Ils aimaient le spectacle, je suis tombée dans la marmite et je sais qu'ils sont contents au ciel. C'est une sorte d'hommage à leur éducation aussi, ils étaient merveilleux et profondément altruistes. C'est dans mon ADN. J'ai la chance de faire un métier que j'aime et qui me procure un grand bonheur.

Dans La Folle repart en thèse, vous retracez votre parcours d'artiste et de femme. Quand vous regardez en arrière, vous dites-vous que vous auriez aimé changer quelque chose ?
Liane Foly. Oui bien sûr. Nous sommes tous les mêmes. On aimerait changer des étapes de vie, des épreuves, éviter des personnes, des situations, mieux choisir son chemin. Mais c'est une illusion car c'est ce chemin qui apprend et nous fait évoluer donc je ne changerai rien mais j'avance. Les leçons sont éternelles. Les échecs mènent au succès et vice versa et ce quel que soit soit le suet. C'est un perpétuel recommencement. L'essentiel est d'être heureux avec soi même pour s'accepter et continuer la partie.

On a l'impression que vous assumez de plus en plus votre grain de folie. Est-ce exact ?

Liane Foly. Je viens d'avoir 60 ans, c'est une étape ! Je suis cataloguée senior à présent donc mon grain de folie est plutôt mesuré et sage. J'ai envie de continuer à faire ce que j'aime, ce que je ressens, fréquenter les personnes qui me conviennent sans concessions inutiles. Être légère et calme, lucide et consciente à chaque instant que la vie est belle mais brève. On appelle cela la maturité je crois. Il n'y a plus de temps à perdre car il est précieux.

L'humour est-il toujours aussi important pour vous et, dans la période trouble que nous vivons, diriez-vous comme Georges Duhamel qu'il est la politesse du désespoir ?
Liane Foly. L'humour m'est indispensable car il permet de prendre du recul et de ne pas foncer tête baissée en restant sur du premier degré. Sénèque a dit : 'La vie ce n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre à danser sous la pluie.' C'est exactement ce que je pense car j'estime qu'il faut être dans l'action constante positive. Le temps et ses facéties m'ont apaisée. Au dessus des nuages le soleil resplendit, je ne l'oublie jamais. Je vis l'instant présent sans rien attendre. J'aime l'inattendu, la notion de vibrations, de rencontres, de magie. Et je suis plutôt dans un apprentissage évolutif.

Vous êtes sociétaire des Grosses Têtes - auprès de Laurent Ruquier mais aussi de celui devenu son ami, Paul El Kharrat - depuis octobre 2021 : qu'aimez-vous dans cette émission ?
Liane Foly. Je suis très heureuse d'avoir intégré les Grosses Têtes sur RTL. J'aime le travail d'équipe et il y a une très bonne harmonie entre nous. On apprend toujours plein de trucs, on rit énormément et surtout on a un public présent. J'admire Laurent Ruquier pour son amour du travail, son énergie, son parcours, sa bienveillance, sa générosité et son honnêteté. Nous nous connaissons depuis nos débuts respectifs, la maturité lui sied bien et nous avons un point commun récent, nous venons d'être sexygenaires, alors vive l'humour !

​​​​​​Il y a quelques années vous aviez dit : "Quand on passe la cinquantaine on s'ouvre comme un livre." Êtes toujours aussi sereine de voir les années passer ?
Liane Foly. C'est un avantage de vieillir, de mûrir, mais je ne m'en rends pas forcément compte que le temps défile !!! Encore faut-il bien vieillir en bonne santé physique et mentale, Mais je crois au destin. J'ai encore et toujours des projets de vie et j'espère avoir le temps de les réaliser. La fin est inéluctable mais ce n'est pas une angoisse ou une peur chez moi car je crois que c'est juste un passage vers autre chose, une autre dimension de l'âme.

Julie Gayet regrette que les femmes de plus de 50 ans soient de moins en moins visibles médiatiquement avec les années. Partagez-vous son point de vue ?
Liane Foly
. Oui tout à fait et je suis d'accord avec elle. Dans notre milieu, l'homme est en place partout et c'est légitime. En revanche, les femmes sont beaucoup moins exposées et admirées. Il y a encore du chemin quant aux différences, aux ségrégations, aux délits de faciès alors que dans les pays anglo-saxons, les femmes mûres sont au contraire reconnues pour leur expérience. La course au jeunisme est redoutable. On ne doit pas subir le poids de l'âge et en souffrir, c'est injuste. 

"Je vais là où la vie et le cœur m'emmènent"

Vous aviez confié que vous admiriez Camille Claudel qui avait, selon vous, fait avancer la cause des femmes. Vous définissez-vous comme féministe ?
Liane Foly. J'ai toujours eu des exemples de femmes inspirantes et je suis pour l'égalité entre hommes et femmes. J'aime les hommes mais cela a été et c'est encore très dur pour les femmes de s'émanciper, de se libérer, d'être respectées. Alors si cela s'appelle être féministe oui je le suis et j'ai une profonde filiation affective et une grande admiration pour toutes celles qui se battent chaque jour pour leurs droits, leurs vies. Ma mère m'a appris la solidarité féminine dès mon plus jeune âge et cela ne s'oublie pas.

Des stars ont signé une tribune réclamant le retrait de la réforme des retraites. Que pensez-vous des prises de position politiques des artistes ? Sont-elles légitimes selon vous ?
Liane Foly. Je suis apolitique mais je suis pour la liberté, la prise de position et la défense des droits de chacun et je comprends tout à fait le soulèvement du peuple actuellement. C'est une spirale infernale. Les gens sont malmenés, malheureux, ils souffrent et ils revendiquent. Personne ne m'a sollicitée pour cette tribune et c'est la raison pour laquelle je n'y apparais pas. Néanmoins, je souhaite de tout cœur que la situation en France s'améliore pour le bien de tous.

Êtes-vous plutôt Lyon, où vous êtes née, ou Paris ? De plus en plus d'artistes veulent quitter la ville pour retrouver un peu de calme. Est-ce votre cas ?
Liane Foly. Je suis une nomade sagittaire et j'adore voyager. J'ai aussi vécu 9 ans à Londres et j'ai adoré. Et j'espère encore et toujours bouger. Je n'ai pas de préférence de lieu précis, pas d'attache nostalgique. Je vais là où la vie et le cœur m'emmènent. Ma famille vit aux Etats-Unis et au Québec, il se pourrait bien qu'un jour ou l'autre je les rejoigne… 

Interview exclusive ne pouvant être reprise sans la mention du Journal des Femmes.