"Il n'avait besoin de violer personne" : Emmanuelle Seigner défend son mari, Roman Polanski, la Toile s'indigne

Alors qu'elle est en général très discrète au sujet des accusations de viols et abus sexuels qui pèsent sur son mari, Roman Polanski, Emmanuelle Seigner s'est exprimée ce dimanche 16 octobre 2022 dans "Sept à Huit". Elle aurait mieux fait de s'abstenir, la Toile lui est tombée dessus.

"Il n'avait besoin de violer personne" : Emmanuelle Seigner défend son mari, Roman Polanski, la Toile s'indigne
© Berzane Nasser/ABACA

C'est une première, mais visiblement elles ne sont pas toutes bonnes à prendre. En effet, ce dimanche 16 octobre 2022, Emmanuelle Seigner s'est exprimée pour la toute première fois au sujet des accusations de viols et d'abus sexuels qui pèsent sur son mari, le réalisateur Roman Polanski, depuis plus de quarante ans. Invitée dans l'émission de TF1 Sept à Huit pour parler de la sortie de son livre Une vie incendiée dans lequel elle donnera, dès le 26 octobre prochain, sa version et celle de son mari, l'actrice de 56 ans en a profité pour donner son avis sur le mouvement #MeToo. Des déclarations polémiques et clivantes qui ne risquent pas de lui attirer de la sympathie...

Emmanuelle Seigner et l'affaire Samantha Geimer, révélations

Depuis la fin des années 1970, plusieurs femmes accusent l'homme aujourd'hui âgé de 89 ans d'avoir abusé d'elles ou de les avoir violées. Pas de quoi effrayer Emmanuelle Seigner visiblement. Car, à l'évocation de la toute première affaire l'incriminant, celle de Samantha Geimer (autrefois Samantha Gailey), une jeune fille de 13 ans qu'il est accusé d'avoir droguée et violé en 1977 lors d'un shooting photo, histoire qui lui aura tout de même valu de passer 42 jours derrière les barreaux aux États-Unis, la soeur de Mathilde Seigner répond : "Treize ans c'est jeune bien sûr, mais c'était une époque très permissive".

Avant de continuer : "Le rapport à l'âge a aussi beaucoup changé. À l'époque, on louait la lolita, on la célébrait. Donc moi, ayant commencé ma carrière de mannequin à 14 ans, ça n'était pas une histoire qui me choquait". Et d'ajouter : "Il se sent coupable vis-à-vis de nous". Et à Audrey Crespo-Mara de rétorquer : "Pas coupable d'avoir couché avec une adolescente de 14 ans ?". "Si bien sûr. D'autant qu'ils (Samantha Geimer et Roman Polanski, ndlr) ont aujourd'hui de très bonnes relations", raconte ensuite Emmanuelle Seigner. "Ils s'échangent des e-mails. Elle n'en peut plus de ce statut de victime. C'est pour cela qu'elle demande l'abandon des poursuites"

Emmanuelle Seigner blacklistée et soutien inconditionnel de son mari

Un début d'échange qui ne laissait rien présager de bon pour la suite. "Moi quand j'ai connu mon mari, toutes les femmes voulaient coucher avec lui, toutes les jeunes filles voulaient coucher avec lui, c'était un truc de dingue, c'était fou quoi", enchaîne Emmanuelle Seigner. "Il avait 52 ans, il avait l'air d'en avoir 30, il était un grand metteur en scène, donc il attirait énormément et je pense qu'il n'avait besoin de violer personne", dit-elle avant de déclarer : "On n'est pas obligés d'applaudir cette époque. Mais c'était comme ça".

La comédienne déplore ensuite que la présomption d'innocence soit "totalement bafouée" en France. Et estime que l'affaire Polanski - rappelons que bien que les faits soient aujourd'hui prescrits, Roman Polanski est aujourd'hui accusé d'abus sexuels et de viols par cinq femmes -, est "un délire (…) une folie". "C'est affreux parce qu'il ne peut pas monter un film. On conseille aux acteurs de ne pas jouer dans ses films (…) Moi-même, je suis blacklistée en France (…) On m'empêche aussi (…) Et c'est totalement injuste", s'indigne-t-elle ensuite. Avant de s'agacer : "Moi en tout cas, l'homme avec qui je vis, ce n'est pas du tout la personne dont j'entends parler, pas du tout (…) Il le vit très mal, il est meurtri (…) Qu'on le laisse tranquille, qu'ils s'occupent des vrais prédateurs, des gens qui sont un danger pour la société (…) qu'on lui foute la paix"

La prise de parole d'Emmanuelle Seigner ne passe pas auprès des internautes

On l'aura compris, dans cette interview d'une quinzaine de minutes, Emmanuelle Seigner défend publiquement corps et âme l'homme avec lequel elle a eu deux enfants et qu'elle estime aujourd'hui "sali". En prenant la parole à une heure de grande écoute, elle entend dénoncer les "délires et dérives" qui ont transformé son conjoint en "paria pour satisfaire l'air du temps". Amenée par Audrey Crespo-Mara à prendre la parole au sujet de la libération de la paroles des victimes et du mouvement #MeToo, elle invalide par la suite totalement la parole des victimes présumées et va même jusqu'à critiquer certains mouvements féministes. "C'est très bien que la parole se libère mais nous assistons à beaucoup de dérives, d'abus, de mensonges qui décrédibilisent ces victimes et qui ne leur rendent pas service", clame-t-elle. Voilà donc qui ne passe pas, ni sur les plateaux télé, ni sur les réseaux sociaux.

Nombreux sont les internautes, anonymes et personnalités, a avoir souligné l'indécence et l'irrespect de l'actrice, mais également de TF1. "Cette facilité à savoir mieux que les personnes concernées ce qu'elles ont pu vivre, ressentir, vouloir", a par exemple écrit Cécile Delarue, qui a pour sa part témoigné d'abus sexuels dans l'affaire PPDA, sur son compte Twitter. L'association féministe Nous Toutes a quant à elle fustigé la chaîne gratuite pour la diffusion de cette "tribune de choix à la défense d'un agresseur et violeur multirécidiviste"