Charlotte Gainsbourg, "maladroite" avec sa mère : "Gêne", "Panique" et "Moments critiques"

Charlotte Gainsbourg a été "très maladroite" avec sa mère lors du tournage du documentaire "Jane par Charlotte". La fille de Serge Gainsbourg et Jane Birkin a fait d'étonnantes confidences...

Charlotte Gainsbourg, "maladroite" avec sa mère : "Gêne", "Panique" et "Moments critiques"
© Capture d'écran - Charlotte Gainsbourg - Sept à Huit

Saviez-vous que Charlotte Gainsbourg avait failli s'appeler... Judas? Sa célèbre mère, Jane Birkin, qui souhaitait à l'époque avoir un garçon, avait sérieusement pensé à la nommer ainsi. "Je trouvais que c'était beau, et ça renvoyait à une tragédie magnifique. Serge trouvait que c'était compliqué", a expliqué l'artiste de 75 ans au JDD. Finalement (et heureusement?), c'est l'homme à la tête de choux qui a imposé son choix d'appeler leur fille Charlotte. Elle a toutefois été affublée du second prénom "Lucy", qui plaisait également à sa mère.

Charlotte Gainsbourg, complexée par son père ?

Pour Charlotte Gainsbourg, il n'a pas toujours été facile d'être la fille de Jane Birkin. "Moi, je n'avais pas la beauté de ma mère. C'était difficile de m'assumer physiquement", a confié la conjointe d'Yvan Attal. Son père lui faisait parfois un compliment qui ne passait pas. "Mon père, pour qui la beauté était importante, disait que j'étais une orchidée déguisée en ortie. C'est un beau compliment mais je le prenais mal", s'est-elle souvenue.  L'âme poétique de Serge Gainsbourg n'était pas suffisante pour que cette remarque soit perçue comme un réel compliment à l'époque. 

Jane Birkin, brusquée et "paniquée" par Charlotte Gainsbourg 

L'honnêteté de son père, Charlotte Gainsbourg en a certainement héritée. Lorsqu'il a fallu tourner le documentaire consacré à sa mère, Jane par Charlotte, en salles le 12 janvier, la chanteuse n'est pas passée par quatre chemins pour évoquer le passé de Jane Birkin. "Moi, au départ, je pensais que Charlotte voulait faire un documentaire conventionnel et qu'elle me poserait des questions d'ordre professionnel : comment c'est d'être célèbre à 17 ans, etc. J'étais sidérée qu'elle soit curieuse de moi, donc j'étais flattée", a d'abord expliqué Jane Birkin au JDD.

"Après, quand on a commencé à tourner à Tokyo, je me suis inquiétée de la voir sortir des dossiers avec plein de questions. Ça devait signifier que j'avais mal fait des choses. J'ai pensé à 'Sonate d'automne' d'Ingmar Bergman, où une mère et sa fille s'affrontent sur fond de rancœur. J'ai dit stop", a ajouté la muse de Serge Gainsbourg. Désormais, Charlotte Gainsbourg reconnaît avoir été trop brusque: "J'ai été terriblement maladroite, je le sais. C'était notre rapport qui m'intéressait. J'ai pensé un peu stupidement que si on se débarrassait d'entrée des questions frontales, on pourrait aller plus loin". Et sa mère de préciser: "C'est surtout qu'on n'était pas en tête-à-tête mais sous le regard d'une équipe de cinéma. Ça m'a paniquée".

Charlotte Gainsbourg : comment sa mère l'a "rassurée"

Finalement, mère et fille ont su trouver un terrain d'entente et ont pu continuer à tourner le documentaire. "Tu es venue faire un concert à New York. Un soir, on a vu un documentaire sur la grande auteure américaine Joan Didion. C'était fait par son neveu, c'était très touchant. Puis on a regardé les images du Japon, qu'on n'a finalement pas trouvées si brutales que ça", s'est remémorée la fille de Jane Birkin, avant d'ajouter: "Ma mère m'a dit : pourquoi ne pas continuer? Alors on a repris, en douceur. J'avais la trouille de la brusquer".

"Le film a vraiment pris forme quand je suis revenue vivre en France en 2020. Il y avait le Covid et je n'allais pas bien du tout. Ma mère m'a beaucoup aidée à me sortir de mon état. On tournait et on se voyait beaucoup, dans une sorte de routine agréable", a précisé Charlotte Gainsbourg. Et sa mère de commenter: "Qui d'autre peut le faire à part une mère? Si je ne suis pas là pour l'aider et la rassurer à un moment où elle est perdue, je ne sers à rien, je ne suis qu'une actrice superficielle qui chante ! (…) J'ai compris que Charlotte avait des questions et que j'étais la seule à pouvoir lui répondre". Une boucle est bouclée...

Charlotte Gainsbourg : sa "déclaration d'amour déguisée"

Ce documentaire était thérapeutique pour Charlotte Gainsbourg. "C'était pour la regarder au travers d'une caméra parce que je n'ose pas la regarder comme je voulais. Il y a trop de gêne (...) C'était, j'imagine, une déclaration d'amour un peu déguisée", a-t-elle confié dans Sept à Huit, au sujet de cette mère anglaise dont elle a hérité la pudeur. "On se dit je t'aime à des moments critiques. Je crois que ça arrive à beaucoup de gens. Je pense qu'elle a eu très peur quand j'ai eu un accident au cerveau", a-t-elle ajouté, en référence à son hémorragie cérébrale survenue en 2007.