David Bachet : entretien avec le créateur joaillerie "J'ai choisi de démarrer nos collections sur le thème du noir et du blanc"

Vous n'étiez pas prédestiné au monde de la joaillerie. Quel a été votre parcours ?
Je ne suis pas issu d'une famille de bijoutiers, mis à part mon oncle qui travaillait comme indépendant dans la fabrication et la réparation de bijoux à Lorient, où il avait installé une petite échoppe. C'est en juin 1986, lors de mes vacances scolaires, que j'ai découvert ce métier. L'histoire est assez amusante... N'aimant pas l'école, et contre l'avis de mes professeurs, à la sortie de la classe de troisième, j'ai fait deux années dans un lycée d'enseignement professionnel où j'ai obtenu un CAP d'ajusteur et un BEP de mécanique de précision. Inscrit pour reprendre un cycle long en septembre 1986, je suis parti quelques jours en Bretagne fin juin chez mon oncle, et là, j'ai découvert le métier. Et adoré. Du coup, j'ai demandé à faire un apprentissage au mois de septembre de cette même année au CFA de Saumur.
Mon oncle arrêtera le métier pour des problèmes de vue un an et demi plus tard. De mon côté, je suis parti à Nantes finir mon apprentissage de bijoutier. J'avais eu la chance de rencontrer un maître d'apprentissage à Saumur issu de l'école Boulle qui m'a permis de finir ma formation de joaillier chez lui en intégrant un diplôme de gemmologie. J'ai ensuite travaillé comme employé, passant de la fabrication au poste de responsable d'atelier, puis chez un diamantaire. Ce dernier avait besoin d'une collection que je lui ai créée et j'ai également mis en place un atelier au sein-même de son entreprise, ce fut très enrichissant. Puis j'ai souhaité travailler pour moi.

Comment est née la maison Bachet ?
La maison est née en 1997. L'activité principale était le sur-mesure et les collections B2B. Donc en 2004, j'ai déposé le nom "Bachet" et choisi de démarrer nos collections sur le thème du noir et du blanc. La première pièce réalisée a été une "Trilogy", thème de création lancé par la maison De Beers et repris par French Spirit sur un concours lancé cette même année. L'occasion de faire notre premier salon Printor à Lyon, puis d'autres à Paris et à Bâle avec le groupement Joaillerie de France. Puis tout s'est enchaîné avec l'ouverture d'un showroom en 2008, place Vendôme à Paris, une rencontre avec un investisseur en 2009 et un magasin à Londres en juin 2010.