Violette : mission épilation

Quand Violette voit le soleil arriver, elle réalise qu'il est temps de penser à éradiquer le moindre poil. Un défi épilation que notre douillette célibataire relève non sans appréhension.

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Violette, douillette ? Nooooooooon ! © Carole-Anne Lemaire

"Ma chérie, c'est bien beau de faire la course aux beaux mâles ténébreux, mais si tu ne fais pas la chasse aux poils, tu risques de rentrer bredouille." Nathalie, avec son tact légendaire, vient de m'assassiner dans les vestiaires de la piscine et me condamne à une épilation d'urgence. Bon ok, depuis ma rupture je me suis un peu laissée aller. Le soir-même, je décide de remédier à la situation. Mais rien qu'à imaginer les bandelettes de cire sur ma peau ultra-sensible, je tourne de l'œil. Douillette, moi ? Pas du tout ! C'est juste que je suis plus amie avec les lames de mon rasoir qui me donnent une allure de déesse grecque. C'est Jennifer Lopez dans la pub qui le dit d'abord ! La douleur est tellement insupportable que je n'arrive pas à décoller l'autre moitié de la bande. Nathalie, appelée à la rescousse arrive avec ses deux enfants ; les pauvres sont obligés de me tenir les bras pendant que leur mère termine le travail. Mais devant la tâche trop ardue, mon amie, renonce. Direction l'institut.
Je suis bien obligée d'avouer que je ne suis pas une adepte des salons de beauté. Ou alors uniquement pour une manucure ou un massage. "Tu veux dire que tu n'as jamais consulté une professionnelle ? Violette, sois raisonnable, comment tu vas faire cet été ? Le look yeti, ça passe l'hiver mais sinon, à part si tu t'appelles Julia Roberts, c'est inacceptable !". Inacceptable, je ne sais pas. Surprenant tout au plus. Mais à en croire Nathalie, l'épilation est non négociable au royaume de la beauté féminine.

La guerre du poil aura-t-elle lieu ?
Mon amie, enfin plutôt ma tortionnaire, me pousse vers son adresse fétiche. J'essaie d'être forte et elle me tient la main. "Respire un grand coup et..."  Ma copine lève les yeux au ciel et je sens bien qu'elle bout intérieurement comme la cire que l'esthéticienne vient de me poser. La jeune femme essaie de détourner mon attention avec gentillesse et professionnalisme mais je ne quitte pas des yeux la bandelette qu'elle tient à la main et qu'elle agite comme un drapeau blanc. Ca veut dire une trêve non ? Visiblement non puisqu'elle revient à l'attaque.

"Le look yeti, sauf si tu t'appelles Julia Roberts, c'est inacceptable !"


Une demi-heure plus tard, l'esthéticienne qui vient de prendre mon talon dans l'œil alors qu'elle tentait une énième approche vers mon maillot décide de me présenter les autres alternatives. Une solution définitive ? Le rêve ! Et ça en restera un, vu la somme du devis qu'elle me tend. Il me reste quoi alors comme option ? L'alcool ou l'anesthésie ? Apparemment, ça ne fait rire personne.
La pauvre employée sort sa dernière carte. "Bon, son carnet de rendez-vous est plein jusqu'en juillet 2013 mais pour vous, on va faire un effort". De qui parle-t-elle ? La porte s'ouvre alors que je suis à deux doigts de m'enfuir. "Voici Mark, il a un certain savoir-faire. Je ne sais pas pourquoi mais avec lui, ça passe mieux." Elle est aveugle ou quoi ? Ah oui en fait, elle ne voit plus que d'un œil et c'est ma faute. Au royaume des esthéticiennes borgnes, Violette va être une reine aux jambes douces. Parce que Mark est l'alter ego de Venus, la perfection au masculin. Un éphèbe qui prend la situation en main. Hypnotisée, je ne sens plus la douleur. "Et voilà, vous êtes tranquille pour deux mois !" Comment ça ? Je n'ai pas le droit de revenir avant ? Mais moi je veux revoir mon beau gosse épilateur qui m'électrise ! Et vous savez quoi, j'ai finalement pris l'abonnement à l'année...

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