Deux Femmes ou L'Affaire du Bois Bleu

Dans "Deux Femmes", réalisé par Isabelle Doval et porté par Odile Vuillemin et Agathe Bonitzer, Colette, une commerçante et femme moderne des années 60, est accusée à tort du meurtre d'un banquier. Un récit qui s'inspire du fait divers qui a secoué la France il y a plus de 50 ans, l'affaire du Bois Bleu...

Deux Femmes ou L'Affaire du Bois Bleu
© Agathe Bonitzer et Aurélien Recoing dans "Deux Femmes" par Sarah ALCALAY/FTV/Alaudafilms2/MakingProd

L'affaire du Bois Bleu: un fait divers retentissant des années 60. Le film Deux Femmes, réalisé par Isabelle Doval et porté par Odile Vuillemin et Agathe Bonitzer, conte le sombre récit de Colette, une femme accusée à tort et sans preuve du meurtre d'un banquier. Le long-métrage, diffusé lundi 28 février sur France2 à 21h05, s'inspire d'une affaire qui a secoué la France pendant de longues semaines. 
Nous sommes le 4 novembre 1965. Les habitants du Cher sont sous le choc. Au lieu-dit du Bois Bleu, le cadavre de Georges Segretin, directeur d'une agence bancaire de la Société générale, est retrouvé dans sa voiture incendiée. 
La presse locale s'affole et un témoin affirme avoir aperçu le véhicule à une vingtaine de kilomètres de La Guerche-sur-l'Aubois le jour du décès. Un témoignage qui intrigue particulièrement la commerçante Monique Case. Et pour cause, celle-ci se souvient avoir vu la voiture du défunt banquier dans la rue principale de La Guerche-sur-l'Aubois, à l'heure mentionnée dans le journal. Perturbée, elle décide de se rendre au commissariat pour partager son propre témoignage et rectifier l'erreur. 

Monique Case, la coupable parfaite

L'intérêt de Monique Case pour l'enquête suscite alors la curiosité des gendarmes, qui commencent à se renseigner sur sa réputation. Considérée comme une femme de mœurs légères pour l'époque, elle devient rapidement la suspecte idéale. Sociable, apprêtée, indépendante: Monique Case véhicule une image de femme moderne qui dérange. Dans la ville, les rumeurs fusent à son sujet sur ses nombreux supposés amants, dont le gendarme Jules Barrault. Rapidement, elle devient accusée du meurtre du banquier avec la complicité du gendarme. En outre, son alibi ne tient pas la route. Elle assure qu'à l'heure du meurtre, elle se trouvait dans les bras de Jules Barrault... qui nie catégoriquement pour protéger son mariage.

"Monique la diabolique", inculpée sans preuve

Le mensonge du gendarme fait l'effet de véritables sables mouvants qui enfoncent davantage Monique Case dans une situation désespérée. La machine s'emballe, la rumeur court, court... et l'affaire est bientôt relayée dans les médias nationaux et même internationaux. Dans la presse, Monique Case est surnommée "Monique la diabolique". Le commissaire Ayala, qui gère l'enquête, croit les rumeurs et souhaite rapidement boucler l'enquête en condamnant la commerçante. Incarcérée avec le gendarme Jules Barrault, tous deux risquent la peine capitale, la guillotine

Monique Case, sauvée de la guillotine mais meurtrie à jamais

Heureusement, un honnête policier, André Navarro, fait savoir à la juge d'instruction, Mlle Chouvelon, que l'enquête est pleine de contradictions et de non-sens. A tel point que celle-ci tranche en faveur de la libération de Monique Case et Jules Barrault, après 43 jours de détention.
Un an plus tard, le véritable meurtrier est retrouvé, ainsi que l'arme du crime, une barre de fer, qui a été dénichée au fond de son puit. L'assassin est Ernest Rodrigues, un ouvrier agricole qui croulait sous les dettes et avait tendu un piège au banquier pour lui dérober 2000 francs. Il a finalement été condamné aux travaux forcés à perpétuité. Les enquêteurs, si prompts à accuser Monique Case sans réelle preuve, eux, n'ont pas été sanctionnés, mais simplement mutés.
Lorsque Monique Case et Jules Barrault étaient inculpés, Ernest Rodrigues, submergé par le poids de sa culpabilité, avait écrit une lettre anonyme dans laquelle il clamait leur innocence. 
Quant à Monique Case, bien qu'elle ait été innocentée, sa réputation a été à jamais entachée par l'affaire, le commerce de son mari a sombré, et ses enfants ont longtemps été moqués.
Ne manquez pas Deux Femmes, d'Isabelle Doval, lundi 28 février sur France2 à 21h05