Idir est mort à 70 ans, il était la star de la chanson kabyle

"Nous avons le regret de vous annoncer le décès de notre père (à tous), Idir le samedi 2 mai à 21h30. Repose en paix papa", a annoncé la famille du musicien sur son compte Facebook officiel.
Idir, de son vrai nom Hamid Cheriet, s'est éteint le 2 mai 2020 à l'hôpital Bichat à Paris, après avoir été hospitalisé la veille des suites d'une longue maladie pulmonaire à l'âge de 70 ans. Celui qui avait fait connaitre la musique kabyle au monde entier sera enterré en région parisienne d'après les informations du Monde. De nombreux personnalités lui ont rendu hommage, notamment le président algérien Abdelmadjid Tebboune." Avec sa disparition, l'Algérie perd un de ses monuments", a-t-il écrit sur Twitter.

Le succès A Vava Inouva

Né le 25 octobre 1949 à Aït Lahcène en Algérie, baigné dans la culture berbère de son père berger et de sa mère "poétesse", Idir se prédestinait à une toute autre vie après des études dé géologie.

C'est par hasard que sa carrière de chanteur commence : remplaçant une autre artiste sur Radio Alger, le musicien interprète son titre A Vava Inouva, puis part faire son service militaire. 

"En 1974, j'ai enregistré A Vava Inouva à la faveur d'un malentendu. Je devais accompagner la chanteuse Nouara mais elle n'est pas venue, on m'a prié de la remplacer. Je me suis trouvé un nom, je ne voulais pas que mes parents sachent que je chantais. Je devais alors devenir ingénieur, aller dans le Sud, chercher du pétrole", a-t-il raconté dans une interview pour Les Inrockuptibles en 1995 à propos de ses débuts dans la musique.

Ce n'est qu'en 1975 qu'il est appelé par une maison de disque, la chanson commençant à se répandre par delà les frontières. Idir décolle donc pour Paris et signe chez Pathé Marconi... Le succès est immédiat, le tube est diffusé dans 77 pays et traduit en 15 langues. L'Algérien sort son premier album en 1976, puis un second intitulé Ayarrach Negh (A nos enfants) en 1979. 

Des duos de légende

Plutôt discret, Idir connait plusieurs passages à vide, mais revient sur le devant de la scène en 1991 avec une compilation de tous ses titres.

Après un procès contre son ancien producteur, il revient sur le devant de la scène et sort en 1993 un troisième opus nommé les Chasseurs de lumière.

Puis en 1999, le chanteur kabyle s'associe avec plusieurs autres grands noms de la musique tels Manu Chao (A tulawin (Une Algérienne debout) et Maxime Le Forestier (Tizi Ouzou) pour Identités, un quatrième album.

L'artiste entame une tournée en 2002 au Zénith de Paris et propose en 2007 La France des Couleurs, où il invite Zaho, Grand Corps Malade ou encore le rappeur Akhenaton.  

En 2013, Idir revient avec un cinquième album Adrar Inu ( Ma montagne ) puis marque une nouvelle fois le paysage musical avec Ici et ailleurs en 2017, où il reprend de grands tubes français adaptés en kabyle, en duo avec Patrick Bruel, Charles Aznavour et Francis Cabrel.

En 2018, la star était retournée au pays en Algérie pour un concert unique à la Coupole d'Alger, après 38 ans d'absence.