La bêtise d'Apple: un roman français censuré à cause d'une femme aux seins nus

Nouvel exemple de puritanisme américain poussé trop loin (après les dérives de Facebook et d'Instagram) : la marque à la pomme vient de censurer le roman français "La Femme", pour cause de poitrine apparente.

La pomme joue les puritaines. Ce jeudi, Apple a supprimé le roman "La Femme" de Bénédicte Martin (disponible le 20 mars) de sa plateforme de vente en ligne, jugeant sa couverture "non appropriée". Sur fond noir, un corps de femme nue se détache dans la continuité d'un poignard. Rien de pornographique ni même d'érotique et pourtant c'en est déjà trop.
La marque à la pomme n'en est pas à son coup d'essai. Le Monde pointe du doigt d'autres affaires de censure totalement absurdes. Comme cette fois, en 2012, où le livre pour enfants "Tchoupi part en pique-nique" avait été flouté à cause du mot "nique"... Dans le collimateur sans objectivité de la marque à la pomme, on répertorie aussi des revues scientifiques, des livres d'art ou des bandes-dessinées. Plusieurs fois épinglée à ce sujet, Apple continue de laisser ses robots jauger les ouvrages proposés en ligne. Cette milice programmée de la censure détecte les contenus soit-disant inappropriés à coups d'algorithmes basés sur des mots-clés. Une dictature anti pseudo-pornographie complètement biaisée quand on sait que l'Apple Store dispose d'une catégorie Erotica pour certaines de ses applications, comme le remarque le site du quotidien français.

Cette hypocrisie ambiante, on la retrouve chez un autre géant américain de l'Internet : Facebook. Dernièrement, le réseau social a puni Le Journal des Femmes.com pour, là aussi, une histoire de seins. Lors de la dernière fashion week, le mannequin Kendall Jenner, accessoirement la demi-soeur de Kim Kardashian, défilait avec la poitrine apparente sous un pull, pour le créateur Marc Jacobs. Nous avions posté la photo sur notre profil, avant de voir notre compte suspendu pendant 24 heures. A contrario, Facebook ne censure pas obligatoirement des vidéos de décapitation, des jeux d'alcool ayant déjà fait des morts ou des photos d'animaux torturés... Pour être certain de ne pas voir ce genre de posts effacés, il suffit de ne pas faire l'éloge de ces pratiques dans la légendes ou les commentaires. Ces contenus sont alors considérés comme de simples "témoignages informatifs sur le monde". Par contre des seins sous un pull, quelle hérésie !

Même type de pratique bien évidemment chez Instagram (racheté par Facebook): pas question de publier une photographie  de seins dévoilés lors d'un défilé de mode sans encourir de sanction.

Ces firmes américaines dictent  ainsi au reste du monde les règles de bonne conduite en ligne. Et inutile de  leur expliquer que, s'ils s'offusquent à la vue d'un mamelon,  ce puritanisme stupide ne fait pas la loi partout. 

la femme benedicte martin
"La Femme" de Bénédicte Martin a été censuré par Apple © Editions des Equateurs