Edition 2023 des César : au fait, combien coûte le trophée ? (plus ou moins qu'un Smic ?)

Ce vendredi soir se déroulera la 48e cérémonie des César. À cette occasion, 25 trophées ont été réalisés, comme chaque année depuis 48 ans, dans une fonderie normande. Découvrez l'histoire de ces récompenses, leurs secrets de fabrication ainsi que leur valeur.

Edition 2023 des César : au fait, combien coûte le trophée ? (plus ou moins qu'un Smic ?)
© ANDBZ/ABACA

Comme chaque année, les meilleurs films de l'année écoulée seront récompensés lors de la cérémonie des César. Chacun des lauréats recevra la récompense tant convoitée : un César. Depuis la première des cérémonies, en 1976, le trophée a toujours la même forme, imaginée par le sculpteur César lui-même. En quoi est-il fait ? Où est-il fabriqué ? Quel est son prix ? Le Journal des Femmes vous dit tout sur le Saint-Graal du 7e Art à la française.

Comment est né le trophée des César ?

Dans les années 70, alors que plusieurs cérémonies récompensant le cinéma français existent déjà (Les Victoires du cinéma français, créées en 1946 par le magazine hebdomadaire Cinémonde et Les Étoiles de cristal initiées par le compositeur Georges Auric en 1955), Georges Cravenne, journaliste et producteur, veut créer un équivalent tricolore à la cérémonie des Oscars, aux États-Unis. Il met donc sur pied l'Académie des Arts et Techniques du Cinéma, qui doit récompenser année après année les professionnels de l'industrie du 7e art dans différentes catégories : acteurs, réalisation, scénario, décor ou encore photographie.

Quand le trophée des Oscars est une statuette représentant un homme, Georges Cravennes se tourne pour la création de sa récompense vers son ami le sculpteur César Baldaccini. Son travail commence à être reconnu, notamment grâce à ses "compressions", qui deviendront par la suite sa signature.

Le trophée a-t-il toujours ressemblé à celui que l'on connaît aujourd'hui ?

Le premier trophée qu'il imagine cependant n'a rien à voir avec celui que l'on connaît aujourd'hui. Pour la cérémonie de 1976, l'artiste façonne une silhouette masculine, enroulée dans une bobine de film, se rapprochant finalement de celle des Oscars. Devant le succès mitigé de sa création, il élabore pour la cérémonie suivante celle qui restera l'emblème des César : une bûche rectangulaire réalisée à partir d'une compression de motifs, représentant des ornementations de mobilier.

En quelle matière est fabriquée cette récompense ?

Bien que le César soit de couleur dorée, il n'est ni en or massif, ni recouvert de feuilles d'or, comme les Oscars. Le trophée est fabriqué avec du bronze poli, ce qui lui donne cet aspect brillant. La forme et les détails de la sculpture sont créés à l'aide de moules, dans lesquels est coulée de la cire d'abeille. Une fois assemblée, la sculpture creuse à l'intérieur et couleur chocolat, passe dans un four à 800 °C pendant soixante-douze heures. Puis, chauffé à 1100°C, le bronze est coulé sur le trophée, avant d'être poli. Une cire rouge est enfin appliquée sur la création pour le patiner. Le processus de fabrication n'a pas bougé depuis 48 ans. Haute de 30 cm, la récompense atteint le poids de 3,8 kilos.

Où est fabriqué le trophée ?

Chaque année, les 25 récompenses sont reproduites à partir du modèle origine dans la fonderie Bocquel, dans un village du pays de Caux, en Seine-Maritime. "Le sculpteur César Baldaccini, qui travaillait avec mon père et a imaginé le trophée, a rapatrié la production dans notre atelier", explique à Ouest France Gilles Bocquel, à la tête de l'entreprise familiale, avec sa sœur, depuis le début des années 2000.

Combien coûte un César ?

Par les 12 à 15 heures de travail et le savoir-faire qu'elles exigent, les récompenses couvertes de bronze sont estimées à 1500 euros pièce, bien qu'elles n'aient pas de valeur officielle. Cette année, la 48e cérémonie des César sera retransmise en clair et en direct ce vendredi 24 février dès 21h sur Canal +. Sont nommés les films : En corps, de Cédric Klapisch, La nuit du 12, de Dominik Moll, Pacifiction : Tourment sur les îles, d'Albert Serra, L'innocent, de Louis Garrel et Les amandiers, de Valeria Bruni-Tedeschi.