Mélanie Doutey : "J'aimerais bien être une sorcière"

Membre du jury du 29e Festival International du Film Fantastique, la pétillante Mélanie Doutey a répondu à nos frissonnantes questions sous la neige de Gérardmer, dans les Vosges.

Mélanie Doutey : "J'aimerais bien être une sorcière"
© Mélanie Doutey au Festival international du Film fantastique de Gérardmer, le 27 janvier 2022 - Marechal Aurore/ABACA

De la Provence aux Vosges, il n'y a qu'un pas, que Mélanie Doutey vient de franchir. Alors qu'elle incarne la mère de Marcel Pagnol dans Le Temps des Secrets, en salles le 23 mars, la comédienne du Grand Bain, de La French ou encore du Bal des Actrices, fait escale à Gérardmer. Mélanie Doutey est membre du jury présidé par Julie Gayet. En compagnie des acteurs Valérie Donzelli, Grégory Montel, Suliane Brahim et des réalisateurs Alexandre Aja, Bertrand Mandico et Pascal-Alex Vincent, elle a la fascinante tâche de départager les 10 longs-métrages en compétition de ce 29e Festival du Film Fantastique. Tandis que la bourgade enneigée se transforme en antre de l'horreur et de l'irréel, l'inoubliable Clara Sheller nous a confié son plaisir de retrouver des salles combles et nous a parlé de ce qui la terrorise, à l'écran et à la ville. Interview.

Qu'est-ce qui est fantastique à Gérardmer ?
Mélanie Doutey
 : Au risque de dire une banalité: la gentillesse et la bonté. C'est un festival qui ne se prend pas au sérieux et qui pourtant, accueille des gens absolument fans de ce type de cinéma. Tout se fait dans la détente. Les rencontres sont hyper simples, ça ne se prend pas du tout au sérieux tout en étant très pointu. En cela, c'est assez fantastique.

C'est quoi votre genre de films ?
Mélanie Doutey
 : J'aime tout. Comme dans mon métier, je ne veux pas être cantonnée à un seul genre. Ce qui me plaît, c'est la plus large palette possible. C'est comme si on ne lisait que des romans d'aventure. On aime les biographies, les romances, la littérature épique... C'est ce tout qui fait la richesse du cinéma.

Vous souvenez-vous de votre premier frisson au cinéma ?
Mélanie Doutey
 : Excalibur, avec ces effets spéciaux, ce Merlin un peu terrifiant... C'est un conte traité pour les adultes. J'avais l'impression tout d'un coup d'être Arthur, ça m'avait donné envie de passer à travers l'écran et de vivre cette histoire à sa place.

Qui est le plus grand monstre de cinéma à vos yeux ?
Mélanie Doutey
 : Je vais être chauvine et dire Gérard Depardieu. Il est admirable dans tout le paradoxe qu'il est: à la fois ogre, généreux, monstrueux, poétique, léger, lourd...

Qu'est-ce qui vous terrorise dans votre métier ?
Mélanie Doutey
 : Sur une scène de théâtre, le trou de mémoire. Comme un enfant qui rêve la veille de la rentrée des classes qu'il va à l'école en pyjama. C'est vraiment l'horreur, la bête noire.

Et à l'écran ?
Mélanie Doutey
 : La perversité. Voir jusqu'où l'Homme peut être pervers et manipulateur me touche et donc me fait peur. Requiem for a Dream ou Old Boy, par exemple, sont des films où les Hommes sont manipulés, soit par l'indicible, soit par eux-mêmes.

Le personnage de film d'horreur que vous pourriez être ?
Mélanie Doutey
 : J'aimerais bien être une sorcière. Pourquoi pas comme dans La Mort vous va si bien ? J'ai un souvenir de sorcières absolument géniales, drôles, jubilatoires. On les assimile à quelque chose de négatif alors qu'elle peuvent très bien ne pas être maléfiques.

Si votre vie était un film d'horreur ou fantastique...
Mélanie Doutey
 : D'horreur, c'est impossible de l'imaginer! Et comme elle illumine mes jours quotidiennement, je dirais Mary Poppins.