CHÈRE LÉA et LA PANTHÈRE DES NEIGES sont nos coups de cœur ciné du 15 décembre

Avec, "Chère Léa", les salles obscures vous proposent une journée au café en compagnie d'un Grégory Montel au cœur brisé. Dans "La Panthère des Neiges", c'est une expédition au Tibet et un voyage initiatique fondamental qui vous attendent aux côtés de Sylvain Tesson et Vincent Munier. Les deux valent le détour, en salles, dès de mercredi 15 décembre.

CHÈRE LÉA et LA PANTHÈRE DES NEIGES sont nos coups de cœur ciné du 15 décembre
© Céline Nieszawer - Diaphana Distribution

Chère Léa, de Jérôme Bonnell

© Diaphana Distribution

Chère Léa, c'est aussi bon qu'un café au comptoir. Une galvanisante histoire de reconquête et de rencontres, portée par des hommes romantiques, des femmes de caractère et une brasserie virevoltante. Jonas vit (mal) la fin de sa passion avec Léa, sa maîtresse. Il se raccroche au comptoir en bas de chez elle et, pris d'un élan d'inspiration, s'engage dans la rédaction d'une lettre pour clore ce chapitre. Derrière le bar, Mathieu, le gérant, l'observe d'un œil intrigué. Les heures suivantes seront décisives pour tous ceux qui croiseront leur route. Devant cette comédie dramatique, on boit les paroles incisives, rythmées, vivifiantes d'un Grégory Montel génial en amoureux désespéré et d'un Grégory Gadebois tout en tendresse en patron de bar sensible et concerné. Anaïs Demoustier en maîtresse fantasmée, Léa Drucker en femme délaissée et Nadège Beausson-Diagne en tourbillon inattendu sont tout aussi évidentes. Ce chouette casting nous fait plonger avec plaisir dans cette journée palpitante, joyeux bordel parfaitement construit, pensé comme une réflexion délicate sur l'amour, les malheureuses séparations et les heureux hasards.

Avec Grégory Montel, Grégory Gadebois, Anaïs Demoustier, Nadège Beausson-Diagne... (1h30)

La Panthère des Neiges, de Marie Amiguet et Vincent Munier

© Haut et Court

Sylvain Tesson et Vincent Munier ont arpenté les montagnes tibétaines animés par l'espoir d'apercevoir un animal rare : la panthère des neiges. De ces semaines d'attente et de marche dans un froid glacial, l'écrivain en a tiré un livre, auréolé du prix Renaudot en 2019, et le photographe une expérience cinématographique puissante, magistralement filmée par son acolyte Marie Amiguet. La Panthère des Neiges n'a rien du documentaire animalier lambda. Les dialogues des deux hommes emplissent les grandes plaines de philosophie par leurs réflexions sur l'humain, la nature et notre rapport au temps. Avec eux, on ouvre grand les yeux pour tenter de capter une présence alentours. Et c'est alors, par la magie de la réalisation, que le spectateur bien au chaud dans son fauteuil découvre l'affût, cet art subtil du guet, du camouflage et du silence. Le pouvoir de la patience se décuple via les magnifiques plans de ces grands espaces, saupoudrés de monts enneigés et de leur population. Yacks, chats de Pallas, faucons, lapins, ours, cerfs et autres êtres s'invitent dans ce périple initiatique. Leur manière d'habiter le monde, leur capacité à avoir toujours un temps d'avance sur l'Homme déroute. Plus que le résultat, - les explorateurs verront-ils la bête sauvage au pelage tacheté ? - le chemin emprunté pour y parvenir reprend grâce aux yeux des impatients que nous sommes. Le tout s'accompagne d'un sublime morceau signé Nick Cave et Warren Ellis. Le minimum requis pour être à la hauteur de ces images et de ces mots.

Avec Sylvain Tesson, Vincent Munier (1h32)