AFTER LOVE : 10 bonnes raisons de se laisser porter par le flot d'émotions

"After Love" est un magnifique film sur le deuil, la trahison et la quête de soi. Ce drame est mis en scène par le jeune réalisateur prometteur Aleem Khan et interprété par les grandes Joanna Scanlan et Nathalie Richard. On vous dit sans mentir pourquoi il faut absolument le voir en salles (dès le 29 septembre).

AFTER LOVE : 10 bonnes raisons de se laisser porter par le flot d'émotions
© Rezo Films

Joanna Scanlan, tellement touchante

Joanna Scanlan est une actrice bien connue des téléspectateurs anglais pour son rôle dans la série The Thick of It. Ici, la comédienne n'est pas dans la satire, mais dans l'émotion pure. Elle incarne Mary, dont l'époux Ahmed vient de décéder d'une crise cardiaque et qui découvre la double vie de son amour. Peu de mots, mais des regards qui en disent longs sur l'effondrement qui se joue en elle. Une actrice sublime.

Nathalie Richard, mère débordée parfaite

L'actrice française, découverte par Catherine Corsini en 1993, est Geneviève, la petite-amie d'Ahmed et la mère de son fils. Geneviève est elle aussi à un tournant de sa vie quand Mary vient frapper à sa porte. Elle déménage vers une nouvelle vie avec Solomon, 16 ans, en pleine crise d'ado. La comédienne parvient à apporter beaucoup de nuance à ce personnage tour à tour condescendant, protecteur, compréhensif et généreux.

After Love : l'Islam comme rarement filmé

Mary est inspirée de la mère d'Aleem Khan. Comme elle, c'est une musulmane blanche convertie. Chose rare à l'écran et qui était primordial pour le réalisateur : on l'observe en toute pudeur pratiquer sa foi. Une magnifique scène la montre en train de faire ses ablutions puis de prier. Puissant.

Jeux de miroirs

Mary et Geneviève ont été écrites par le réalisateur pour se faire face. Géographiquement d'abord, puisque la première vit à Douvres, sur la côte anglaise, pendant que l'autre habite juste de l'autre côté de la Manche, à Calais. Physiquement ensuite, parce que leurs caractéristiques ne peuvent être plus opposées. Par leur style de vie aussi : l'une est pieuse, discrète, quand l'autre est volage et expansive. Leur ressemblance, pourtant, est flagrante dans leur psychologie. Mary et Geneviève vivent des périodes similaires de chamboulement, ont aimé le même homme, sont des mères protectrices...

After Love : Talid Ariss, prometteur

L'acteur français est brillant en adolescent plein de colère. Le jeune homme se sent délaissé par son père, qui ne répond plus à ses appels et messages, incompris par sa mère, qui tente pourtant de le préserver. C'est finalement avec Mary, que Geneviève prend pour une femme de ménage, que l'adolescent s'adoucit. Elle lui sert de figure maternelle et de lien avec son père, tout en lui faisant comprendre que son homosexualité n'a pas à être taboue.

Les falaises de Douvres dans "After Love" © Rezo Films

Pas de rivalité féminine

Aleem Khan n'a jamais voulu parler de vengeance ou de jalousie. Ce qui se joue entre ces deux femmes est de l'ordre de l'incompréhension, presque de la curiosité. Ce sont les mensonges entre elles et Solomon au milieu qui les font exploser, mais jamais l'homme partagé et perdu. Une nuance salvatrice, alors que le cinéma adore mettre les personnages féminins en compétition.

Deuil et identité

Qui sommes-nous vraiment ? A quel point nos relations nous construisent-elles en train qu'individus ? Que sait-on réellement de ceux qui partagent nos vies ? After Love n'apporte pas de réponse, mais a l'intelligence de poser ces questions sur la table. Plus qu'un film sur le chagrin ou la traitrise, c'est un film sur soi, sur la manière dont on se regarde dans le miroir et ce qu'on veut se raconter. Magnifique.

After Love : émotions fortes

After Love montre l'ascenseur émotionnel que peut représenter la vie, quand elle ne nous épargne pas et nous ballotte en tous sens. Les personnages sont en plein bouleversement : Mary vient de perdre son mari, Geneviève change de vie en déménageant, Solomon découvre sa sexualité... La mise en scène parvient à capter toutes les émotions, parfois contradictoires, de ces périodes de vie, sans jamais se faire intrusive.

La beauté du quotidien

L'un des objectifs d'Aleem Khan avec After Love est de rendre leur dignité aux petits moments de tous les jours, souvent mis de côté au cinéma. Le réalisateur filme Mary en train de cuisiner, de prier, de se déshabiller... parce qu'il est persuadé que notre être profond se révèle dans ces instants-là. Une vision poétique du quotidien.

After Love : famille recomposée

Mary, Geneviève et Solomon redéfinissent les contours de la famille. Unis par la mort d'un homme en commun et d'un père, ils se retrouvent ensemble dans le deuil, à apprendre à se découvrir. Etrangement, ils s'apportent chacun quelque chose de primordial dans leur vie. Une manière pour le réalisateur de montrer que les familles, aussi chaotiques soient elles, peuvent être plurielles.