Amaia Aberasturi : "Être une sorcière, c'est être une femme libre d'esprit"

Dans "Les Sorcières d'Akelarre", au cinéma le 25 août, l'actrice espagnole Amaia Aberasturi incarne Ana, une jeune femme au charme ensorcelant accusée de sorcellerie. Elle a répondu à nos questions autour de ce drame historique captivant.

Amaia Aberasturi : "Être une sorcière, c'est être une femme libre d'esprit"
© Sean Thornton/Cover Images/SIPA

Les Sorcières d'Akelarre raconte la véritable histoire des chasses aux sorcières : celle de jeunes filles mises au pilori sans raison valable. Leur tort ? Être des femmes, souvent libres, refusant de se soumettre à la volonté des hommes de l'époque. Amaia Aberasturi incarne celle dont les yeux font faillir le terrible juge Pierre de Lancre (Alex Brendemühl) : Ana, une jeune Basque magnétique, opiniâtre, à l'esprit rebelle et protecteur. Elle a répondu à nos questions sur ce rôle envoûtant.

Qu'est-ce qui vous a fait dire "oui" aux Sorcières d'Akelarre ?
Amaia Aberasturi : J'ai passé un casting pour le rôle d'Ana. Juste après avoir lu la scène que je devais jouer, celle de l'interrogatoire du juge, je me suis dit que ce personnage était fait pour moi. J'ai ressenti une immense connexion avec elle. 

Quel était votre rapport à la figure de la sorcière avant le film ?
Amaia Aberasturi
: Quand j'étais petite, on nous racontait des histoires de sorcières à l'école. On avait aussi l'habitude de fabriquer une poupée de sorcière pour la brûler à la Saint-Jean… Quand j'y repense, c'était glauque !

"J'aurais pu être une sorcière"

Connaissiez-vous l'épisode historique des chasses aux sorcières ? Qu'avez-vous appris grâce à ce tournage ?
Amaia Aberasturi
: Je savais juste que l'on torturait les femmes accusées de sorcellerie. Grâce au film, le regard que je posais sur elles a totalement changé. Leur seul tort était d'être des jeunes filles. Ça aurait pu être moi. Désormais, je vois les sorcières comme des femmes libres d'esprit.

Qui est Ana et qu'est-ce qui vous plaît chez elle ?
Amaia Aberasturi
: Ana est une jeune femme forte dont la volonté est de rester indépendante, de s'amuser avec ses amies. Elle est dotée d'une imagination débordante et cette qualité va l'aider dans les pires moments. J'admire beaucoup sa capacité à inventer des histoires.

© David Herranz - Dulac Distribution

Le juge semble à la fois effrayé et fasciné par Ana. Qu'est-ce qui la rend dangereuse pour lui ?
Amaia Aberasturi : Ses yeux, la façon dont elle le regarde.

La sororité qui lie Ana et les filles est puissante. Etait-ce la même chose entre vous sur le tournage ?
Amaia Aberasturi
: Oui ! Dans le film, elles sont aussi proches que des sœurs. Elles pourraient faire n'importe quoi les unes pour les autres. C'était très facile de jouer cette amitié, parce qu'hors caméra, on était pareil. J'aime toutes ces actrices, elles sont fantastiques.

Quelle scène était la plus difficile à jouer et pourquoi ?
Amaia Aberasturi
: Peut-être la danse du Sabbat… Je suis tombée et je me suis blessée au genou. J'ai continué comme j'ai pu, mais étrangement, j'en garde un bon souvenir !

"Montrer à quel point on peut être cruels les uns envers les autres peut aider"

Les chasses aux sorcières ont eu lieu du Moyen-Âge au XVIIe siècle, mais elles paraissent très actuelles. On a l'impression que l'on pourrait connaître ou être l'une de ces filles. Pourquoi c'est important de raconter cette histoire aujourd'hui ?
Amaia Aberasturi
: En tant qu'humains, nous apprenons de nos erreurs. Montrer à quel point on peut être cruels les uns envers les autres peut nous aider à ne pas reproduire les mêmes fautes… ou du moins je l'espère.

Le Sabbat est le climax du film. Qu'avez-vous ressenti en regardant la scène pour la première fois ?
Amaia Aberasturi
: J'étais tendue. Je voulais en saisir chaque détail. Après l'avoir visionnée plusieurs fois, j'ai enfin ressenti cette transe que l'on voulait transmettre. C'est une scène folle, je l'adore.