ROCKS, ADOLESCENTES, LES JOUEUSES : coups de cœur girl power ce 9 septembre
Prenez la direction de Londres pour en découvrir une courageuse héroïne. Traversez plusieurs années en compagnie de deux adolescentes attachantes. Faites plus ample connaissance avec l'équipe féminine de l'Olympique Lyonnais. "Rocks", "Adolescentes" et "Les Joueuses #PasLàPourDanser" sont nos conseils ciné de la semaine.
Rocks de Sarah Gavron
Au cœur de Hackney, ce quartier cosmopolite de l'est londonien, Rocks –admirable Bukky Bakray– voit le monde s'effriter sous ses pieds. Cette adolescente de 15 ans devra apprendre dare dare à colmater les rifts de son nouvel ordre. Le départ précipité d'une maman démissionnaire la pousse en effet à réorganiser toute son existence, en compagnie de son attachant groupe d'amies, et à protéger ce petit frère qu'elle ne veut pas arracher prématurément à son enfance.
Avec ce troisième long-métrage, qu'elle nous offre sous la forme d'un coming-of-age doux et humain, la cinéaste britannique Sarah Gavron continue à célébrer les héroïnes résilientes après Rendez-vous à Brick Lane et Les Suffragettes. Elle réussit ici, avec ce réalisme qu'elle emprunte volontiers aux œuvres sociales de Ken Loach, Mike Leigh ou Shane Meadows, à brosser un portrait de l'individuel et du collectif, montrant ce que la sororité apporte quand la vie soulève des vagues trop hautes et trop fortes.
Avec Bukky Bakray, Kosar Ali, D'angelou Osei Kissiedu (1h33)
Adolescentes de Sébastien Lifshitz
Ses documentaires sont des trésors d'intelligence. Après Les Invisibles, en sélection officielle au festival de Cannes en 2012, et Les Vies de Thérèse, présenté à la Quinzaine des Réalisateurs en 2017, Sébastien Lifshitz est de retour avec Adolescentes, auréolé d'un prix de la critique au dernier Festival de Locarno.
Tourné pendant 5 ans à Brive, l'intéressé y suit deux ados que tout oppose : Emma et Anaïs. De 13 ans -l'âge qui entérine l'enfance et libère une horde de questions sur l'identité, le désir, la famille ou l'avenir- à 18 ans -celui de la majorité et du début d'autres possibles-, le documentariste les immortalise avec justesse. Autour de lui ? Un chef opérateur, un ingénieur du son et un assistant. Un effectif ultra réduit pour mieux se fondre dans le quotidien et restituer la vérité des existences de leurs deux sujets. Si Emma et Anaïs flirtent parfois avec le jeu, elles finissent toujours, grâce au regard discret de Lifshitz, par dévoiler leur nature brute et passionnante, disant les hauts et les bas d'une vie. Émouvant.
(2h15)
Les Joueuses #PasLàPourDanser de Stéphanie Gillard
C'est historique. Il y a quelques jours, l'équipe féminine de l'Olympique Lyonnais remportait la 7ème Ligue des Champions de sa carrière, en s'imposant contre les footballeuses de Wolfsburg. Un parcours héroïque pour un groupe de femmes que la documentariste Stéphanie Gillard célèbre dans Les Joueuses #PasLàPourDanser, présenté lors du dernier Festival d'Angoulême. Produit par Julie Gayet, cette œuvre interroge véritablement la place de la femme dans le football –terrain très inégalitaire–, et plus largement, dans la société entière.
Au gré des entraînements et des matchs, coiffant leurs doutes, leurs peurs et leurs victoires, Gillard nous plonge dans le quotidien de ces immenses compétitrices, à la parole libérée, à la franchise revigorante. Un envers du décor qu'elle nous donne à vivre et à comprendre. Ceux qui verront ce docu sauront que, derrière ces sacres, il y a de grands noms qu'il faut retenir : Wendie Renard, Eugénie le Sommer, Delphine Cascarino… et bien d'autres.
Avec Wendie Renard, Eugénie le Sommer, Delphine Cascarino (1h28)