TENET, EFFACER L'HISTORIQUE, DANS UN JARDIN... : nos coups de cœur ciné du 26 août

Prêtez-vous aux mystères du casse-tête cinématographique de l'année. Laissez tomber vos téléphones portables. Relaxez-vous devant une cérémonie du thé. "Tenet", "Effacer l'Historique" et "Dans un Jardin qu'on dirait Éternel" sont nos sorties en salles préférées de la semaine.

TENET, EFFACER L'HISTORIQUE, DANS UN JARDIN... : nos coups de cœur ciné du 26 août
© Warner Bros.

Tenet de Christopher Nolan

C'est le film providentiel, celui que tout le monde –ou presque– attend. Après plusieurs reports de sortie, Tenet, que d'aucuns voient déjà faire revivre l'industrie du cinéma, est le 10ème long-métrage du cinéaste britannique Christopher Nolan. Ce titre, façon palindrome, préfigure de la boucle temporelle dans laquelle le maestro nous engloutit dès la magistrale scène d'ouverture. Son héros, incarné par le charismatique John David Washington (fils de Denzel), s'apparente à un James Bond précipité dans les arcanes de l'espionnage pour sauver notre planète ; laquelle est menacée par une guerre qui nous vient du futur grâce à une déformation du temps.
Chantre de l'énigme et des mystères abyssaux de l'horlogerie, le papa d'Interstellar et Inception balade ici ses personnages sur des temporalités diverses en poussant ses qualités techniques vers de nouveaux sommets.
Visuellement fou, ce projet affolera clairement vos méninges, qui devront d'ailleurs rester alertes pour tout saisir. Car oui, la trame est aussi stimulante que retorse. Vous êtes prévenus.

Avec John David Washington, Robert Pattinson, Elizabeth Debicki (2h30)

"Tenet // VOST"

Effacer l'historique de Gustave Kervern et Benoît Delépine

Géniaux transfuges de Groland, Gustave Kervern et Benoît Delépine célèbrent depuis plusieurs années au cinéma tout ce qu'ils aiment : la ruralité et les marginaux. Après Louise Michel, Mammuth, Saint Amour ou I Feel Good, ils s'attaquent aux GAFAM (acronyme désignant Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) avec Effacer l'historique.
Leurs personnages principaux, incarnés par Blanche Gardin, Denis Podalydès et Corinne Masiero, sont en effet en guerre ouverte contre ces géants du Web. Ils composent plus précisément trois voisins, ex-gilets jaunes coincés dans un lotissement en province, qui se retrouvent dans leur perdition. Marie est victime de chantage avec une sextape. La fille de Bertrand est harcelée au lycée. Et Christine, chauffeur VTC, enrage face aux mauvaises notes que lui donnent ses clients. Trois destins qui n'en font qu'un.
Ours d'Argent du 70e anniversaire lors de la dernière Berlinale, Kervern et Delépine brodent pour l'occasion une satire sociétale poétique et décapante dont les inégalités et les baisses de rythme n'entachent aucunement le plaisir.

Avec Blanche Gardin, Denis Podalydès, Corinne Masiero (1h46)

"Effacer l'historique // VF"

Dans un Jardin qu'on dirait Eternel de Tatsushi Omori

En ces temps plus que troubles, où le stress corrompt les esprits et les pas, il existe un remède qui agit comme un baume apaisant : le long-métrage Dans un Jardin qu'on dirait Eternel du cinéaste japonais Tatsushi Omori. A Yokohama, dans une maison traditionnelle, Noriko et sa cousine Michiko apprennent les techniques ancestrales et passionnantes de la cérémonie du thé. Pour la première, qu'incarne la ravissante Haru Kuroki, c'est une révélation.
Sous le charme des gestes précis et séculaires de sa professeure (magnifique Kiki Kirin), sorte de Maître Miyagi du thé matcha, elle se plonge corps et âme dans cette discipline au rythme des saisons, goûtant peu à peu au plaisir du moment présent, à l'élévation des sens et de l'âme.
Tatsushi Omori tire le meilleur de ses décors exigus pour mieux accompagner son héroïne au gré des mois. Son voyage sensoriel et spirituel infuse tout du long chez le spectateur pour mieux dévoiler ses délicates saveurs. En somme: une parenthèse de sérénité qu'il serait judicieux d'embrasser.  

Avec Kiki Kirin, Haru Kuroki, Mikako Tabe (1h40)

"Dans un jardin qu'on dirait éternel // VOST"