UN MONDE PLUS GRAND, MON CHIEN STUPIDE : nos coups de cœur ciné du 30 octobre

Ouvrez vos chakras et entrez dans une transe en compagnie de Cécile de France. Accompagnez Yvan Attal et Charlotte Gainsbourg dans leurs aventures conjugales et canines. "Un Monde plus Grand" et "Mon Chien Stupide" sont nos sorties en salles préférées cette semaine.

UN MONDE PLUS GRAND, MON CHIEN STUPIDE : nos coups de cœur ciné du 30 octobre
© Haut et Court

Un Monde plus Grand de Fabienne Berthaud

© Haut et Court

Après Frankie, Pieds Nus sur les Limaces et Sky, la réalisatrice et écrivaine Fabienne Berthaud entremêle fiction et réalité dans son quatrième long-métrage : Un Monde plus Grand. Elle y retrace, à partir de ses ouvrages et de ses trajectoires, le parcours passionnant de Corine Sombrun, la première personne au monde à avoir induit la transe par la seule volonté. A l'écran, c'est Cécile de France, inspirée et touchante, qui lui prête ses traits. L'héroïne, pianiste et compositrice, s'est découvert des dons pour le chamanisme dans le cadre d'un voyage en Mongolie, quelque temps après avoir perdu l'homme de sa vie. Au son du tambour utilisé par le chaman, son état de conscience se modifie, lui ouvrant ainsi un horizon de possibles. C'est sur ce moment charnière de son existence que Berthaud s'engouffre pour aborder le chamanisme pour le truchement de l'intime. Elle ausculte précisément l'âme d'une femme dévastée, quelque part à la frontière sibérienne, au milieu d'un peuple d'éleveurs nomades, dans des paysages à couper le souffle. Et signe une œuvre sincère et sensorielle, à l'universalité criante. Mehdi Omaïs 

Avec Cécile de France, Narantsetseg Dash, Tserendarizav Dashnyam (1h40)

"Un monde plus grand // VM"

Mon Chien Stupide de Yvan Attal 

© StudioCanal

Féroce, mordant, sans complaisance, et pourtant, tellement drôle, cet opus met sous tension la famille, le couple, les rapports amoureux et emmène dans les tréfonds de l'âme humaine avec esprit, humour et intelligence.
Avec sa caméra réaliste, sa peinture de la station balnéaire de Biarritz et d'une villa au confort bourgeois, Yvan Attal réalise une adaptation remarquable de modernité du roman de John Fante. Une proposition originale et forte.
Aux abois, les jeunes acteurs cabotinent et font des vagues quand Charlotte Gainsbourg, mère amère, livre une performance sur le fil du rasoir. Délicieuse Pascale Arbillot, aussi, en éditrice. Séduisant et abrupt Eric Ruf... Autant de compositions empreintes de tendresse et de poésie. 
Face à nos angoisses de réussite, de performance, nos idéaux conjugaux, cette œuvre cynique au message universel et non moralisateur apparaît comme un bijou de psychologie. Prouesse : les dialogues et situations introduisent des ressorts comiques. Certaines répliques seront cultes. Une excellente comédie française qui a de quoi ameuter dans les salles obscures grand public comme cinéphiles exigeants. Justine Boivin

Avec Charlotte Gainsbourg, Yvan Attal, Eric Ruf, Pascale Arbillot... (1h45)

"Mon chien stupide // VF"

 

  • Coup de griffe

Retour à Zombieland de Ruben Fleischer

On prend les mêmes et on recommence. Dix ans après Bienvenue à Zombieland, une enthousiasmante et jubilatoire comédie de zombies, le réalisateur Ruben Fleischer réunit de nouveau son quatuor de survivants : Woody Harrelson, Emma Stone, Jesse Eisenberg et Abigail Breslin. A l'horizon 2019, rien n'a vraiment changé. Le monde est toujours en proie au chaos, avec des morts-vivants de toutes sortes –carrément apathiques comme 100% redoutables– et quelques humains sporadiquement étalés au gré du territoire américain. Au milieu de ce tintouin, nos quatre amis –presque devenus une famille– chassent mieux et vivent en harmonie avec l'équilibre précaire du monde. C'est à peu près tout au niveau du scénario. Ça sillonne des routes, ça se castagne (avec des effets visuels assez laids) et ça essaye d'envoyer de la punchline. Ici, la sincérité et la folie des origines ont quitté le navire de manière hémorragique. L'idée étant de singer purement et simplement ce qui a fait le sel du premier volet. On lâche peut-être un sourire ça-et-là, mais c'est plutôt de dépit que de plaisir. On ne vous dit pas "A dans 10 ans !". Mehdi Omaïs  

Avec Woody Harrelson, Emma Stone, Jesse Eisenberg (1h45)