Comme L'OEUVRE SANS AUTEUR, 5 films emblématiques sur des peintres

En salles le 17 juillet, le diptyque "L'oeuvre sans auteur" de Florian Henckle von Donnersmarck raconte l'histoire passionnante d'un peintre, Kurt Barnet, sur plusieurs années de l'histoire de l'Allemagne. A cette occasion, retour sur 5 artistes cultes au cinéma.

Comme L'OEUVRE SANS AUTEUR, 5 films emblématiques sur des peintres
© Diaphana Distribution

C'est un des films incontournables de l'été. Avec le diptyque L'Oeuvre Sans Auteur, qui sortira en salles en deux parties, Florian Henckle von Donnersmarck revient dans une forme éclatante après l'impressionnant La Vie des Autres, qui avait réuni 1,5 millions de spectateurs en France en 2007. Dans cette nouvelle réalisation, il relate l'histoire du peintre Kurt Barnet -très librement inspirée de celle Gerhard Richter-, un homme qui a découvert sa vocation de peintre en assistant, enfant, en 1937 à Dresde, à l'exposition sur "l'art dégénéré" organisée par le régime nazi. Une décennie plus tard, en RDA, il étudie aux Beaux-arts malgré les diktats du "réalisme socialiste" et fond d'amour pour Ellie (Paula Beer), une jeune femme dont le passé sombre du père est lié à lui. A l'occasion de la sortie de cette pépite, nous vous proposons de revenir sur cinq portraits de peintre qui nous ont marqué. 

"L'Oeuvre sans Auteur"

Séraphine de Martin Provost (2008)

En 2008, Séraphine de Martin Provost crée la sensation aux César, raflant 7 statuettes, dont celles du meilleur film et de la meilleure actrice pour la touchante Yolande Moreau. Sacré mérité ! Dans cette oeuvre épurée, cette dernière se glisse sous les traits de la peintre Séraphine de Senlis, figure discrète de l'art naïf. Nous sommes en 1912. Elle a 48 ans et travaille comme femme de ménage à Senlis tout en faisant secrètement briller les pinceaux à ses heures perdues. Un beau jour, le collectionneur allemand Wilhelm Uhde, premier acheteur de Picasso et découvreur du douanier Rousseau, s'installe dans la même ville et tombe par hasard sur les talents de peintre de l'intéressée. L'amitié qui les lia constitue la pierre angulaire de ce magnifique film.

Frida de Julie Taymor (2002)

Elle l'a longtemps voulu, rêver, espérer… Et elle l'a fait ! Salma Hayek a toujours aimé Frida Kahlo, estimant même que l'artiste mexicaine fait littéralement partie d'elle-même. Elle s'est donc battue bec et ongle afin de mettre sur pied un projet de biopic souvent avorté. Adapté par l'épatante cinéaste Julie Taymor du roman Frida de Hayden Herrera, cet opus chante le pouvoir de la création et retrace en détail, avec un souci esthétique dément, la vie tumultueuse d'une femme forte, libre, à l'oeuvre surréaliste marquante, qui se fit remarquer pour ses combats politiques et sexuels. On aime aussi la manière dont le scénario revient sur sa relation controversée avec son mari, le peintre Diego Rivera, incarné à l'écran par Alfred Molina.

Jean-Michel Basquiat : The Radiant Child de Tamra Davis (2010)

Il n'y a pas que les fictions pour parler des grands peintres. Les documentaires s'en chargent aussi à merveille. Ici, c'est la réalisatrice Tamra Davis -oubliez son navet Crossroads si possible !- qui met à l'honneur un artiste qu'elle a très bien connu : l'immense Jean-Michel Basquiat (qui fit aussi l'objet d'un biopic de Julian Schnabel en 1997 avec Jeffrey Wright). Pionnier de l'art contemporain -sa récente exposition à la Fondation Louis Vuitton a été a succès monstre-, Basquiat, très proche d'Andy Warhol, s'est démarqué par l'abondance de sa production en un temps restreint, lui qui a disparu à l'âge de 27 ans d'une overdose. Ce docu permet, grâce notamment à des entretiens inédits issus des archives de la réal, de mieux saisir l'essence de son art.

Van Gogh de Maurice Pialat (1991)

Maurice Pialat se focalise là sur les 67 derniers jours du peintre postimpressionniste Vincent Von Gogh, venu se faire soigner à Auvers-sur-Oise par le docteur Gachet. L'artiste est aussi intensément créatif que tristement détérioré. Dans sa peau, Jacques Dutronc livre une très belle performance. A noter que Pialat, lui-même peintre -ses tableaux furent exposés à la Cinémathèque en 2013- assura les scènes en plans rapprochés où l'on voit Van Gogh travailler. Pour rappel, l'artiste néerlandais a fait l'objet de plusieurs longs-métrages, parmi lesquels La Vie passionnée de Vincent Van Gogh (1956), Rêves (1990), Vincent et moi (1991) et Vincent et Théo (1991) avec respectivement Kirk Douglas, Martin Scorsese Tchéky Karyo et Tim Roth dans le rôle principal.

My Left Foot de Jim Sheridan (1989)

Impressionnant dans My Beautiful Laundrette de Stephen Frears en 1985, Daniel Day-Lewis fracasse les esprits et remporte son premier Oscar du meilleur acteur pour sa performance tellurique dans My Left Foot de Jim Sheridan. Le cinéaste irlandais évoque dans ce long-métrage poignant la vie  de Christy Brown (d'après ses mémoires rédigés en 1954), peintre et écrivain atteint dès la naissance d'une paralysie spasmodique. À l'âge de neuf ans, ce dernier parvint à contrôler son pied gauche et se mit à peindre, toujours encouragé par le docteur Eileen Cole, qui le suivit de près. Beau sans jamais sombrer dans le larmoiement, cet opus est un must-see que l'on n'oublie pas de sitôt. (Re)découvrez-le !