NOUREEV et NEVADA sont nos 2 coups de cœur ciné du 19 juin

Découvrez le récit de l'un des plus grands danseurs de l'Histoire. Immiscez-vous dans la relation salvatrice entre un prisonnier violent et un cheval. "Noureev" et "Nevada" sont nos conseils pour les sorties en salles de la semaine.

NOUREEV et NEVADA sont nos 2 coups de cœur ciné du 19 juin
© Rezo Films

Noureev de Ralph Fiennes

Et de trois ! Après Ennemis Jurés (2012) et The Invisible Woman (2013), l'acteur Ralph Fiennes passe une troisième fois derrière la caméra pour dresser le biopic du célèbre danseur russe Rudolf Noureev. L'idée a germé dans son esprit il y a une vingtaine d'années, en découvrant précisément la biographie que lui a consacré son amie Julie Kavanagh. Ici, c'est surtout les débuts du héros qui l'intéresse. On le découvre ainsi, alors jeune prodige du célèbre ballet du Kirov, à son arrivée à Paris en juin 1961, rêvant de liberté et d'émancipation. Mais les hommes du KGB veillent au grain, bien décidés à ne pas laisser leur poulain s'engoncer dans les mœurs occidentales. Noureev profite, au grand dam de ses ennemis d'idées, de la ville-lumière et de sa rencontre avec Clara Saint (Adèle Exarchopoulos), une séduisante demoiselle introduite dans les milieux huppés, pour vivre l'ivresse des nuits parisiennes et dévorer la culture qui grouille dans les rues et les musées. Ecrit par David Hare (scénariste nommé à l'Oscar pour The Hours et The Reader), Noureev coiffe une zone passionnante et charnière de l'existence de son sujet, cette étape formatrice autant pour sa personnalité que pour sa façon de vivre et d'appréhender son art. Malgré quelques longueurs, on entre dans cette danse intime jusqu'à son final, assez ahurissant dans ses faits, au cœur d'un aéroport où le destin se scelle. Une intéressante découverte.  

Avec Oleg Ivenko, Adèle Exarchopoulos, Raphaël Personnaz (2h07)

"Noureev // VOST"

Nevada de Laure De Clermont-Tonnerre

Pour son premier long-métrage, la réalisatrice Laure De Clermont-Tonnerre s'est attaché les services d'un producteur exécutif d'envergure : Robert Redford. Il faut dire que ces deux-là étaient faits pour se rencontrer au carrefour de leur passion commune : les chevaux. En effet, Nevada traite d'un sujet assez méconnu et pourtant passionnant : celui des programmes de réhabilitation sociale qui ont lieu dans certaines prisons américaines et qui sont fondés sur le dressage de chevaux sauvages. D'ailleurs, par souci de véracité de la part de la cinéaste, les nombreux prisonniers que l'on voit dans le film sont en réalité d'ex taulards ayant réellement suivi cette formation. Parmi eux, un acteur, le massif Matthias Schoenaerts, dans le rôle principal. Celui d'un grand colosse à vif, taiseux et prêt à exploser d'une rage animale comme ce fut le cas dans De Rouille et d'Os ou Bullhead. Sans contact avec l'extérieur, notamment avec sa fille, ce prisonnier, indomptable, va graduellement canaliser sa violence en murmurant à l'oreille d'un cheval tout aussi revêche et cabossé que lui. Même si le jeu de miroir est un peu trop évident –deux bêtes traquées qui se font face–, Laure De Clermont-Tonnerre orchestre une véritable œuvre de reconstruction, traversée de beaux moments de cinéma, garants d'une suite de carrière prometteuse.   

Avec Matthias Schoenaerts, Jason Mitchell, Bruce Dern (1h36)

"Nevada // VOST"