LUNE DE MIEL : 3 bonnes raisons de voir le film en salles !

"Lune de Miel", en salles dès le 12 juin, marque le premier geste de réalisatrice de l'actrice Elise Otzenberger. C'est avec émotion et drôlerie qu'elle y envoie Judith Chemla et Arthur Igual sur les traces des origines juives polonaises de leurs personnages.

LUNE DE MIEL : 3 bonnes raisons de voir le film en salles !
© Le Pacte

Elle a commencé au théâtre et signé le seul en scène Mon Hollywood... Cher Monsieur Spielberg. On l'a vue dans plusieurs longs-métrages, en qualité d'actrice : de Meilleur Espoir Féminin aux côtés de Gérard Jugnot à Parlez-moi de vous de Pierre Pinaud. Par la suite, elle s'est orientée vers le scénario, collaborant pour Étienne Chatilliez (Agathe Cléry), Éleonore Faucher (Gamines) ou Lou Ye (Love and Bruises). Très logiquement, Elise Otzenberger propose cette année un premier long-métrage qu'elle a écrit et réalisé : Lune de Miel. Des premiers pas qu'elle fait sur un sujet très personnel : l'identité. Elle y dirige Judith Chemla et Arthur Igual sous les traits d'un couple en quête de ses racines juives polonaises. Le Journal des Femmes vous donne trois bonnes raisons de faire le voyage en leur compagnie.

Plonger dans une histoire vraie

A l'origine de ce projet ? Un voyage. Celui qu'Elise Otzenberger a fait il y a dix ans, à Cracovie et à Zgierz, quelques semaines après son mariage et quelques mois après la naissance de son premier fils. Partie en Pologne sur les traces de son histoire, de sa judéité, l'intéressée a été sciée par les multiples émotions qui ont jalonnées son périple intime. Une somme de sensations, d'impressions et de souvenirs qui ont donné naissance à Lune de Miel. Dans la fiction (pas si fictionnelle), ce sont les personnages incarnés par Judith Chemla et Arthur Igual qui partent au même endroit, à l'occasion de la commémoration du 75ème anniversaire de la destruction de la communauté du village de naissance du grand-père d'Adam, le héros. Au fil du récit et des dialogues fleurissent une sincérité, une honnêteté et une authenticité qui forment l'ADN de la réalisatrice.

Saisir l'absence

Lune de Miel rappelle, comme beaucoup de livres ou de longs-métrages, que le chemin parcouru compte bien plus que la destination atteinte. Ici, Anna et Adam espèrent trouver en Pologne quelque chose qui n'existe pas. Tout le défi pour la réalisatrice résidait justement dans cette façon de figurer l'absence, ce moment de flottement, de déception, ce "tout ça pour ça" pourtant si formateur. Et elle y parvient avec les honneurs, en valsant constamment entre le rire (n'hésitant pas à épingler le mercantilisme qui sévit sur certains lieux touchés par la tragédie de la Shoah) et les larmes, et en tirant le meilleur de lieux, souvent ternes et tristes, synonymes d'une époque qui a avalé certaines clés et tout un paquet de secrets. Dans son dernier quart d'heure, ce drame vise juste et finit par rendre palpables l'immatériel et le souvenir.   

Des acteurs au diapason

Pour servir cette belle histoire de transmission –car c'est surtout ce ça dont il s'agit : comment parler de son passé, de ses origines, à l'enfant qui vient de naître ?–, il fallait la présence de comédiens investis et touchants, capables d'être justes dans le registre drolatique et dramatique. Elise Otzenberger a jeté son dévolu sur Judith Chemla pour ça, pour cette aptitude qu'elle avait décelée depuis des années, depuis la première fois qu'elle l'a découverte et jamais oubliée au théâtre. "Il y a peu d'actrices de sa génération capables d'avoir à la fois un tempérament comique très fort et la profondeur nécessaire à des scènes plus graves.", confie la cinéaste. Chemla trouve en Arthur Igual (L'Homme Fidèle, Jours de France) le partenaire parfait, lequel lui donne impeccablement le change. A noter par ailleurs la présence toujours précieuse et solaire de l'excellent André Vilms et de la délicieuse et audacieuse Brigitte Roüan.

"Lune de miel // VM"