PETRA : 4 choses à savoir sur le film de Jaime Morales
En salles le 8 mai, "Petra" de Jaime Morales dresse le portrait d'une peintre qui cherche sa vérité en rejoignant la résidence d'artiste d'un plasticien impayable et mauvais. Nous vous offrons quelques éclaircissements sur ce projet passionnant.
Un cinéaste très cannois
Il peut s'enorgueillir d'être passé cinq fois par la case du Festival de Cannes : La Soledad (2007) et La Belle Jeunesse (2014) ont été présentés au Certain Regard tandis que La Horas del dia (2003), Rêve et Silence (2012) et Petra, son dernier long-métrage, ont été applaudis à la Quinzaine des Réalisateurs. Né en 1970 à Barcelone, Jaime Morales a d'abord suivi des études de commerce à l'ESADE avant de se voir accorder une bourse pour une formation cinématographique à l'École Internationale de Cinéma et Télévision de San Antonio de los Baños (EICTV) à la Havane puis à l'Australian Film Television and Radio School (AFTRS) à Sydney. Depuis 2000, via sa propre société de production Fresdeval, il développe la totalité de ses projets en qualité de réalisateur.
Confirmation d'une actrice éclatante
C'est l'une des plus belles promesses du cinéma espagnol et mondial. Le grand public découvrait en 2011 son charisme dans La Piel que Habito de Pedro Almodovar. Depuis, de La Niña de Fuego de Carlos Vermut à Everybody Knows d'Asghar Farhadi, Barbara Lennie, 35 ans, trace sa route céleste. Elle se révèle brillante sous les traits de Petra, qu'elle habite avec un équilibre parfait de grâce naturel et de force contenue. Elle se glisse plus justement dans la peau d'une jeune peintre qui intègre une résidence d'artiste tenue d'une main de fer par un plasticien à la renommée internationale et à la cruauté intersidérale. Faire régner la terreur autour de lui est en effet son dada. Face à lui, Lennie étincelle.
Premier rôle tardif
Joan Botey, qui incarne le redoutable Jaime à l'écran, n'avait jusqu'alors jamais tenu de rôle au cinéma. A la ville, il est ingénieur chimiste et agronome. Il a exercé le premier métier une grande partie de sa vie, entre les années 70 et 90, au sein de l'industrie des plastiques et des peintures. Plus récemment, il s'est entièrement dévoué à l'exploitation de Fitor, une immense et magnifique propriété catalane qu'il a héritée de son père. Son appétence et son goût pour la nature et pour les gens lui ont permis d'exploiter le liège, tout en s'adonnant au tourisme et ou à la randonnée. Il a publié un livre sur la biodiversité dans lequel on peut y découvrit des aquarelles qu'il a lui-même peintes.
Marisa Paredes dans une ombre lumineuse
Son rôle n'est en apparence pas le plus important et pourtant, chacune de ses apparitions apporte texture et profondeur au récit qui nous est conté. Fan de l'univers du réalisateur catalan Jaime Morales, cette dernière n'a pas hésité à endosser le rôle de Marisa (tiens !), l'épouse de Jaume, bloquée dans une prison dorée. Une expérience d'autant plus vivifiante que l'intéressée a apprécié collaborer avec un acteur non professionnel, en l'occurrence Joan Botey. "C'est presque comme une feuille blanche, on ne connaît pas cette personne, ni sa façon de travailler, il n'a pas de carrière derrière lui, tout est nouveau", explique en effet l'immense actrice dans le dossier de presse consacré au film.