Les Filles du soleil, Amanda... : nos coups de cœur du 21 novembre

Cette semaine, au cinéma, on vibre avec "Les filles du soleil", chef d'œuvre féministe d'Eva Husson qui dépeint l'enfer des combats à travers le regard d'héroïques soldates kurdes. On verse notre larme avec "Amanda", drame de Mikhaël Hers sur le deuil et la famille. Sur une note plus légère, on rit avec Agnès Jaouï, qui campe une accro à l'humanitaire, dans "Les bonnes intentions", comédie dynamique et bien pensée.

Les Filles du soleil, Amanda... : nos coups de cœur du 21 novembre
© Pascal Chantier / Epithète Films / Twentieth Century Fox France

Les filles du soleil 

© Wild Bunch Distribution

Les Filles du Soleil met en lumière le courage d'une unité de combattantes kurdes. Veuves et orphelines pour la plupart, ces anciennes otages ont décidé de prendre les armes et lutter contre l'oppresseur. Les paysages montagneux, la musique majestueuse, les allures princières des soldates, le regard hypnotique de Golshifteh Farahani : impossible de détacher les yeux de l'écran. Le rôle de Mathilde, reporter de guerre interprétée par Emmanuelle Bercot, souligne l'importance de la transmission, du devoir de témoignage. Les séquences fortes rendent comptent de l'horreur de la situation et des dégâts physiques et psychologiques engendrés par la guerre. La solidarité féminine, les scènes où les combattantes chantent pour "les femmes, la vie, la liberté" et les harangues inspirantes de Bahar, montrent que la lumière subsiste, même dans l'obscurité la plus totale. Le pari audacieux de braquer les projecteurs sur ces femmes prêtes à mourir pour la vie est relevé avec brio. 

Les filles du soleil d'Eva Husson, avec Golshifteh Farahani et Emmanuelle Bercot (1h51)

Amanda 

© Pyramide distribution

Amanda est poignant. On ressent le poids de la lourde tâche qui incombe à David, jeune homme de 24 ans qui vient de perdre sa sœur dans un attentat, et doit prendre en charge sa nièce, Amanda. On vibre avec cette fillette de 7 ans, qui désormais, se voit contrainte d'apprendre à vivre sans une mère. Le réalisateur Mickaël Hers n'insiste pas sur la réaction politique de la société après une attaque terroriste, mais se concentre sur le deuil, la solitude et la peine de ceux qui ont ont perdu leurs proches dans la tragédie collective.  L'alchimie entre les deux acteurs est perceptible à l'écran. Une relation sincère, sans artifices, se dessine avec pudeur entre les personnages qui traversent leur deuil ensemble. Mention spéciale à l'ultime scène du film, à la fois captivante et lumineuse.

Amanda de Mikhaël Hers, avec Vincent Lacoste et Isaure Multrier (1h47)

Les bonnes intentions

© Twentieth Century Fox France

Les bonnes intentions est une agréable surprise. On se laisse facilement entraîner dans le quotidien d'Isabelle, mère de famille prête à tout pour combler son besoin de reconnaissance. Exaltée par un désir de porter secours à autrui, elle tente d'aider ceux dans le besoin et apprend à lire à ses élèves. Mais ce n'est pas suffisant pour cette "addict" de l'humanitaire, qui se met en tête de leur faire passer... le permis de conduire. Résultat ? La quinquagénaire se plonge corps et âme dans son travail, sans prendre conscience que sa famille est également en besoin d'amour maternel et d'attention. L'enfer est pavé... de bonnes intentions. Le film est savamment parsemé d'humour et porté par le brillant jeu d'acteur d'Agnès Jaoui. Les personnages sont attachants, drôles, et illustrent à merveille la richesse sociale qu'apporte une France cosmopolite.  

Les bonnes intentions, de Gilles Legrand, avec Agnès Jaoui et Alban Ivanov (1h43)