Emma Watson, engagée dans la vie et dans le conte

Emma Watson est à l'affiche de "La Belle et la Bête", en salles le 22 mars. De passage à Paris avec ses collègues de tournage, l'actrice a évoqué ses retrouvailles avec le personnage de son enfance, "première princesse féministe" selon elle, lors d'une conférence de presse. On y était.

Emma Watson, engagée dans la vie et dans le conte
© Walt Disney Pictures

L'histoire vous est peut-être familière : un jeune prince arrogant et sans cœur est transformé en bête monstrueuse. Pour retrouver sa forme humaine, il doit trouver l'amour avant que la rose qu'il garde précieusement sous une cloche de cristal ne fane. Dans un huis-clos où féerie et mystère se rencontrent, il tombe amoureux d'une jeune fille qu'il détient prisonnière et fait tout pour qu'elle s'éprenne de lui, avec les efforts d'un chandelier dansant et de ses acolytes. La Belle et la Bête, conte mythique devenu classique grâce à Disney, est de nouveau porté sur grand écran, avec de vrais acteurs. Et pour jouer le rôle de Belle, héroïne téméraire et incomprise, les studios ont misé sur l'élégante et déterminée Emma Watson.

Devenue une icône dans la lutte pour l'égalité homme-femme, la comédienne s'impose cette fois-ci comme guide pour la nouvelle génération en incarnant la "première princesse féministe". L'actrice se justifie de ce surnom qu'elle attribue à son personnage en affirmant avoir été épatée par son "audace" et son "indépendance d'esprit". 

En septembre 2014, pour le lancement de la campagne HeForShe, Emma Watson s'était levée face à la foule de politiciens présents au quartier général de l'ONU, à Manhattan. Son discours poignant, qui a fait le tour du monde, redonnait vie au combat pour l'égalité et invitait les hommes, à rejoindre le mouvement. Près de trois ans plus tard, en incarnant Belle, l'Anglaise réitère cet appel à destination des plus jeunes.  

Princière et précieuse

De passage à Paris pour promouvoir le film, Emma Watson a tout d'une princesse. Dans une salle aux murs dorés, l'actrice ouvre le bal sous les applaudissements des journalistes, en agitant timidement la main. Très vite, les questions fusent et la jeune femme de 26 ans répond de son accent britannique presque princier. La fascination est grande ; tous les regards se posent sur elle, même lorsqu'elle ne prononce aucun mot. La comédienne partage une grande complicité avec ses partenaires de jeu, mais la hiérarchie du casting s'impose aux spectateurs, avec Emma Watson en position de pouvoir. Telle une reine entourée de ses sujets, la Belle mène la danse et se distingue par sa prestance. 

Dans ce monde entre magie et romance, Emma Watson s'est attachée à la réalité : "Je voulais que Belle soit authentique […] que l'on croie qu'elle existe vraiment." Pour les scènes à cheval, l'actrice a ainsi demandé à porter des boots au lieu des ballerines de la version animée. Elle a également refusé de s'infliger un corset.
Très attachée à ce personnage depuis son enfance, elle explique : "Je voulais la rendre humaine et lui donner une voix pour que les jeunes filles puissent prendre exemple. J'espère que d'autres pourront s'identifier à Belle comme ma génération a pu le faire avec la version animée." Inspirer celles qui sont à la quête d'un modèle est un challenge pour la Britannique.

Dans son célèbre discours à l'ONU, Emma Watson célébrait la robustesse des femmes et la sensibilité des hommes. Dans La Belle et la Bête, l'actrice interpelle les jeunes filles pour qu'elles acceptent leur propre force et en fassent un atout, à l'image de l'héroïne qui l'a autrefois inspirée.

Ce nouveau public qu'elle souhaite guider viendra à sa rencontre dans les salles obscures le 22 mars. Saura-t-elle le convaincre, comme elle a pu le faire auprès de sa propre génération dans la peau de l'intellectuelle et inébranlable Hermione Granger ? 

"La Belle et la Bête : bande-annonce"