Comancheria, Frantz, Voir du Pays... les sorties ciné du mercredi 7 septembre

CINÉMA - Le Journal des Femmes vous partage chaque semaine ses coups de cœurs ciné. Mercredi 7 septembre, on se rue dans les salles pour découvrir un film de guerre féministe, le dernier Ozon et le sexy Chris Pine en escroc texan...

Comancheria, Frantz, Voir du Pays... les sorties ciné du mercredi 7 septembre
© Jérôme Prébois Archipel 35

Chaque mercredi, le cinéma reprend ses droits. Toutes les semaines, le Journal des Femmes vous partage les coups de cœur de la rédaction. Au programme : l'adaptation d'une pièce de théâtre de Maurice Rostand par François Ozon, le parcours "d'après-guerre" de deux soldats féminins de retour d'Afghanistan et les braquages en série de Chris Pine traqué par Jeff Bridges. Par quoi vous laisserez-vous tenter ?

Affiche Comancheria © Wild Bunch Distribution

Comancheria : A la frontière du western et du polar, un fond de drame familial, une pincée de comédie, des scènes réussies de braquage et de road-movie, ce film mélange les genres avec brio pour ne garder que le meilleur : réalisation esthétique, dialogues ciselés, images et lumières sublimes. Certes, ça tire à tout va, mais pour nous toucher en plein cœur.
Les deux tandems d'acteurs sont formidables : Jeff Bridges et Gil Birmingham sont géniaux, Chris Pine, –crasseux et à contre-emploi –, prend de l'envergure et nous subjugue, Ben Foster a toujours autant d'étoffe et met le feu aux poudres... Ce voyage tonitruant dans les paysages grandioses du Nouveau-Mexique est à faire absolument. J.B

Comancheria, réalisé par David MacKenzie avec Jeff Bridges, Chris Pine, Ben Foster... 1h42

Affiche Voir du Pays © Diaphana Films

Voir Du Pays… et découvrir une station balnéaire où l'Armée offre un "sas de décompression" à ses soldats revenus d'Opex. Quel étrange concept que de voir replonger dans une réalité douce voire aseptisée ceux qui étaient prêts à mourir pour la France… Parmi les jeunes militaires qui débarquent en treillis dans la piscine du palace, deux femmes puissantes, captivantes : la raisonnable Aurore (Ariane Labed) et l'insaisissable Marine (Soko). Autour d'elles une troupe de mecs, bagarreurs, des petites frappes, des chiens fous qui ont connu l'ennui, des copains aussi, tous cadrés au plus près, la caméra collée jusqu'aux pores de la peau, jusqu'aux pupilles dilatées par l'alcool, par la haine…

Dans le film, c'est Chypre qui sera le révélateur d'une dichotomie entre l'horreur de la guerre et l'injonction de divertissement dans les clubs de vacances. C'est cette île partagée entre la Grèce et la Turquie, ce haut-lieu touristique et héritier de la tradition antique qui incarnera l'ambivalence entre la volonté d'oublier la violence et celle de l'exprimer. Comment, lorsqu'on a été force de combat, profiter du luxe, de la douceur d'une alcôve, de l'insouciance des soirées ? Comment, après avoir engrangé autant d'images traumatiques, de stress, de désillusions, ne pas manifester de comportements contradictoires, brutaux, destructeurs ? Sous l'ivresse des cocktails, des danses lascives, de la musique techno, les corps seront malmenés. Et les femmes, les premières cibles, les premières victimes de cet impossible retour à la vie quotidienne. Audacieux, original, contrasté, ce drame réalisé avec minutie et passion par les sœurs Coulin nous met sous-tension et nous embrase. J.B 

Voir Du Pays, réalisé par Delphine et Muriel Coulin avec Soko et Ariane Labed, 1h42

Affiche de Frantz © Mars Films
Frantz est un ovni tant dans le paysage cinématographique que dans la filmographie de François Ozon. Le noir et blanc y prend tout son sens. A la fois sombre et lumineux, révélateur d'une éclatante beauté, il se fixe sur les visages de ses acteurs principaux Paula Beer et Pierre Niney. Plutôt que de se concentrer sur la couleur de leurs vêtements, cheveux ou de leurs yeux, on ne voit plus que leur expression : souvent empreinte de douleur, mais toujours d'une splendeur inouïe. 

Beaucoup d'amour et de tendresse aussi dans ce film. Le couple de parents, formidablement interprété, est aussi touchant qu'émouvant, quand Paula Beer, tout en retenue et délicatesse, se révèle sous les traits d'une fiancée transie d'amour puis tiraillée par des désirs complexes.
Bercé par les notes de violons d'Adrien et du piano d'Anna, l'usage des langues allemandes et françaises rythme cette symphonie des sentiments avec une incroyable douceur. On n'oubliera pas Frantz

Frantz, réalisé par François Ozon avec Pierre Niney et Paula Beer, 1h54

Toujours en salles

Affiche Divines © Diaphana Distribution

Houda Benyamina signe son premier long-métrage avec Divines, caméra d'or au dernier Festival de Cannes et livre le quotidien de Dounia et sa meilleure amie Maïmouna, prêtes à tout pour être respectées dans leur cité. Poignant et fort de sens, Divines est le genre de film "coup de poing" qui s'imprègne dans les esprits. Porté par les talentueuses Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena et Jisca Kalvanda, ce drame bouscule les sens et coupe le souffle. 

Divines, réalisé par Houda Benyamina avec Oulaya Amamra, Déborah Lukumuena, Jisca Kalvanda, Kevin Mischel... 1h45

Bonne semaine ciné !