Parker Sawyers (First Date) : on a rencontré Barack Obama. Enfin, presque...

INTERVIEW - "First Date", au cinéma le 31 août, retrace de manière romancée le premier rendez-vous entre Barack et Michelle Obama. Le Journal des Femmes a rencontré Parker Sawyers, le comédien qui se glisse dans la peau du président des Etats-Unis. Un rendez-vous charmant.

Parker Sawyers (First Date) : on a rencontré Barack Obama. Enfin, presque...
© Happiness Distribution

La Maison-Blanche étant quelque peu difficile d'accès, notre rencontre avec Parker Sawyers a lieu dans la cour intérieure d'un grand hôtel parisien. Le comédien incarne brillamment Barack Obama dans First Date, au cinéma le 31 août. Le film de Richard Tanne se concentre sur le tout premier rendez-vous entre le futur Président des Etats-Unis, à l'époque stagiaire dans un cabinet d'avocat, et sa supérieure, Michelle Robinson. En cette journée de 1989, ils n'ont encore rien d'un chef d'Etat et d'une First Lady. Ils sont simplement 2 jeunes gens, désireux de changer le monde et qui apprennent à se connaître au cours d'une après-midi d'été. Parker Sawyers et Tika Sumpter incarnent le futur couple présidentiel dans ses jeunes années. En interview, Parker Sawyers affiche la même décontraction et semble aussi abordable que Barack Obama. À 33 ans, l'acteur, également musicien et rappeur, décroche avec First Date, son premier grand rôle, après des apparitions dans Zero Dark Thirty ou Kick-Ass 2. Jovial, Parker Sawyers plaisante sur la météo pluvieuse de ce lundi de septembre - "je suis habitué, je vis à Londres"- et allume une cigarette avant de répondre à nos questions.

© Happiness Distribution

Le Journal des Femmes : Pouvez-vous vous présenter pour nos lectrices  ?
Parker Sawyers :
Je viens de l'Indiana, aux Etats-Unis, et j'ai déménagé à Londres il y a 8 ans. J'ai étudié la philosophie et travaillé en tant qu'assistant juridique pour un procureur de l'Indiana. J'ai fait un peu de mannequinat et j'ai travaillé pour un lobby pendant quelques mois après mon arrivé en Angleterre. J'ai démissionné et je suis revenu vers le mannequinat. Je me consacre à ma carrière d'acteur depuis 5 ans. 

Le Journal des Femmes : Quand avez-vous décidé que vous vouliez faire du cinéma ?
Parker Sawyers :
Je ne l'ai pas vraiment décidé. Il y a 6 ans, un collègue de travail m'a dit que je devais me lancer. Je me suis dit "pourquoi pas ?". C'était une idée folle : je vivais à Londres, je suis Américain, j'avais ma fille à l'époque - j'ai 2 enfants aujourd'hui -, tous les matins à 7h30 j'étais en costume. Mais je me suis lancé et ça a marché.

Le Journal des Femmes : Comment avez-vous obtenu le rôle de Barack Obama ?
Parker Sawyers :
J'ai passé une audition. J'ai eu un mail de Los Angeles me demandant de faire un essai vidéo. J'ai envoyé ma démo en décembre 2014 et c'était très mauvais. C'était une imitation rigide de Barack Obama. Environ 5 mois plus tard, j'ai parlé avec le réalisateur, Richard Tanne, et il m'a demandé un deuxième essai. Nous avons discuté une vingtaine de minutes et il m'a dit que le film racontait juste l'histoire d'un mec qui essayait de séduire une fille. J'ai refait mon essai et j'ai eu le rôle.

Le Journal des Femmes : Qu'est-ce qui vous a plu dans le scénario ?
Parker Sawyers :
Tout. Le défi de tourner un film dans lequel il n'y a pas réellement d'action était intéressant. Vous et moi pourrions avoir une conversation pendant 4 heures. Inévitablement, je vais vous ennuyer ou dire quelque chose qui va vous offenser, quelque chose sur les Français ou vous pourriez dire quelque chose sur les Américains. Des années plus tard, vous pourriez croiser un ami et lui parler de notre conversation. C'est ce que j'ai trouvé intéressant dans le film : un jour peut peser dans la vie d'une personne. J'aime l'idée de prendre le temps de parler avec les gens, d'apprendre à les connaître plutôt que de se vexer pour une parole blessante.

Le Journal des Femmes : Vous êtes le premier comédien à incarner Barack Obama au cinéma. Ce n'était pas trop impressionnant ?
Parker Sawyers :
Non, parce que j'avais beaucoup d'autres choses en tête. Le tournage a duré 17 jours. Il y avait beaucoup de dialogues, c'était mon premier rôle, je devais faire du bon boulot, il faisait très chaud à cette époque à Chicago. Je n'avais fait que des films d'action et là, il fallait ralentir le rythme pour aller sur un terrain romantique. J'avais tellement de choses sur lesquelles me concentrer que je ne me suis pas dit "c'est le Président !".

Le Journal des Femmes : Comment avez-vous préparé votre rôle ?      
Parker Sawyers :
J'ai lu Les Rêves de Mon Père et L'audace d'espérer, écrits par Obama. J'ai pu baser son assurance et son charisme sur une réelle expérience et pas seulement dire "je suis Barack Obama". Il est très intelligent, il se connaît assez bien… J'ai regardé ses discours : il transpire à peine, il marche très lentement (il se lève et mime sa démarche, ndlr). Quand il était plus jeune, sa démarche n'était pas aussi lourde. Plus jeune, il jouait au basket. J'ai imaginé sa façon de marcher d'après ce que je savais de lui.            

Barack Obama est une inspiration 

Le Journal des Femmes : Diriez-vous que le film raconte le début d'une histoire d'amour ou d'une histoire politique ?
Parker Sawyers :
Une histoire d'amour. En France, on me pose beaucoup de questions sur la politique. Aux Etats-Unis, vous seriez étonnée de savoir que ce n'est pas le cas. C'est une histoire d'amour, mais le film parle aussi d'amitié. C'est un film romantique, mais ce qu'il raconte vaut pour toutes les personnes que vous rencontrez : un ami, un mentor, un professeur… J'ai eu un prof de poésie à la fac qui m'a dit "il te faut une plus grande scène". Je n'oublierai jamais ça, c'est gravé dans mon esprit. Je le considère comme un mentor. Dans le film, Barack et Michelle sont vraiment connectés et je me demande s'ils seraient restés en contact s'ils n'étaient pas sortis ensemble.

Le Journal des Femmes : Le récit de ce premier rendez-vous est-il authentique ou avez-vous ajouté des éléments ?
Parker Sawyers :
Plusieurs scènes ont été ajoutées, comme la scène de danse et la réunion du comité qui n'a pas eu lieu à ce moment-là. Ce qui est vrai, c'est que Michelle ne considérait pas ce rendez-vous comme un rencard. Ils ont marché et parlé pendant un long moment. Ils sont bien allés voir une expo, ils ont déjeuné ensemble, ils ont vu le film Do The Right Thing, de Spike Lee, ils ont partagé une glace et se sont embrassés pour la première fois.

Le Journal des Femmes : Etiez-vous aussi confiant que Barack Obama lors de votre premier rencard ?
Parker Sawyers :
(En français) Qu'est-ce que tu penses ? (rires) Oui. Mon fils a 4 ans, il est pareil. Et mon père, qui est mort il y a 10 ans, avait cette même confiance. Je ne sais pas si ça vient de là.

Le Journal des Femmes : Avez-vous déjà rencontré le couple Obama ?
Parker Sawyers :
Non. Ils ont le film et j'espère qu'ils le verront bientôt. Je serai simplement heureux s'ils le voient et s'ils l'aiment.

Le Journal des Femmes : Que lui diriez-vous si vous rencontriez le président des Etats-Unis ?
Parker Sawyers :
Je lui dirais "merci". Merci d'être une inspiration, merci d'avoir eu le courage de faire ce qu'il a fait. Je sais que c'est épuisant d'être sur les routes, de faire campagne. Je peux imaginer à quel point ça doit être difficile de diriger un pays, de prendre des décisions qui ne comptent pas seulement pour lui ou sa famille.          

Le Journal des Femmes : Vous avez tourné avec Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty), Roger Michell (Week-end Royal), Oliver Stone (Snowden). Qu'avez-vous appris de chacun d'eux ?
Parker Sawyers :
J'ai été très chanceux de travailler avec eux. C'était très encourageant. J'ai appris qu'il fallait écouter le réalisateur et lui faire confiance. Quand un réalisateur a une vision, on ne lui demande pas pourquoi il nous demande de faire ça. On lui fait confiance et ça fonctionne.  

Regardez la bande-annonce de First Date

"First Date - bande annonce"