Steven Spielberg, géant du cinéma

Après avoir mis en scène l'Histoire dans ses trois derniers films, Steven Spielberg renoue avec le merveilleux d'"E.T" et de "Hook". Dans "Le Bon Gros Géant", au cinéma le 20 juillet, le cinéaste livre une ode à l'imaginaire et au rêve. Et ce n'est pas la première fois.

Steven Spielberg, géant du cinéma
© Metropolitan Filmexport

Un conteur peut en cacher un autre. Avec ses écrits, tels que Charlie et la Chocolaterie, Sacrées Sorcières ou encore James et la Grosse Pêche, Roald Dahl a fait rêver et frissonner des générations de lecteurs. Steven Spielberg peut se vanter du même exploit. E.T. l'extra-terrestre, Hook et la revanche du Capitaine Crochet et Jurassic Park, pour ne citer qu'eux, habitent l'imaginaire de nombreux spectateurs. Logique donc que les trajectoires de ces deux magiciens se croisent et la rencontre a lieu autour du Bon Gros Géant. Ce roman pour enfants, publié en 1982 par l'écrivain britannique, lu par le réalisateur à chacun de ses 7 enfants, débarque sur grand écran le 20 juillet. On y suit l'histoire d'une fillette qui se fait enlever par un gentil géant, qui voyage dans les villes à minuit pour souffler des rêves dans les oreilles des enfants endormis. Le matériau idéal pour Spielberg qui, depuis ses débuts, oscille entre réalisme et imaginaire, entre films historiques et grands divertissements. À 69 ans, le cinéaste est resté un grand gamin et se permet des retours en enfance entre deux occurrences réalistes. Le Bon Gros Géant est l'un d'entre eux, après Cheval de Guerre, Lincoln et Le Pont des Espions. Un film pour enfants, ou plutôt, pour ceux qui le sont restés. Un film dans lequel Spielberg déploie son talent de conteur pour nous raconter une histoire sur les rêves et l'apprentissage. Des thématiques déclinées tout au long de son oeuvre. 
Dans E.T., la rencontre avec l'extra-terrestre permet à Elliott de grandir et de quitter l'enfance pour entrer dans l'adolescence. L'héroïne du BGG, Sophie, suit le même chemin. Lorsque nous rencontrons la fillette, elle est dans un orphelinat, symbole de l'enfance malheureuse par excellence. Elle ne rêve que de s'en échapper. Grâce à son nouvel ami, elle devra s'affirmer et trouver sa place dans un monde qui ne lui en laissait pas. Une parenté qui n'a rien de surprenant puisque les deux films sont signés par la même scénariste : Melissa Mathison.           
Il est aussi question d'enfance dans Hook ou la revanche du capitaine Crochet, sorti en 1992. Spielberg y revisite l'histoire de Peter Pan en mettant en scène un Peter désormais adulte. Accaparé par ses préoccupations de grande personne, le héros, incarné par le regretté Robin Williams, va devoir se remémorer ses souvenirs de jeunesse pour renouer avec la magie qui lui permet de s'élever dans les airs. Ce regard sur ses origines permet à Peter de redécouvrir une partie entière de son identité, comme une invitation à ne jamais oublier l'enfant que nous avons été (et que, quelque part, nous sommes toujours...).
Dans Jurassic Park (1993), John Hammond est un adulte poursuivant un rêve d'enfant : PDG d'une puissante compagnie, il parvient à donner vie à des dinosaures grâce au clonage et décide de les utiliser dans un parc d'attractions. Un fantasme, réservé aux scientifiques, que Spielberg a mis à la portée du plus grand nombre. Et que dire d'Indiana Jonesqui a suscité des vocations chez de nombreux bambins, qui ont suivi les aventures d'Indy le regard envieux ?
Avec Le BGG, le réalisateur renoue avec ses thèmes de prédilection. Et livre sans doute son plus juste autoportrait : celui d'un géant du cinéma qui veille sur les rêves des spectateurs, dont il continue d'inspirer l'imaginaire.

© Metropolitan FilmExport