L'Âge de Glace 5 : on a visité les studios Blue Sky, aux Etats-Unis

Sid, Diego et Manny sont de retour dans le 5e volet de "L'Age de Glace", "Les Lois de l'Univers", au cinéma le 13 juillet. En avril, Le Journal des Femmes s'est rendu au siège des studios Blue Sky, aux Etats-Unis, là où est créée, entre autres, la glaciale franchise. Visite guidée.

L'Âge de Glace 5 : on a visité les studios Blue Sky, aux Etats-Unis
© Twentieth Century Fox

Blue Sky, Disney, Dreamworks, Pixar, Ghibli... Des noms qui ont un écho particulier pour les amateurs d'animation. Grâce à des films comme Le Roi Lion, L'Âge de Glace, Shrek ou Princesse Mononoké, ils ont nourri l'imaginaire des spectateurs de tous âges. Le genre de lieu auquel on rêverait d'avoir accès, comme un amateur de peinture rêve de la chapelle Sixtine, ou un alpiniste, de l'Everest. En ce qui me concerne, je ne suis pas une aventurière, mais j'étais animée par ce dessein. À quelques semaines de la sortie du 5e volet de L'Âge de Glace, Les Lois de l'Univers, au cinéma le 13 juillet, les studios Blue Sky ont ouvert leurs portes à une trentaine de journalistes venus de Chine, du Brésil, du Mexique ou des États-Unis. J'ai eu la chance de faire partie du voyage.
Direction New York donc. Le temps de faire un petit tour dans Central Park et de courir après ses innombrables écureuils, je suis déjà dans l'ambiance : Scrat n'a qu'à bien se tenir ! Les studios ne sont pas dans la Grosse Pomme, mais à une heure de route, à Greenwich, dans le Connecticut. Me voilà donc installée dans l'une des trois navettes affrétées pour transporter une trentaine de confrères. Quarante-cinq minutes plus tard, nous arrivons aux studios Blue Sky sous un ciel... gris. Le bâtiment se trouve au milieu d'un quartier résidentiel, comme on peut en voir dans les séries américaines. Les locaux des studios sont là, au 4e étage. Impossible de les rater : ses emblématiques héros pointent leur nez dès le comptoir d'accueil. Des storyboards de Rio et de L'Âge de Glace habillent les murs, Snoopy et Charlie Brown posent sur les visiteurs leur regard bienveillant - qui ne dispense toutefois pas de laisser une empreinte de sa carte d'identité et de signer un accord de confidentialité avant d'aller plus loin - et Scrat trône en bonne place dans la pièce. La cantine des salariés est au centre des studios, dont les fenêtres donnent sur une forêt d'érables. Après avoir dégusté quelques amuse-bouche sur le pouce - j'ai bien cherché, nulle trace de gland dans le buffet -, les choses sérieuses commencent. 

Des artistes semblables à "des éponges"

Chez Blue Sky, les animateurs travaillent dans de grands open spaces baignés dans une semi-pénombre, la faible luminosité étant censée "stimuler leur créativité". Notre guide nous emmène dans une salle de cinéma où nous sont projetées plusieurs séquences de L'Âge de Glace 5. Face à nous, les animateurs se succèdent : la spécialiste des effets visuels nous explique comment son équipe a travaillé pour créer la fumée, l'éruption volcanique ou la vague géante que l'on voit dans le film; un animateur nous détaille la manière dont les designers étudient les expressions et mouvements de chaque personnage avant de fournir leurs dessins préparatoires. On nous présente aussi quelques-uns des nouveaux héros de ce volet, comme le Shangri Llama, sorte de maître (pas si) zen ou Julian, le gendre du mammouth Manny. La productrice de la saga, Lori Forte, et les réalisateurs de ce 5e opus, Mike Thurmeier et Galen Tan Chu - surnommés les "Mikachu" - se prêtent ensuite à l'exercice de la table ronde pour les journalistes. L'occasion d'en apprendre plus sur la genèse du film comme la difficulté qu'a représenté pour les créateurs le fait que l'élément menaçant de l'histoire soit un astéroïde, un "méchant" qui, par définition, ne parle pas. Ou le choix de l'identité visuelle de L'Âge de Glace 5, une nouvelle fois différente de celle des précédents films, à base de teintes roses et violettes pour symboliser le cosmos.

Mais comment les artistes travaillent-ils concrètement ? Évidemment, compte tenu de la quantité de labeur que représente un long-métrage comme L'Âge de Glace, chacun a sa spécialité. J'ai pu échanger avec Patrick Giusiano, un animateur français, dans le giron de Blue Sky depuis 5 ans. Son domaine, c'est l'animation en 3D. Il a travaillé sur Rio, Epic : la Bataille du Royaume Secret, Snoopy et les Peanuts et L'Âge de Glace 4 et 5. Pour accéder à son bureau, il faut traverser un open space, au fond duquel trône un grand Tardis, la machine à voyager dans le temps du Doctor Who. En guise d'exemple, il me montre les coulisses d'une scène dans laquelle Scrat se fait écraser par son gland. Une séquence de cinq secondes qui a nécessité un mois de travail. Dans son box, Patrick m'explique que les animateurs sont "comme des éponges". Quand le réalisateur leur partage sa vision, ils s'imprègnent de ses idées pour créer; en réunion et dans la vie de tous les jours, ils sont très attentifs aux mouvements de leurs collèges et des gens. Pourtant, ce que mon interlocuteur préfère, c'est donner vie à des animaux. Pour cela, il exerce son oeil en regardant des documentaires animaliers et en les détaillant, plan par plan. Pour L'Âge de Glace 5, il a été servi puisqu'il a travaillé sur les incontournables Sid et Scrat, ainsi que sur Buck et un Dinobird, l'une de ces créatures mi-dinosaures, mi-oiseaux.  
À 16 heures, il est déjà temps de repartir. La troupe remonte dans les navettes pour regagner New York. À mesure que le coin de ciel bleu s'éloigne, coincée dans les embouteillages, le constat s'impose plus que jamais : contrairement à leur héros, ces pro de l'animation sont tout sauf paresseux. 

© Twentieth Century Fox France