Un + Une, voyage en musique

Que serait le cinéma sans la musique ? Et que seraient les films de Claude Lelouch sans l’oreille musicale de Francis Lai ? Tous les deux forment un duo incontournable auquel le réalisateur rend hommage dans “Un + Une”, en salles le 9 décembre. Retour sur ce musicien hors-pair et ses homologues français qui ont marqué le 7e art.

Le nouveau film de Claude Lelouch, Un + Une, réunit pour la première fois Elsa Zylberstein et Jean Dujardin et a permis les retrouvailles du réalisateur et de son compositeur attitré, Francis Lai. Leur complémentarité artistique dure depuis une cinquantaine d'années et c'est dans ce nouveau long-métrage que Claude Lelouch lui témoigne son admiration.

Le film Un + Une suit les aventures musicales, amoureuses et spirituelles d'Antoine, compositeur de musique de films interprété par Jean Dujardin, un "génie musical" comme il se définit lui-même. Ce jeu de mise en abîme permet de mettre en avant le rôle essentiel de la musique au cinéma et de celui qui la compose, si bien qu'elle devient elle-même un personnage d'Un + Une. Claude Lelouche déclare à propos des compositeurs : "Ce sont des gesn qui me fascinent parce qu'ils sont complètement dans l'irrationnel. On ne sait pas d'où vient la musique. C'est Dieu qui s'exprime."

Quand on pense que Francis Lai a signé la bande originale de 34 films de Claude Lelouch, cet hommage est d'autant plus poignant. Tous les deux ont collaboré dès le début de leur carrière respective pour ne plus jamais se quitter. C'est Francis Lai qui a crée la musique originale d'Un Homme et une Femme, film décisif pour la réputation de Claude Lelouch et qui vaut au compositeur d'être nommé aux Golden Globe en 1966. Il faudra attendre l'année 1970 pour qu'il remporte l'Oscar de la meilleure musique de film pour le drame Love Story.
Francis Lai a commencé sa carrière en mettant en musique des textes de poètes ensuite interprétés par des grands noms de la chanson française comme Edith Piaf, Mireille Mathieu ou Jaqueline Dulac. Il est d'ailleurs récompensé du prix de la meilleure chanson étrangère au Yamaha Music Festival pour Bonsoir Tristesse en 1977.  

D'autres musiciens ont marqué à jamais certaines œuvres du 7e art. Georges Delerue, compositeur de la Nouvelle Vague, a signé la musique de plus de 300 films avant de s'éteindre en 1992. C'est à lui que l'on doit la bande originale d'Hiroshima mon amour, Jules et Jim, Le Mépris, Le Nuit américaine… Il a remporté trois fois le César de la meilleure musique originale pour Préparez vos mouchoirs de Bertrand Blier, L'amour en fuite et Le dernier métro de François Truffaut et une fois l'Oscar pour I love you, je t'aime de George Roy Hill.
La Nouvelle Vague, c'est aussi le compositeur Michel Legrand qui magnifie les films de Jacques Demy. Les Demoiselles de Rochefort, Peau d'âne, Les Parapluies de Cherbourg sont autant de bijoux musicaux et visuels.

Enfin, Alexandre Desplat, qui fait partie de la "nouvelle génération" se distingue par ses nombreux prix et son éclectisme. Il a été récompensé d'un César pour De battre mon cœur s'est arrêté, The Ghost Writer, De rouille et d'os, et a même reçu (enfin !) l'Oscar pour The Grand Budapest Hotel.

Un + Une  © Metropolitan FilmExport